۱۳۹۷ اردیبهشت ۲۲, شنبه

L’expulsion des Palestiniens en 1948, trou noir dans le récit national Israël hanté par la Nakba

L’expulsion des Palestiniens en 1948, trou noir dans le récit national

Israël hanté par la Nakba

Ce mois de mai débutent les célébrations du 70e anniversaire de la création de l’État d’Israël. C’est l’occasion pour le peuple palestinien de rappeler la catastrophe vécue en 1948 et de revendiquer le droit au retour des réfugiés, prévu par les résolutions des Nations unies. Les manifestants qui, à Gaza, affrontent les balles des soldats israéliens s’inscrivent dans cette exigence de justice.
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Mohammed Al-Hawajri. — De la série « Cactus Borders », 2010
eltiqa.com
«La marche du grand retour » : c’est ainsi que les organisations politiques palestiniennes nomment les actions menées chaque année depuis 2009 entre le 30 mars et le 15 mai. Pour l’État d’Israël, le 14 mai marque le souvenir de ce jour de 1948 où David Ben Gourion déclara l’indépendance. La société palestinienne, elle, commémore le lendemain la Nakba (« catastrophe », en arabe) : l’expulsion des 805 000 Palestiniens dont les descendants attendent encore l’application de la résolution 194, votée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ce texte fonde leur « droit au retour » : c’est-à-dire de pouvoir rentrer dans leurs foyers ou de recevoir une compensation. Enfin, c’est à cette date que l’administration de M. Donald Trump entend inaugurer la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem.
Au terme de la première guerre israélo-arabe, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent éparpillés aux quatre coins de la région. Des historiens enregistrent les événements, conscients que la version du vainqueur risque de s’imposer. Les écrits de Walid Khalidi ou Sami Hadawi sont sans ambiguïté : qu’il ait préféré fuir de lui-même pour se protéger ou qu’il y ait été forcé, le peuple palestinien a été chassé de sa terre. Mais, pour que cette version des événements de 1948 se diffuse au-delà du monde arabe, il a fallu attendre 1987 et la publication des premiers ouvrages des « nouveaux historiens » israéliens, parmi lesquels Benny Morris, Tom Segev, Ilan Pappé et Avi Shlaïm. En s’appuyant sur les archives de leur État, ces chercheurs ébranlèrent un à un les piliers de l’historiographie officielle.
La temporalité de ces publications n’est pas anodine. Le premier ouvrage paraît lorsque se déclenche la première Intifada, près d’une décennie après l’arrivée au pouvoir de la droite et le début du mouvement refuznik, qui voit des objecteurs de conscience refuser de servir dans les territoires occupés tandis que des militaires israéliens s’interrogent à propos des (...)

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