۱۳۹۴ آذر ۳۰, دوشنبه

کیهان لندن - ادامه سکوت عربستان سعودی در مورد علت وقوع حادثه منا

21 décembre 2015
Article en PDF : Enregistrer au format PDF

La Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21) vient de s'achever sur un cortège de bonnes intentions qui nous offre des perspectives intéressantes. Mais les réactions des bourses nous font garder la tête froide.


L’enfer du dérèglement climatique est pavé de bonnes intentions

La présentation de l’accord sur le climat obtenu à Paris a été présentée par les médias sous l’angle de l’euphorie, des politiciens rayonnants, d’un “accord historique”, “de réactions généralement positives”, pratiquement sans aucun angle critique. On aurait dit un grand Ouf !, la planète est sauvée. Oui certes la conférence a été une victoire diplomatique retentissante. Tous les pays se sont accordés sur les objectifs, un cadre juridique a été créé pour le suivi, et les textes présentent des passages intéressants sur une approche globaliste, non centrée sur le marché, du développement durable. (1)

Ce n’est pas rien. Mais comme le fait remarquer Jeffrey Sachs, conseiller de Ban Ki-moon : “il est crucial de faire la distinction entre diplomatie et implémentation” (2). L’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 2°C voire à 1,5°C est louable, mais ce ne sont que des bonnes résolutions au niveau planétaire. Si les plans d’action des différents gouvernement nationaux sont appliqués, alors la température de la planète montera plutôt de 2,7°C. Et cela à condition qu’ils aient été exécutés, car ces plans ne sont absolument pas contraignants. Selon Sachs, la limite de 1,5°C sera déjà atteinte au cours des prochaines décennies.
Comme le dit l’écrivain Monbiot de manière forte et concise : “comparé avec ce que la conférence aurait pu être c’est un miracle, comparé avec ce qu’elle aurait dû être, c’est un désastre” (3).

Planète ou profit

En fin de compte dans ce genre de conférence climatique tout est question d’argent. Et il y a beaucoup d’argent en jeu. Les 200 principales entreprises pétrolières, gazières et houillères représentent une valeur de 4.000 milliards de dollars sur le marché (4), soit autant que le PNB total des pays d’Amérique latine. Ces géants ne souffrent pas la moindre atteinte à leur empire économique ou financier. Ils ont financé la conférence de Paris de millions de dollars et leur lobbyistes siégeaient à la table des négociations.

En fait le choix devant lequel nous nous trouvons est plutôt simple. Soit nous allons brûler toutes les réserves de combustibles fossiles dont nous disposons et nous nous acheminons vers une hausse de température entre 3 et 5°, ce qui rendra la planète largement invivable. Soit nous essayons de maintenir la hausse de température sous les 2°C, et nous ne pouvons brûler que 20 à 40% des réserves (5).

Si les géants de l’énergie doivent laisser intacts 60 à 80% de leurs réserves, la valeur commerciale de leurs réserves va s’effondrer, ces entreprises perdront toute solvabilité et le prix de leurs actions va chuter. Il fallait donc examiner comment les bourses allaient réagir après la conférence climatique.

Les bourses respirent : soulagées !

Avec un accord climatique adéquat, les actions des entreprises d’énergies fossiles auraient dû chuter et celles des entreprises d’énergie verte, remonter. Ce n’est absolument pas ainsi que les bourses ont réagi. Après la conférence climatique, les actions “vertes” n’ont gagné que de 1,5 à 2%, alors que les actions gazières et pétrolières ne chutaient que d’un demi pourcent (6).

Et même les actions de la principale coupable, l’industrie du charbon, n’ont pas encaissé les revers, au contraire. Pendant la préparation de la conférence ces actions ont baissé constamment, par crainte d’une conférence imposant des accords contraignants. Mais une fois la conférence terminée, cette tendance baissière s’est arrêtée (7). Ouf !

Les PDG de l’industrie fossile sont plutôt rassurés à l’issue de la conférence. Ils ne croient pas que les accords obtenus auront un impact direct sur leur bizness. “Pour parler franchement, nous ne sommes pas trop inquiets. L’accord ne change pas grand-chose en ce moment” dit un PDG de l’industrie charbonnière (8).

Un cadre supérieur du secteur pétrolier dit "qu’en ce moment l’industrie a bien d’autres préoccupations, bien plus urgentes, à savoir le bas prix du pétrole". (9)

Un cadre supérieur d’une entreprise d’énergie alternative envisage pour son entreprise “peu de changement significatif pour les 4 à 5 prochaines années” (10).

Les monopoles énergétiques, et avec eux les marchés financiers et les actionnaires, clament joyeusement que le monde politique ne fera pas ce qu’il a promis. “Shall we save the planet ? No, we should, but … unfortunately the profit stands in the way”. C’est sans doute ainsi qu’on peut résumer l’issue de la conférence climatique.

Les peuples vont tout changer

Le problème est sans doute que nous attendons trop des autorités. Selon le FMI les gouvernements nationaux subventionnent chaque année le secteur de l’énergie fossile de 5.300 milliards de dollars (y compris les coûts découlant de la pollution de l’air).

Cela représente 1000 fois ce qu’ils dépensent en recherche et développement dans les énergies renouvelables et 50 fois le montant que les pays riches consentent aux pays en développement pour leur lutte contre le réchauffement climatique. (11)

Cette disproportion complète reflète la préférence des puissants lobbyes et les rapports de force au niveau mondial. Un sommet climatique, aussi bien géré soit-il, ne va guère y remédier.

Le sauvetage de la planète dépendra de la lutte venue de la base, dans chaque pays séparément. Comme le dit Claudia Salerno, ambassadrice du Venezuela en Belgique et négociatrice climatique : “les accords de Paris changent certaines choses, mais les peuples vont tout changer”. (12)
Les pouvoirs publics et les géants de l’énergie devront être contraints à donner la priorité à la planète avant le profit. Le gros de la tâche doit encore commencer. C’est un combat contre le temps.

Notes :

(3) Déclaré au debriefing à Bruxelles le 16 décembre 2015.
(6) Il s’agit du marché boursier aux USA : http://www.dewereldmorgen.be/artike....
(7) Un des deux graphiques montre l’évolution des actions respectives de Peabody (industrie houillère) et de BP (industrie pétrolière) pendant le mois écoulé :http://seekingalpha.com/symbol/BTU ; http://www.hl.co.uk/shares/shares-s....
Traduction du néerlandais : Anne Meert pour Investig’Action
Source : Investig’Action

20 décembre 2015
Article en PDF : Enregistrer au format PDF

Le chômage est au cœur du discours, mais ne l'est pas dans la pratique politique. Au contraire, il est instrumentalisé pour tenter de justifier toutes les mesures les plus rétrogrades portant atteinte aux droits sociaux considérés jusque-là comme les mieux établis.



La prétendue « lutte contre le chômage » dissimule notamment la généralisation de la précarité (y compris dans le secteur public). Elle est conjuguée avec une sorte de sacralisation de l’Entreprise dotée de toutes les « vertus » à qui toutes les libertés doivent être reconnues et tous les moyens attribués parce qu’elle serait la source de tout progrès, y compris social. Il en serait ainsi de la croissance qui quasi-mécaniquement conduirait à la résorption du chômage (1).

Toutefois, le constat dans toute l’Europe du non-recul du chômage conduit à des positions plus subtiles des forces dominantes (direction des grandes firmes, droite conservatrice et fausse « gauche »).

La position la plus simpliste est de faire croire qu’il faut un fort taux de croissance pour qu’il y ait baisse du chômage : nul ne tient compte des progrès de la robotisation, des jeux des filiales délocalisées, de l’évasion fiscale conduisant au non-réinvestissement, etc. auxquels les grandes firmes ne veulent pas renoncer. On avance le rôle « primordial » des PME-PMI, prétexte traditionnel pour légitimer les mesures antisociales qui bénéficient aux grands groupes.

On va jusqu’à « oublier » le thème de la croissance en invoquant les « lourdeurs » du droit du travail et la complexité du Code du Travail, qui devient facteur décisif du chômage !

Certains juristes, parmi les plus éminents (2), se croient – étrangement – dans l’obligation de porter assistance au gouvernement (et à son opposition) en soutenant cette thèse (quasi-totalement ignorée des économistes) : la complexité du droit du travail serait à l’origine du chômage puisqu’elle handicaperait l’embauche ! A peine publié, d’autres (3) se portent au secours du rapport Combrexelle qui propose « l’institution d’une règle faisant prévaloir les accords collectifs préservant l’emploi sur les contrats de travail, dans l’intérêt général et l’intérêt collectif des salariés ».

Cette pensée qui se veut « moderne » apporte surtout confirmation du fait, comme le souligne A. Supiot, que « l’analyse juridique se ferme trop souvent à l’univers des faits » et que le capitalisme traite à toute époque (croissance et récession) le travail comme un produit marchand, facteur le plus simple d’ajustement à ses besoins exclusifs.

Qui peut nier, en effet, ce que rappelle B. Thibault, que dans 40% des entreprises de plus de 11 salariés, il n’y a aucune représentation du personnel. Et dans 29%, il y a des représentants mais sans étiquette syndicale, soit 69% des entreprises sans présence syndicale, avec des interlocuteurs isolés de toute approche collective(4), autrement dit en position d’extrême faiblesse face aux employeurs.

Il est vrai que les politiciens et nombre de juristes, dans le confort de leur carrière, n’apprécient pas le syndicalisme, particulièrement la CGT, et que, pour eux, la lutte des classes n’est qu’une invention qui n’est plus reconnue comme une réalité permanente que par quelques « dinosaures » de la pensée sociale et de la militance syndicale !

Alors qu’ils dénoncent ce qui ne relèverait plus, à la rigueur, que du XIX° siècle ou du début du XX° siècle, ils apportent des réponses aux problèmes d’aujourd’hui qui ressemblent fort à celles du temps passé !

Les menaces qui pèsent sur le Code du Travail ne sont qu’une nouvelle étape de la régression générale du droit du travail depuis des décennies. Désormais, il s’agit de rejeter la loi, comme source majeure du droit du travail, au seul profit du contrat, tout en mythifiant la négociation entre employeurs et salariés et en lui attribuant toutes les vertus de la « liberté ».

1. La contre-réforme du Code du Travail, une nouvelle étape de la régression sociale.

Le « capitalisme socialisé » (5) du discours gaulliste en vertu duquel chaque salarié devait devenir un investisseur dans l’entreprise a sombré avec l’avènement d’une « crise globale et durable conduisant à la recherche sans cesse accrue d’une « flexibilité » dans les relations de travail et à une contestation du droit du travail perçu comme trop rigide » (6).

La déréglementation portée par les institutions européennes devient la clé de la sortie de crise et d’une politique efficace de l’emploi.

Un vocabulaire neuf accompagne cette politique régressive et vise à lui donner une apparence « moderniste » adaptée à l’air du temps. On parle de plus en plus de « marché du travail » comme si le travail était un bien ou un service comme les autres devant se soumettre aux lois de l’offre et de la demande.

Les termes de « flexibilité » et de « flexisécurité », abondamment utilisés, qui s’opposent à « rigidité » semblent relever d’une exigence bénéfique pour la personne du salarié. L’individualisme libéral mis en exergue, qui n’est qu’une atomisation des relations de travail, semble prolonger dans le monde du travail le droitdelhommisme dominant la vie publique. La formule usitée des « partenaires » sociaux gomme l’affrontement qui est la règle entre des intérêts contradictoires.

La loi du 20 août 2006 qui privilégie la négociation d’entreprise ose se présenter comme « portant rénovation de la démocratie sociale » ! Il s’agirait, selon la Commission Européenne (Livre vert de 2006) de moderniser « le droit du travail » pour relever les défis du XXI° siècle !

S’ajoute, pour le décor, la place accordée au numérique comme expression d’une volonté de « dépoussiérage » (7).

En réalité, depuis les années 1970-1980, correspondant au début de la récession économique, la critique du droit du travail n’a cessé de se renforcer, qu’il s’agisse du Code ou de la jurisprudence, en raison (paradoxalement) de « l’insécurité juridique » que connaîtraient les employeurs (8) ! Le droit du travail est jugé « trop complexe » et handicaperait « la question des ressources humaines » : il n’est plus adapté, comme le souligne l’article 145 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne, à l’aptitude que doit avoir le marché du travail « à réagir rapidement à l’évolution de l’économie ». La stratégie européenne de l’emploi est la « flexisécurité » qui réconcilierait l’inconciliable la souplesse recherchée par l’employeur et la sécurité de l’emploi nécessaire aux salariés !

Il ne s’agit plus essentiellement de « protéger », conformément à la conception historique du droit du travail, arrachée à coup de multiples luttes sociales, mais, par un retour à l’individualisation de la relation de travail, d’offrir aux employeurs un mode de gestion de la main d’œuvre ajusté aux fluctuations de la demande. L’insécurité sociale, l’instabilité de l’emploi, les variations du « volume du travail » par la modulation du temps de travail ou le recours aux contrats précaires, ne sont plus que des problèmes secondaires pour le législateur, quelle que soit sa couleur politique. Mieux, cette fléxisécurité est présentée par certains juristes comme un moyen de réduire la précarité ou tout au moins de l’encadrer (9) !

Le droit du travail est mis au seul service d’une finalité économique et prend le contre-pied de sa construction contemporaine. Le droit du travail est né en réaction à l’industrialisation libérale, portée par le Code Civil de 1804. Le néolibéralisme casse cette construction et procède à un retour aux « origines » : dès les années 1980, le législateur a autorisé par touches successives et dérogations diverses des conventions moins favorables que la loi pour les salariés. Comme l’écrit Bernard Lhubert (10), « la marche arrière serait le propre de ce qui convient pour aller de l’avant » !

C’est à l’issue de cette longue évolution que se situe la contre-réforme du Code du Travail, présentée « opportunément » par MM. Badinter et Antoine Lyon-Caen, comme « une forêt trop obscure et hostile pour qu’on s’y aventure » (11) (…) « le droit du travail jouant ainsi « contre les travailleurs qu’il est censé protéger (sic) (12), alors que « les remèdes sont à portée de mains » : il suffirait d’une « analyse exacte des causes de ce fléau » (p. 9-10) un droit du travail « obèse » et « malade » et d’une « volonté collective d’y remédier » (p. 10). MM. Badinter et Antoine Lyon-Caen semblent être persuadés de tenir le sésame pour accéder à une société de promotion sociale !

2. Le rejet de la loi et la primauté du contrat

L’Institut Montaigne, think thank au service des intérêts dominants, propose de donner toutes les clés des relations de travail à l’entreprise, c’est-à-dire aux employeurs.

La loi, par son caractère général et impersonnel, qui dans une certaine mesure ne peut échapper à des préoccupations d’intérêt général, est nocive par nature. Il s’agit de sortir d’une logique qui « oppose le droit à l’efficacité économique », explique F. Hollande (Conférence de presse du 7 septembre 2015) (13).

MM. Badinter et A. Lyon-Caen, sur la même ligne que le Rapport Combrexelle, que le Président de la République et que celle du Premier Ministre, semblent négliger le fait que c’est par la Loi que les salariés, par avancées et reculs politiques successifs, ont fait reculer l’hostilité ou l’indifférence patronale aux problèmes sociaux. Le droit du Travail, élaboré par le législateur trouve sa complexité dans sa double origine, fondamentalement contradictoire : c’est à la fois une droit conquis par la classe ouvrière contre le patronat et souvent contre le pouvoir exécutif, grâce aux luttes économiques et politiques et un droit imposé aux salariés par les employeurs et leurs alliés politiques.

Lorsque Antoine Lyon-Caen demande de ne pas « s’arc-bouter sur le Code du Travail qui en vingt ans s’est délité ». Il s’agirait d’un « combat perdu d’avance » : « la loi ne doit plus être un instrument des politiques publiques ». C’est aussi ce que recommande le Rapport Combrexelle favorable à un profond recul de la loi (14).

Cette position n’est pas inédite : elle fait partie des vieilles « recettes ». Le professeur Gérard Lyon-Caen en 1980 (15), c’est-à-dire il y a 35 ans, éminent spécialiste du droit du travail, écrivait : « que survienne une crise économique conjoncturelle et structurelle, la tendance à la baisse du profit pousse à utiliser divers moyens qui sont mis en œuvre pour restituer aux entreprises une marge de profit, au détriment si nécessaire des salariés (...). A partir de là, le droit du travail se vide peu à peu de son contenu. La stabilité de l’emploi se mue en son contraire, la précarité de l’emploi. Le chômage ou plutôt le sous-emploi, favorise l’apparition d’un marché parallèle du travail (…), seuls résistent les travailleurs à statut, dénoncés comme « privilégiés », c’est-à-dire menacés de se voir un jour privés de leur statut protecteur (…). Pour sauver l’emploi, il faut réduire le coût de la force de travail, sinon les usines seront transférées ailleurs (…). Ce coût est dénoncé comme responsable du chômage.... ».

Rien de nouveau dans le petit monde des juristes, si ce n’est que les « héritiers » n’ont plus les mêmes aspirations ! Il est paradoxal qu’une étude visant à privilégier le contrat, si souvent simple contrat d’adhésion, s’intitule « le travail et la loi » !

La loi devrait se circonscrire à un « noyau dur » de quelques principes fondamentaux, retenus par consensus. Tout le reste doit pouvoir se négocier entre « partenaires sociaux » compréhensifs.

La lutte des classes, selon les conceptions dans « l’air du temps », n’est encore vivante que pour quelques « dinosaures », ce qui est souvent admis parce que les rapports de force du moment le permettent. Il est piquant de rappeler ce que la CFDT pouvait écrire, il y a quelques années : « la politique contractuelle consacre la prééminence du patronat » (16).

Tandis qu’un juriste, membre du SGEN, le professeur A. Jeammaud, spécialiste de droit du travail, assimilait, en 1978, il est vrai, la « liberté » du travail reconnu aux non-grévistes et la « liberté » contractuelle, en les dénonçant comme toutes deux nocives aux intérêts de l’ensemble des travailleurs, concluant que le Code du Travail est lui-même « le droit du capital », même si par la grâce de la lutte des classes, il est aussi le lieu privilégié d’un certain dépassement du droit patronat (17).

Gérard Lyon-Caen renchérissait en 1980 en soulignant que « défendre le droit du travail (…) est indispensable, pour les travailleurs d’abord, mais aussi pour la société toute entière, car son droit est lié à celui de la démocratie » (18).

Réduire le rôle de la loi, c’est conforter le pouvoir des dominants privilégiés à tous les niveaux. « Seule le retour improbable du politique (c’est-à-dire de la loi) permettra de redécouvrir les voies d’un développement plus équilibré », affirme J. Peyrelevade (19). Au contraire, l’entreprise en cours de « désinstitution » ne peut conduire qu’à de nouvelles fractures et à la violence.

La fin de la loi, c’est la mort de l’État Social, car la loi n’est pas forcément sociale, mais le contrat ne l’est pratiquement jamais. Le contrat, selon les libéraux, lie des personnes égales qui souscrivent librement à leurs obligations réciproques. L’égalité entre « partenaires » dans le monde du travail n’a pas d’existence et le propre des contrats est d’assujettir une partie aux intérêts de l’autre. Leur objet même est de « légitimer l’exercice du pouvoir » patronal (20).

C’est seulement lorsque la loi prend en charge les aspects incalculables de la vie humaine que le contrat peut être conçu comme un instrument de calcul rationnel, un rapport abstrait et indépendant des personnes qui contractent et des choses sur lesquelles il porte » (21). Or ce n’est pas le cas.

Dans le rapport Combrexelle, « les lois se vident de règles substantielles au profit de règles de négociation » (22). A l’exception de quelques « principes fondamentaux », tout le reste sera négociable (23) , car le « temps de la liberté » est arrivé ! Selon Le Monde (24), en effet, « le temps est venu de laisser plus de place aux syndicats de salariés et d’employeurs pour qu’ils définissent eux-mêmes des règles applicables dans les entreprises ». « L’idéal » néolibéral est que chaque entreprise ait son propre Code du travail !!

La 26° proposition du Rapport Combrexelle (sur les 44 qu’il contient) est en effet « la plus osée » selon les termes mêmes du journal Les Échos.

C’en est fini de la classique hiérarchie des normes enseignée dans les Facultés de Droit.

Le Droit du travail serait fondé sur quelques dispositions légales (reprenant notamment celles de l’OIT qui sont établies sur l’analyse des conditions de travail de tous les pays du monde, quel que soit leur niveau) ; viendraient ensuite les dispositions contractuelles issues des négociations collectives puis enfin quelques dispositions « supplémentaires », en cas d’échec de ces négociations.

L’ordre public établi par la loi serait donc extrêmement résiduel, tandis que l’ordre social établi essentiellement par voie contractuelle serait le résultat des rapports de force.

3. La mythification de la négociation et le déni de la réalité sociale

Dans le monde du travail, le néoconservatisme redonne aux rapports de force une pleine légitimité : les richesses appartiennent à ceux qui les conquièrent, conformément aux « lois de la nature » ! A cette violence primitive s’ajoute le pseudo-modernisme qu’apportent les progrès technologiques. « La science trouve, l’industrie applique, l’homme s’adapte », qui constituait la devise de l’Exposition universelle de 1933, est adoptée pour justifier l’idéologie-mode de la gestion scientifique de l’humain. La déconstruction de tout le droit social, édifié hier sur le doute méthodique du consentement du faible à la volonté du fort, s’impose donc aujourd’hui, stimulée par la mise en concurrence des législations sociales qui est engagée (particulièrement dans l’Union Européenne) dans une course à la baisse de tous les droits des travailleurs (25).

Le rapport Combrexelle et une partie de la doctrine juridique(26) intègrent cette évolution remettant en cause tout ce qui s’était édifié aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. A la différence des années 1930, on ne récuse plus le droit dans son ensemble, on l’exalte au contraire mais on le confine au niveau individuel.

Les syndicats font l’objet, en toutes occasions, des critiques les plus sévères et tout en les discréditant par les voies les plus médiatiques, on feint de regretter leurs faiblesses. Le rapport Combrexelle va plus loin : il donne des leçons « les partenaires sociaux doivent se réformer profondément dans leurs pratiques et leur mode de pensée » afin de « lever le manque de confiance qui prévaut entre eux » !

En réalité, cette faiblesse crée les conditions que recherchent systématiquement les employeurs et leurs satellites pour liquider les barrières protectrices des salariés qui se trouvent dans le Code du Travail.

Il faut rappeler que remplacer le droit par la puissance aléatoire des contrats d’entreprise, dictés par les managers et les actionnaires, n’est concevable précisément que parce que le syndicalisme français insuffisamment complaisant fait l’objet de toutes les attaques et qu’il en sort affaibli. On constate aussi la division des syndicats de salariés face à l’unité, au moins relative, des forces patronales. Parmi ces syndicats, certains sont trop proches des pouvoirs politiques qui poussent aux compromis.

Par ailleurs, la « découverte » actuelle de la nécessité des accords d’entreprise néglige le fait qu’il y a 40.000 accords d’entreprise chaque année en France ! Leur « défaut », sans doute, pour les néolibéraux, c’est qu’ils ne peuvent s’inscrire que dans le cadre de la loi à laquelle on ne peut déroger, sauf pour une amélioration de la situation des salariés.

Le rapport Combrexelle propose un « grand bond » social en arrière !

Le chantage à l’emploi est tel que les conditions sont réunies, y compris dans l’esprit de bon nombre de salariés, pour une véritable contre-révolution juridique.

Si la négociation est aujourd’hui valorisée en général, alors qu’elle ne l’est pas dans les cas particuliers où les travailleurs sont fortement mobilisés et soutiennent leurs représentants, c’est qu’elle ouvre la voie à de nombreuses redditions : la suppression de plancher pour les salaires, de plafond pour la durée du travail, de la dissolution des règles de sécurité et d’hygiène, la réduction des majorations de paiement des heures supplémentaires, etc. La négociation permettra d’imposer des accords plus défavorables aux salariés que la loi interdit aujourd’hui.

Il n’y aurait plus que 100 branches sur les 700 actuelles. Un certain nombre de conventions collectives fixeraient les « dispositions supplétives » en retrait sur les dispositions actuelles, à défaut d’accords d’entreprise.

Les accords d’entreprise clé de la contre-réforme, devront être « majoritaires » (appui des syndicats représentant au moins 50% des voix, contre 30 actuellement) : la politique patronale et gouvernementale sera axée sur un renforcement, si possible, des clivages entre syndicats par toutes les manipulations concevables.

La technique du référendum, sous pression des directions du personnel et les menaces de restructuration ou de délocalisation, devra permettre de court-circuiter la volonté syndicale.

Dans les PME, les employeurs sauront trouver des salariés pour négocier et signer ce qui leur sera demandé.

Ainsi, se projette une « décentralisation » de la régulation du travail, faussement librement consentie par des négociateurs dont les intérêts réels s’opposent le plus souvent. C’est ainsi que les « contre-réformateurs » envisagent de régler les problèmes d’une société en crise profonde. Le professeur Gérard Lyon-Caen écrivait en 1980 : « c’est dans le sens d’un renforcement des droits démocratiques hors et dans l’entreprise que se fera la sortie de crise et que pourra reprendre l’essor du droit du travail (27).

Les projets actuels accélèrent la marche vers une jungle toujours plus brutale et tendent à approfondir une régression sociale généralisée. Le droit du travail, lieu traditionnel grâce aux luttes sociales, d’un certain dépassement du droit bourgeois, risque de redevenir le droit exclusif du capital.

Notes :

1) Face à la stagnation à un niveau très faible de la croissance dans l’ensemble des pays capitalistes développés et donc à un éloignement de la « solution » au chômage mise en avant jusque-là, la pensée économique dominante tend à ne plus s’en remettre à cette seule croissance en s’orientant vers d’autres fausses « recettes » moins dogmatiques mais tout aussi illusoires.
2) Cf. R. Badinter – A. Lyon-Caen. Le travail et le droit. Dalloz. 2015.
3) Cf. L’article du professeur J.E. Ray dans Le Monde du 22 septembre 2015 qui appelle à « réfléchir » sur la position des syndicats hostiles à la « flexibilité conventionnelle » et de citer en exemple positif, les pays de l’Union Européenne qui autorisent les cadres notamment à négocier individuellement leurs conditions de travail.
4) « Le Code du travail est fait pour protéger les salariés ». L’Humanité. 17 septembre 2015.
5) Voir Gérard Lyon-Caen. Droit Social. 1986, 290.
6) Voir P. Reis. « La V° République et le droit du travail : quel bilan ? » In R. Charvin. VI° République contre la régression générale. Les Amis de la Liberté. 2014.
7) La page de garde du petit livre de MM. Badinter et Antoine Lyon-Caen, Le Travail et la Loi, est illustrée d’un dessin de Plantu intitulé « Liberté, égalité et dépoussiérage » !
8) Voir B. Teyssié. « Sur la sécurité juridique en droit du travail » (Droit Social, juillet-août 2006, p. 705), et le Rapport du Conseil d’État pour 2006 « Sécurité juridique et complexité du droit ». EDCE, La Documentation française. 2006.
A. Mazeaud. « La sécurité juridique et les décisions du juge ». Droit Social, n° 7-8. 2006, p. 744.
9) Voir P. Cahuc, F. Kramarz. « De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle ». La Documentation française. 2005.
10) Cf. B. Lhubert, préface M. Dumas. Coups de gueule... et inconvenances. 2012, p. 151.
11) Cf. Le travail et la loi. op. cit. Le procès du Code du Travail s’agrémente de son caractère trop « volumineux » et de la nécessaire « adaptation des uns aux autres », autrement dit des employeurs et des salariés (p. 15), le tout présenté comme le moyen de combattre le chômage de masse (p.7).
12) On constate que le plus « volumineux » et infiniment plus obscur Code des Impôts échappe à la vindicte des néolibéraux (et de la plupart des juristes) de même que le très obscure « droit des marchés publics » qui ouvre la porte à de nombreuses illégalités favorables aux milieux d’affaires.
13) On s’interroge sur le contenu de la notion « d’efficacité économique » : s’agit-il de réaliser une croissance sans préoccupation de la redistribution, de majorer la compétitivité sans considération pour les conditions de travail et les retombées sociales. Comment expliquer que cette « efficacité » ne soit pas liée au combat contre l’évasion et la fraude fiscales et à la liquidation des paradis fiscaux et des holdings qui dissimulent les profits au fisc ?
14)Voir l’Humanité. 17 septembre 2015.
15) Voir. « La crise actuelle du droit du travail », in Le droit capitaliste du travail. PUG. 1980, collection Critique du Droit, p. 263-264). Il est à noter qu’Antoine Lyon-Caen, en ces temps éloignés, était aussi membre de l’Association « Critique du Droit », de sensibilité marxiste !
16) Cf. « Le droit du travail dans la lutte des classes ». CFDT. Aujourd’hui, n° 23, janvier-février 1977, p. 3-6.
17)Cf. A. Jeammaud. « Droit du travail et/ou Droit du capital », in Procès (revue d’analyse politique et juridique). 1978, n°2.
18) Le droit capitaliste du travail. op. cit. p. 271.
19) Le capitalisme total. Ed. Seuil. 2005, p. 10.
20) Voir A. Supiot in Homo juridicus. Seuil. 2005, qui parle de « contrat de dépendance », particulièrement lorsque c’est la loi qui impose la voie contractuelle. L’auteur ajoute que ce type de contrat est de « facture féodale », p. 167 et s.
21) A. Supiot. Homo juridicus. op. cit. p. 167.
22)Cf. A. Supiot. op. cit, p. 167.
23) MM. Badinter et Antoine Lyon-Caen reproduisent dans leur ouvrage le même schéma, en se basant sur l’idée de la nécessaire et fondamentale « liberté d’initiative de l’entrepreneur » et de « l’efficacité du travail qui requièrent des normes encadrant le pouvoir de l’entreprise, mais s’imposent aussi aux aspirations individuelles des salariés ». Le Code du travail pourrait se limiter à 50 articles généraux dont la plupart sont cependant tellement vagues qu’ils peuvent aisément être interprétés de manière défavorable aux plus faibles des « partenaires sociaux ». Par exemple, « les différences de traitement entre salariés dans l’entreprise ne sont admissibles qu’à condition de répondre à un but légitime » (art. 5) ; « le contrat à durée déterminée permet de répondre aux besoins temporaires de l’entreprise » (art. 9) ; « tout CDI peut comporter une période d’essai raisonnable » (art. 14) ; « la durée quotidienne et la durée hebdomadaire de travail ne peuvent dépasser les limites fixées par la loi ; ces limites sont susceptibles de dérogation par voie d’accord collectif » (art 33) ; « l’employeur et le salarié disposant d’une liberté d’organisation de son travail peuvent convenir d’une rémunération mensuelle forfaitaire incluant le paiement d’un nombre déterminé d’heures supplémentaires », etc.
24) Voir Le Monde, 9 septembre 2015.
25)Voir sur ces questions. A. Supiot. L’esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total. Seuil. 2010.
26) Les juristes, spécialistes de droit du travail, jouent souvent aux naïfs : ils se proclament champions des « équilibres » sociaux sans prendre en compte les déséquilibres profonds des rapports sociaux, particulièrement en période de crise. B. Thibaut leur répond en rappelant qu’ « on n’est pas dans une sociétés de Bisounours » !
27) Le droit capitaliste du travail. op. cit. p. 271. 
21 décembre 2015
Article en PDF : Enregistrer au format PDF

J'ai écrit ceci avec ma passion pour mon boulot, même si ça ne fait qu'un an que je suis là. Je me suis permis d'inclure les conducteurs, avec qui je travaille le plus souvent, puisque je suis accompagnateur de train et qu'on partage les mêmes conditions journalières.

Lire aussi la 1ère partie : Lettre d’un fainéant

Je n’ai pas parlé de nos ouvriers sur les voies, qui travaillent jours et nuits pour maintenir les voies en état, nos trains avec parfois des système D (inventé en Belgique d’ailleurs).

Parce que tout simplement, je ne connais pas assez ces métiers, et je ne veux pas leur faire défaut, j’aimerai qu’un camarade puisse en parler avec cette même hargne, cette même passion, parler de son métier avec son coeur, parce qu’on va subir le même rabattement par le fond.

Je veux bien essayer tout de même, avec le peu que j’ai lu et entendu, faire un compte rendu ...

A mes collègues, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige
Sous un soleil de plomb, pendant que d’autres sont à la plage
Ouvrier des voies, dans la poussière du ballast
Dans l’ombre d’un simple casque ...
A la pelle, à la boulonneuse ...
Réparations, ateliers, sableuses ...

De jour comme de nuit, la voie ferrée luit
Les trains doivent rouler, plus tard l’ouvrier ira au lit
Chaque train qui passe est un danger pour lui
Chaque fois qu’il passe, il s’écarte, il tient aussi à sa vie

Il a nettoyé ton train, long de 750 mètres, l’agent de triage
Pourtant dans deux heures, le train sera sale
Comme s’il n’avait été lavé depuis des âges
Le respect envers ces ouvriers est pâle

Pourtant, sans eux, nos trains seraient garés
Sans essais de freins, pas de départ
Sans aiguilleurs, nos trains seraient égarés
Trafic control, allo ? Quand est-ce que je pars ?

Des agents sur des wagons de marchandise
Pour accoupler 1500 tonnes à 10km/heure
Sous une drache à en faire pâlir Manneken Pis
Il fera ça pendant les 9 prochaines heures

Ils finiront tous, ces ouvriers et ces agents
Éreintés d’une journée de concentration à 100%
D’une semaine où ils auront donné leur sueur, leur sang
D’une vie dédiée à ce que d’autres travailleurs, puissent circuler librement.

Vous avez retenu les grèves
Mon coeur a retenu tous les autres jours.

L’union fait la force
Un accompagnateur,
Un humain.

Cordialement, Schlup Richard-Frédéric

فاشیسم و اسلام‌گرایی، بیماری‌های «ملت‌های متأخر» یا ملت‌هایی‌اند که می‌خواهند یک بار دیگر به تاریخ‌ِ پرافتخار گذشته دست یابند ولی حالا در یک روند فروپاشی قرار گرفته‌اند.

جمعه 26 دي 1393

فاشیسم اسلامی٬ حامد عبدالصمد برگردان: ب. بی‌نیاز (داریوش)

hamed-abdossamad.jpg
فاشیسم و اسلام‌گرایی، بیماری‌های «ملت‌های متأخر» یا ملت‌هایی‌اند که می‌خواهند یک بار دیگر به تاریخ‌ِ پرافتخار گذشته دست یابند ولی حالا در یک روند فروپاشی قرار گرفته‌اند.فاشيسم اسلامی۱

فاشيسم و اسلام - يک جفت‌ِ ناهمسان؟

فاشيسم يک نوع «دين سياسی» است. فاشيست‌ها بر اين باورند که صاحب‌ِ حقيقت‌ِ مطلق‌اند. در رأس هرم فاشيستی، رهبر‌ِ خطاناپذيرِ فرهمند (کاريزماتيک) قرار دارد که ظاهراً به او اين مأموريت مقدس داده شده تا ملت را متحد کند و دشمنان‌ِ ملت را محو و نابود سازد. ايدئولوژی فاشيستی به پيروان خود سّم‌ِ کينه‌ورزی و تنفر می‌خوراند، جهان را به دوست و دشمن تقسيم می‌کند و مخالفان را با تدابير انتقام‌جويانه تهديد می‌کند. اين ايدئولوژی عليه مدرنيته، روشنگری، مارکسيسم و يهوديان سمت‌گيری دارد و نظامی‌گری و آمادگی برای مرگ را ستايش می‌کند.
همة ويژگی‌ها بالا با اسلام‌گرايی جديد که همزمان با فاشيسم در دهة بيست‌ِ سدة بيستم پديدار شد سازگاری دارد. هم فاشيسم و هم اسلام‌گرايی، زادة احساسی هستند که بر آمده از شکست و تحقير است. هدف‌ِ هر دو جريان‌ يکی است: برپا کردن يک امپراتوری- حاکميت جهانی به عنوان يک حق مسلم و پيش فرض، فرجامی که نابودی همة دشمنان، پيش‌شرط آن است. يک بخش از اين جنبش‌ِ اسلام‌گرايی بر اين باور است که نژاد عرب برتر است، بخش ديگر معتقد بر برتری اخلاقی مسلمانان بر ديگر مردم جهان است.
زمانی که بنيتو موسولينی در ايتاليا جنبش فاشيستی خود را پايه‌گذاری کرد، رويای بازسازی امپراتوری روم باستان را در سر داشت. همين احساس‌ِ آتشين‌ِ دريغانه (نوستالژی) را نيز حسن بنا داشت. چند سال پس از ظهور موسولينی، حسن بنا جنبش اِخوان‌ المسلمين را پايه‌گذاری کرد و آرزوی احيای عظمت‌ِ سپری شدة اسلام را در سر داشت. به نظر‌ِ عبدالواهب مدّب، نويسندة تونسی - فرانسوی، مسلمانان هنوز نتوانسته‌اند با اين مسئله کنار بيايند که ديگر مانند‌ِ سده‌های ميانه دارای قدرت رهبری در جهان نيستند. به نظر او، شکاف‌ِ بزرگ ميان گذشتة پرافتخار و واقعيت تلخ کنونی، منبع اصلی‌ِ کينه‌ورزی عليه غرب است. سرچشمة به اصطلاح رنجش و آزرده‌خاطری جهان اسلام در اين احساس‌ِ ذهنی و غيرواقعی نهفته است که گويا جهان و تاريخ نسبت به آن بی‌عدالت بوده‌اند. حالا اين آزردگی با رويکرد‌ِ احيای گذشتة بزرگ گره خورده و به يک نيروی محرکة مهم‌ِ فاشيسم اسلامی تبديل شده است.
ارکان فاشيسم آغازين
اومبرتو اکو، اديب، نمادشناس و فيلسوف ايتاليايی در اثرش «چهار جُستار اخلاقی»، چهارده مشخصة فاشيسم آغازين را فهرست می‌کند. يکی از اين مشخصه‌ها «ستايش‌ِ بت‌پرستانة سنت» است: اين اصل می‌گويد که ديگر هيچ پيشرفتی در علم نمی‌تواند روی بدهد، زيرا حقيقت [در گذشته] اعلام شده است. يعنی ديگر جايی برای تفکر و فراگيری وجود ندارد، چه رسد به سنجش انتقادی. تبعيت سفت و سخت از سنت و پيام، اصل است.
«ستايش بت‌پرستانة سنت»، يکی از ستون‌های اصلی‌ِ تفکر اسلامی نيز می‌باشد: چون قرآن در برگيرندة همة دانش‌هاست، پس بايد مصون از هر نقدی باشد. اسلام سياسی از اين احساس تزلزل‌ناپذير برخوردار است که مجهز به يک مأموريت الاهی‌ست که ورای زمان، مکان و واقعيت قرار دارد و بايد مضامين آن متحقق شوند. سلفی‌ها و جهادگران هر گونه تفسير مدرن از متون قرآنی را تهديدی برای اسلام ارزيابی می‌کنند، زيرا فرمان‌های خدا نبايد توسط انسان‌ها تعبير شوند. البته برای آن‌ها اصلاً مهم نيست که اگر کسی بخواهد متون مقدس را مو به مو اجرا کند آيا می‌تواند در اين جهان رنگارنگ و همواره در حال تغيير زندگی کند يا نه. مدرنيته برای آن‌ها در اصل دور شدن از ايمان حقيقی است.
از نظر اکو، دشمنی با مدرنيته و روشنگری، ديگر مشخصة بنيادين فاشيسم است که به گونه‌ای با نابخردی گره خورده است. مخالفت با نقد، ترس از بيگانه، تبعيض‌ِ جنسی و مردسالاری از بُن‌مايه‌های ديگر اين تفکر می‌باشند. به نظر اکو، فاشيسم جنون‌ِ فکری‌اش را آن‌چنان نهادينه کرده که همواره خيال می‌کند «ديگران» در حال توطئه هستند. البته به اين جنون‌ِ توطئه، احساس‌ِ تحقير و فريب‌خوردگی که عطش انتقام را شعله‌ور می‌کنند نيز افزوده می‌شوند. در اين جا ديگر مبارزه به يک چيز در خود و برای خود تبديل می‌شود. زيرا ديگر مبارزه نه برای زندگی [بهتر] و بقا بلکه زندگی در خدمت‌ِ مبارزه قرار می‌گيرد. چيزی که می‌توان به خوبی در اصول‌ِ جهادگرايان اسلامی مشاهده کرد. جهاد در اسلام تنها يک وسيلة دفاع از خود نيست، بلکه چيزی‌ست که تا پايان زندگی اعتبار دارد. و سرانجام، در روزهای فرجامين حاکميت جهانی برقرار خواهد شد و همة دشمنان و کفار يا [به اسلام] ايمان خواهند آورد يا محو و نابود خواهند شد.
يک نمونة مشابة ديگر را می‌توان در همين چارچوب قرار داد: فاشيسم و اسلام‌گرايی، بيماری‌های «ملت‌های متأخر» يا ملت‌هايی‌اند که می‌خواهند يک بار ديگر به تاريخ‌ِ پرافتخار گذشته دست يابند ولی حالا در يک روند فروپاشی قرار گرفته‌اند. فاشيسم پيش از آن که در اروپا گسترش يابد توانست خود در ايتاليا جا بيندازد. اما به چه دليل در ايتاليا؟ زيرا اين کشور در اين بُرش زمانی در تلاش برای وحدت خود بود و احزاب سياسی در ستيزی سخت با يکديگر بودند، همه اين احساس را داشتند که طی‌ِ پيمان‌های حومة پاريس [پيمان‌های صلح در سال ۱۹۱۹ برای پايان جنگ جهانی نخست/م] فريب‌ خوردند، اقتصاد در عمل نيست و نابود شده بود و همچنين ترس از انقلاب‌ِ بلشويکی گسترش يافته بود. افزون بر اين، کشور عميقاً کاتوليک بود. به عبارتی، سامان فکری‌ِ کليسای قدرتمند که همچنين بر اصولی مانند شرافت، سلسله مراتب، وحدت، رهبريت فرهمند و حقيقت مطلق استوار بود به فاشيسم نيز راه پيدا کردند.
در کشورهايی مانند انگلستان و فرانسه که از يک پيشينة طولانی اتحاد‌ِ ملی در زير يک سقف دولتی برخوردار بودند، در کنار‌ِ شکل‌گيری ناسيوناليسم در سدة ۱۹ و آغاز سدة ۲۰ نيز جنبش‌های فاشيستی پديد آمدند. ولی اين جنبش‌ها نتوانستند در سطوح بالای سياسی از اهميت چندانی برخوردار شوند. به نظر‌ِ ارنست نولته مورخ فرانسوی، جنبش‌ِ مليشای‌‌ِ کاتوليک - «L`Aktion francaise» - که در سال ۱۸۹۸ پايه گذاری شد، الگويی برای جنبش‌های بعدی فاشيستی در ايتاليا و آلمان قرار گرفت. اين جنبش فاشيستی می‌خواست با اتکا به تفکر‌ِ کليسا از مدرنيته جلوگيری به عمل بياورد و جامعه را به يک نظم اجتماعی‌ِ مسيحی- محافظه‌کارانه بازگرداند. ولی اين جنبش هيچ وقت نتوانست به يک جنبش توده‌ای تبديل شود، و سرانجام با اشغال فرانسه توسط ارتش آلمان، اهميت‌ِ خود را در اين کشور از دست داد.
در بريتانيا اوسوالد موسلی سه سال پس از بحران اقتصادی خانمان‌برانداز‌ِ ۱۹۲۹، «اتحاد فاشيست‌های بريتانيا» را پايه‌گذاری کرد. بنا بر اطلاعات خودش ۵۰۰۰۰ عضو داشت، موسلی به ايتاليا سفر کرد تا به مطالعه فاشيسم بپردازد و بعدها خواست که طبق مُدل اس اس يک اونيفورم سياه را برايش طراحی کنند. پس از کودتای ارنست روم (Ernst Röhm) و به ويژه پس از آغاز جنگ جهانی دوم، جنبش او نيز پایة توده‌ايش را از دست داد.
فقط در ملت‌های متأخری چون آلمان و ايتاليا، فاشيسم توانست شعله‌ور شود. آن‌ها توانستند در اين کشورها سکان‌ِ دولتی را به دست بگيرند و توده‌ها را هدايت کنند. می‌توان فاشيسم ايتاليايی را به عنوان فرجام آن روند‌ِ رويدادهايی قلمداد کرد که مازينی (Mazzini) و گاريبالدی در سدة نوزده آغاز کرده بودند. واژة ايتاليايی فاشو (fascio) از واژة لاتينی فاشِس (fasces) برگرفته شده که به معنی «اتحاد» يا «دسته» معنی می‌دهد. منظور يک دسته ترکه است، که در آغاز گارد‌ِ ويژه پادشاه، بعدها کارگزاران و کارمندان دولت در دست می‌گرفتند و پيشاپيش‌ِ امپراتور حرکت می‌کردند. اين نماد قدرت هم نشانة وحدت و هم ابزاری برای تنبيه‌ِ خائنان و جانيان بود. زمانی که بنيتو موسولينی در سال ۱۹۱۹ «Fasci di combattimento» [گروه‌های پيکارگر] را پايه‌گذاری کرد می‌خواست آن قدرت‌ِ جهانی امپراتوری روم را که حالا او قصد بازسازی‌اش را داشت در يادها زنده کند.
فاشيسم آلمانی نيز در يک مرحلة فترت و آشوب پديدار گشت. «پيمان‌ِ ننگين» ورسای، اقتصاد‌ِ ويران و ناتوانی احزاب‌ِ ميانه‌رو - برای اين که به چند نکته اشاره کرده باشيم- محيط رشد‌ِ آن شده بودند. ناسيونال - سوسياليسم به ظاهر آن نويدی بود که می‌بايست رويای امپرياليستی‌ِ امپراتور ويلهلم را برای گرفتن «جايی در آفتاب»۲ دوباره به حرکت در آورد. هدف‌ِ اين جنبش از بين بردن ننگ‌ِ شکست در جنگ جهانی نخست و برخيزاندن‌ِ دوبارة ملت برای تلافی‌ِ تحقيرهای گذشته. اين آميزة خام و متناقض از بی‌قدرتی و خيالبافی‌های همه‌توانی، فضايی بس مناسب برای برآمد‌ِ نازی‌ها فراهم آورد.
همين آميزة متناقض‌ِ بی‌قدرتی و باور به همه‌توانی را می‌توان در اسلام‌گرايی مشاهده کرد. از آن جا که اسلام ۶۰۰ سال پس از مسيحيت زاده شد، می‌توان آن را به عنوان دين‌ِ متأخر تعريف کرد، به گونه‌ای که می‌توان گفت امروز اسلام سده‌های ميانه خود را تجربه می‌کند. بنا بر گاهشمار‌ِ اسلامی ما هم اکنون در سال ۱۴۳۵ زندگی می‌کنيم. بيشتر کشورهای مسلمان را می‌توان [از لحاظ سياسی/م] در رديف ملت‌های متأخر مانند آلمان و ايتاليا طبقه‌بندی کرد. اين کشورهای اسلامی که تازه پس از فروريزی امپراتوری عثمانی و استعمارزدايی دورة بعدی شکل گرفته‌اند هنوز نتوانسته‌اند ميان‌ِ دولت‌ِ ملی [کشور] مدرن، ساختارهای قبيله‌ای و حکومت‌ِ دينی راه خود را پيدا کنند. آميزة متناقض اين سه نظم‌ِ نام‌بُردة بالا باعث شده که اکثر کشورهای اسلامی در جا بزنند. در کشورهای اسلامی که ديکتاتوری، چه نظامی چه غيرنظامی، حاکم است و تلاش می‌شود که با احتياط به مدرنيته نزديک شوند، اسلام‌گرايان به عنوان آلترناتيوهای سياسی شکل می‌گيرند و وارد کارزار می‌شوند.
سدة بيستم تجربة يک ضد‌ِ انقلاب‌ِ سختی عليه مدرنيته و ميراث‌ِ روشنگری را تجربه کرده است: به نظر ارنست گلنر Ernest Gellner و ارنست نولته Ernst Nolteاسلام‌گرايی پس از فاشيسم و بلشويسم، سومين جنبش مقاومت عليه مدرنيته می‌باشد. البته اين سه جنبش در کليت خود از دست‌آوردهای فنی‌ِ مدرنيته بهره‌ برده‌اند، ولی به موقع خود هم سرسختانه عليه بنيادهای روشنگری مقاومت کرده‌اند: خرد، آزادی فردی و آزادی فکر، فرديت، حقوق‌ِ بشر و مصونيت جسمانی فرد، آزادی عقيده و رسانه‌ها از سوی اين سه جنبش به عنوان خطر نگريسته می‌شدند. گذار از جامعة روستايی به شهری با فروريزی‌ِ ساختارهای جماعتی‌ِ کهن توأم است. و همين ساختارهای کهن روستايی و فرهنگ‌ِ نهفته در آن يکی از عناصر مهم مورد استفاده نظام‌های اقتدارگراست. حالا يک منشأ مشترک يا ايدئولوژی مشترک می‌بايد اين جماعت‌های نوين جابجا شده [شهرنشين] را شکل بدهد. محيط روستايی و تبديل [فرهنگ] آن به اسطوره منبع چنين تلاش‌هاست. گفتمان‌ِ ضد‌ِ شهری، مشخصة هر سه جنبش‌های بالاست. از نظر بلشويک‌ها، شهر مکانی بوده که در آن جا پرولتاريا استثمار می‌شد. برای نازی‌ها برلين‌ِ سال‌های طلايی دهة بيست سدة گذشته، نماد‌ِ نابودی‌ِ ارزش‌های سنتی بود. و برای اسلام‌گرايان، شهر مکان‌ِ گناه و سقوط‌ِ اخلاقی‌ست.
هر جا که فاشيست‌ها، کمونيست‌ها يا اسلام‌گرايان قدرت را به دست آوردند، جوامع را به زندان‌های سر باز تبديل کردند که «ساکنان» آن‌جا - شهروندان- همواره زير نظر قرار می‌گرفتند. گوناگونی (تنوع) به عنوان يک خطر نگريسته می‌شد و می‌شود، و وحدت‌ِ اجتماعی از طريق ابزار خشونت‌آميز و وحشت‌پراکنی به طور منصوعی تحميل می‌شود. در اين جا، فقط و فقط يک ايدئولوژی حقيقی از اعتبار برخوردار است، دگرانديشان به عنوان خائنان و لجن‌پراکنان معرفی می‌شوند و در بدترين حالت سر به نيست می‌گردند.
برای جلوگيری از انتقاد در صفوف خود، نظام‌های اقتدارگرا با سناريوی تهديد خارجی، ترس و وحشت را دامن می‌زنند. در اين حالت، کشور يا جامعه در يک ستيز دايمی با دشمن‌ِ واقعی يا موهومی قرار دارد.
نازی‌ها در اين مورد بسيار مبتکر بودند: يهودی‌ها و کمونيست‌ها به تهديد‌کنندگان‌ِ درونی آلمان تبديل شدند، سپس نيروهای متفقين به عنوان تهديد خارجی بدان‌ها اضافه شد. شوروی در مسير تاريخش، دشمن‌ِ خارجی‌اش نيز تغيير می‌کرد: نخست نازی‌ها بعد دموکرات‌های غرب. اپوزيسيون جزو دشمنان درونی به شمار می‌رفت و از نظر حاکميت اينان انسجام اجتماعی را تهديد می‌کردند و با غربی‌ها همکاری می‌کردند.
برای اسلام‌گرايان همواره سه دشمن تغييرناپذير وجود داشت و دارد: غربی‌ها به عنوان دشمن‌ِ خارجی‌ِ دور، اسرائيل به عنوان‌ِ دشمن ديوار به ديوار و سرانجام دشمن داخلی که تحت‌ِ عنوان زندقه [کُفار]، اصلاح‌طلب و متفکران و سياست‌‌ورزان سکولار که به عنوان ستون پنجم غرب نگريسته می‌شوند. هر جا که فاشيسم اسلامی قدرت را تصرف کرد، مانند ايران، سودان، نيجريه، سومالی و غزه، ديکتاتوری‌های بی‌رحمی سر برآوردند که تا به امروز قدرت‌شان را حفظ کرده‌اند. و هر جا که اسلام‌گرايان از «صندلی قدرت»، کنار زده می‌شوند، بلافاصله به تروريست تبديل می‌شوند و کشورشان را زير آوار خشونت و ويرانی مدفون می‌کنند، مانند الجزاير، افغانستان، مالی و ليبی. سرنوشتی که هم اکنون مصر و سوريه را تهديد می‌کند.
با اين وجود، هنوز اسلام سياسی برای بخش‌ِ وسيعی از مردم مسلمان‌ِ کشورهای اسلامی نويدبخش است. يکی از علل آن می‌تواند اين باشد که نه توده‌ها و نه نخبگان سياسی اين کشورها، نمی‌خواهند اعتراف کنند که پروژه‌شان با شکست مواجه شده است و توانايی ارایة يک آلترناتيو در برابر دموکراسی غربی را ندارند. به ويژه در جهان عرب، غرور جريحه‌‌دار مانع از پرداختن به تاريخ خود و همکاری با غرب می‌شود. به جای آن، بسياری از کشورهای اسلامی دوست دارند در همين نقش‌ِ قربانی که به خود داده‌اند باقی بمانند و نفرت‌پراکنی عليه غرب را دامن بزنند. در اين ميان، ديکتاتورهای سکولار و اسلام‌گرايان بيشترين بهره را از اين نفرت‌پراکنی می‌برند. پيامد اين تربيت اجتماعی، نسل‌هايی سرخورده، سرگردان و سرشار از خشم است. يک بخش از اين مردم، خشم خود را در شورش عليه نخبگان حاکم بيان می‌کند و بخش ديگر آن پناه‌گاه و تسکين خود را نزد اسلام‌گرايان می‌يابد.
«بهار عربی» که در آغاز يک جنبش توده‌ای بی‌خشونت بود، سرانجام منجر به درگيری ميان دو بلوک سازش‌ناپذير گرديد که من آن را «جنگ‌ِ درون فرهنگی» می‌نامم. اين در مرتبة نخست نه جنگ‌ِ فرهنگی ميان‌ِ غرب و جهان اسلام است بلکه يک جنگ فرهنگی درون‌ِ خود‌ِ جهان عرب و اسلام است. می‌توان جهان اسلام را به عنوان يک ديکتاتوری چند وجه‌ای تصور کرد، به اصطلاح يک ديکتارتوری «پيازگونه» که از لايه‌های گوناگون تشکيل شده است: يک لایة اين ديکتاتوری را خاندان‌هايی چون مبارک، قذافی، حسين، بن علی يا اسد تشکيل می‌دهند. نخستين لایة اين ديکتاتوری پيازگونه، ديکتاتوری نظامی است. پس از آن لایة ديکتاتوری دينی است که آموزش و پرورش مردم را در دست دارد. آخرين لايه، ديکتاتوری اجتماعی است که با تصورات‌ِ کهنه و منسوخ‌اش از زندگی‌ِ خانوادگی و نقش اعضای آن، روح ديکتاتوری را دامن می‌زند.
هر کدام از اين لايه‌ها، ديوار بلندی است که جهان اسلام را از مابقی جهان جدا می‌کند، ديواری که ظاهراً می‌خواهد هويت خود را پاسداری کند. نسل جوان که در خيابان‌ها تظاهرات می‌کند، به محض اين که يک لايه را برمی‌دارد، بلافاصله به لايه دوم برمی‌خورد. در پايان شايد فقط هستة اين «پياز» باقی بماند: دين. پرسش اين جاست که آيا شهامت‌ِ نسل جوان توان دارد که جايگاه‌ِ قدرتمند دين را متزلزل کند؟ اگر نسل جوان واقعاً موفق به چنين چيزی بشود، آن گاه متوجه خواهد شد که اين «پياز» فقط از ترس تشکيل شده است و در پس اين لايه‌ها هيچ چيز [با ارزشی] وجود ندارد که آدم بخواهد آن را پاسداری کند. تازه در اين مرحله است که آدم می‌تواند از انقلاب حرف بزند. ولی تا رسيدن به اين مرحله، مبانی تماميت‌خواهی‌ِ اسلامی به بقای خود ادامه خواهند داد و دين [در اين جوامع] نقش اصلی را ايفا خواهد کرد.
ـــــــــــــــــــ
۱. ترجمة صفحه‌های ۱۹ تا ۲۸ از کتاب‌ِ Der islamische Faschismus حامد عبدالصمد، انتشارات درومر (Droemer) 2014

۲. اين جمله به سخن‌رانی برناد فون بولو در مجلس، در سال ۱۸۹۷، برمی‌گردد که بيانگر اتخاذ سياست‌ِ استعماری آلمان در اين مقطع زمانی است: «به عبارتی ما نمی‌خواهيم کسی را در سايه قرار بدهيم ولی خواستار جايی در آفتاب [آفريقا و شرق/م] هستيم.» مترجم

سمیر قنطار؟شبه‌نظامی مشهور لبنانی در سوریه کشته شد

BMoshiri HMohri 062712

Piaf : sans amour on n’est rien du tout - ARTE

Piaf : le concert idéal - ARTE