۱۳۹۴ مهر ۲۰, دوشنبه

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9 octobre 2015
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Après avoir plaidé pour la libre circulation des migrants, non par générosité mais pour « faire de l’Europe la première puissance du monde » (sic), Jacques Attali met en garde : la guerre nous menace. Diagnostic, solutions et… non-dits.



Dansons-nous sur un volcan ? Oui, pense Attali : « La guerre se rapproche, c’est sûr, elle se prépare. On peut encore la contourner, l’éviter, mais elle se rapproche. »(1) Voilà qui est bien à contre-courant des médias dominants à l’Ouest !

L’ex-conseiller de François Mitterrand confirme ce que nous écrivions ici il y a peu : « Obama alerte : certains aux USA veulent attaquer l’Iran. D’où risque de conflit mondial impliquant Russie, Chine et Europe. »(2)

Et qu’est-ce qui pourrait, selon lui, déclencher cette guerre ? «  Il y a beaucoup de possibilités d’étincelles, un peu comme en 1914, et c’est ce qui rend la situation très dangereuse. Cela peut être un conflit sur une île entre Japonais et Chinois qui entraîne l’arrivée des Américains aux côtés des Japonais. Cela peut être une rencontre plus ou moins fortuite des troupes de l’Otan et des troupes russes en Lettonie ou en Pologne. Une rencontre des troupes américaines et russes en Syrie. Ou le fait que Daesh se dote d’armes techniques de très haut niveau. Et comme tout ça est possible, la probabilité qu’il y en ait un qui se produise est très grande. »

Malheureusement, ce diagnostic reste encore superficiel : le problème n’est pas où cela pourrait péter, mais pourquoi ? En fait, le risque de guerre mondiale a une cause fort simple : les multinationales US n’entendent pas renoncer « gentiment » à l’hégémonie qui leur assure des profits colossaux. Comme le dollar est maintenu à bout de bras par le chantage militaire, c’est la survie même de ces multinationales qui est en jeu. Russie et Chine sont donc des rivaux à abattre impérativement. Et tous les peuples du Sud qui veulent se développer dans leur propre intérêt, sans être pillés.

De cela, Attali ne parle pas. Parce que sa firme de consultance réserve les analyses franches à ses riches clients ? Certes, il souligne « la fin de l’empire américain » comme cause de l’instabilité mondiale actuelle. Mais, face à la guerre, il se montre très ambigu. D’un côté : « J’étais contre la guerre en Libye et l’attitude que BHL a eue sur l’Ukraine  ». Bien. Mais de l’autre côté : «  Je ne suis pas un pacifiste. Il y a des moments où la guerre est nécessaire en légitime défense ».

Ah, le coup classique de la « légitime défense » ? Bush l’avait déjà employé en prétextant du 11 septembre pour attaquer l’Afghanistan, puis l’Irak. A présent, Hollande et Fabius recyclent le même truc pour attaquer la Syrie. Attali sur le même sentier de la guerre ? Il menace : « Comme dans les années 30, face à la violence, la seule réponse, c’est la violence, et face à la puissance, c’est la puissance. »

Pardon, ne déformons pas l’Histoire. Dans les années 30, si Hitler a pu avancer si loin, c’est parce que les puissances occidentales ont capitulé et fait son jeu en refusant l’alliance proposée par l’Union soviétique. Londres et Paris ont poussé les nazis à détruire l’URSS. Le patronat français a carrément collaboré avec l’effort de guerre allemand. Et pendant quatre ans, les Etats-Unis ont attendu que tous leurs rivaux s’affaiblissent pour tirer les marrons du feu et devenir la superpuissance mondiale.

Aujourd’hui, la question – clé est : qui menace la paix mondiale ? Quelles puissances multiplient interventions militaires, coups d’Etat, chantages et sanctions ? Quelle superpuissance déploie plus de mille bases militaires partout où il y a des richesses ? Qui a soutenu le terrorisme islamiste pour déstabiliser des régions stratégiques ?

Face à ce monde hyper-dangereux, que propose alors Attali ? Un «  gouvernement mondial  ». Vous voulez dire que les plus forts contrôleraient les richesses des plus faibles et leur imposeraient des dirigeants dociles ? Mais ce serait le chemin vers une guerre de Cent Ans. Non, merci, Monsieur Attali !

Notes
1) « Il y a des moments où la guerre est nécessaire », Le Soir (Belgique), Grand entretien, 12 septembre, p. 30
2) [http://www.michelcollon.info/Obama-...]

Source : Investig’Action

Lire aussi : Attali craint une Troisième Guerre mondiale par Michel Collon


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