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8 novembre 2015
De tous les prix Nobel celui qui est évidemment le plus politique est celui de la Paix. Rien que pour les États Unis, quatre présidents, autant de secrétaires d’État et deux vice-présidents ont été couronnés par ce prix, quelquefois à juste titre, il est vrai. Seules des circonstances extraordinaires ont obligé le comité à reconnaître les mérites d'acteurs non conformes à la pensée unique.
Le Comité Nobel de la très atlantiste Norvège a traditionnellement récompensé des personnes physiques ou des personnes morales dont l’œuvre soutenait le système établi (le capitalisme monopoliste).
Rien que pour les États Unis, quatre présidents, autant de secrétaires d’État et deux vice-présidents ont été couronnés par ce prix, quelquefois à juste titre, il est vrai. Seules des circonstances extraordinaires ont obligé le comité à reconnaître les mérites d’acteurs non conformes à la pensée unique. Par exemple :
Rigoberta Menchú pour sa participation et son soutien à la lutte indigène au Guatemala ou encore Rodolfo Pérez Esquivel pour sa lutte en faveur des droits de l’homme en Argentine pendant la dictature des années 70. Mais, il a le plus souvent favorisé un représentant du système dominant qui aurait parfois plutôt mérité la comparution devant une cour pénale. Ainsi, la fin de l’agression états-unienne contre le Vietnam a permis de distinguer non seulement le patriote vietnamien Lê Ðức Thọ qui a décliné cet honneur, mais aussi le secrétaire d’État nord-américain de l’époque, Henry Kissinger, dont les exploits dans les promotions de dictatures un peu partout dans le monde sont largement connus et lui ont presque valu une inculpation criminelle dans plusieurs pays, y compris en Europe.
Le dernier prix Nobel a été attribué à quatre organisations tunisiennes, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) qui a pour porte parole Souhayr Belhassen. Actuellement présidente d’honneur de la FIDH, cette ancienne journaliste aurait joué un rôle de désinformation majeur dans le déclenchement des événements en Libye. (1) On se souvient qu’elle avait reçu de F. Hollande l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur en novembre 2012, peut-être en remerciement pour ses services.
Cacher leur activité criminelle est une opération nécessaire pour blanchir certains personnages et leur permettre ainsi de se présenter devant le Comité Nobel. De même, afin de leur dégager le champ, des faits concernant d’autres acteurs plus méritoires se doivent d’être masqués pour gommer ce qui aurait pu faire d’eux des candidats à l’obtention du prix.
La chute de l’apartheid fut l’occasion pour le Comité de changer le statut de Mandela, de terroriste, d’après le concept occidental, à militant pour la paix, tout comme le représentant du système honni, Frederik De Klerk, se transforma en homme de bonne volonté. Mais cette manœuvre a permis bien autre chose, à savoir occulter un peu plus l’énorme contribution apportée par la coopération cubaine dans la défaite de l’armée sud-africaine en 1989, la libération de l’Angola et l’indépendance de la Namibie.
Rappelons qu’à l’époque la collaboration cubaine s’est heurtée non seulement à l’agression armée de l’Afrique du Sud -avec l’appui de tous les pays occidentaux États-Unis en tête-, mais aussi à l’opposition du dernier dirigeant soviétique M. Gorbatchev. Par ailleurs, l’entreprise d’occultation de cet exploit est toujours d’actualité, puisque M. Andreï Gratchev, principal conseiller de M. Gorbatchev, n’hésite pas à affirmer, en septembre 2015 lors d’une conférence à Moscou (2), que les Cubains n’avaient alors pour seul objectif que « d’exporter leur révolution » en Afrique et que la chute de l’apartheid n’est que le fruit de l’action des « forces internes » de ce système.
Or, rien que pour cette action la collaboration cubaine méritait la reconnaissance mondiale. Mandela, qui a réservé son premier voyage, en dehors du continent, à Cuba, l’a reconnu en soulignant que la dernière bataille des troupes cubaines contre les sud africains à Cuito Cuanavale « fut le tournant décisif dans la lutte pour libérer le continent et notre pays du fléau de l’apartheid ! ». Mandela a ajouté que« les internationalistes cubains ont apporté une contribution à l’indépendance, la liberté et la justice en Afrique sans précédent » (3).
La présence de Raul Castro aux obsèques de Mandela a démontré que les dirigeants sud-africains qui lui ont succédé n’ont pas non plus oublié cette action solidaire.
D’autres hauts-faits accomplis par la coopération cubaine pour la paix et le progrès des peuples ont été, et continuent d’être, hélas, complètement occultés. Notamment dans le domaine médical.
Si la contribution de Cuba à la chute de l’apartheid la faisait mériter, au même titre que Mandela, le prix Nobel de la Paix, la coopération médicale cubaine est unique dans l’histoire de la solidarité internationale.
Pourtant, même si leur besogne est de plus en plus difficile, les soutiens du système continuent de cacher au monde les actions des médecins cubains et leurs résultats. C’est ainsi que :
Or, rien que pour cette action la collaboration cubaine méritait la reconnaissance mondiale. Mandela, qui a réservé son premier voyage, en dehors du continent, à Cuba, l’a reconnu en soulignant que la dernière bataille des troupes cubaines contre les sud africains à Cuito Cuanavale « fut le tournant décisif dans la lutte pour libérer le continent et notre pays du fléau de l’apartheid ! ». Mandela a ajouté que« les internationalistes cubains ont apporté une contribution à l’indépendance, la liberté et la justice en Afrique sans précédent » (3).
La présence de Raul Castro aux obsèques de Mandela a démontré que les dirigeants sud-africains qui lui ont succédé n’ont pas non plus oublié cette action solidaire.
D’autres hauts-faits accomplis par la coopération cubaine pour la paix et le progrès des peuples ont été, et continuent d’être, hélas, complètement occultés. Notamment dans le domaine médical.
Si la contribution de Cuba à la chute de l’apartheid la faisait mériter, au même titre que Mandela, le prix Nobel de la Paix, la coopération médicale cubaine est unique dans l’histoire de la solidarité internationale.
Pourtant, même si leur besogne est de plus en plus difficile, les soutiens du système continuent de cacher au monde les actions des médecins cubains et leurs résultats. C’est ainsi que :
Est pratiquement passé sous silence le fait que, dès 1990 et jusqu’en 2009, plus de 20.000 enfants irradiés à Tchernobyl ont été soignés à l’hôpital de Tarara à Cuba (4). Au même moment le gouvernement ukrainien votait des résolutions contre Cuba à l’Onu !
Très peu de médias ont mentionné la présence de plus de 400 professionnels de santé cubains (dont au moins 165 médecins) venus en Afrique de l’Ouest pour combattre le virus Ebola.
Cette information est la plupart du temps ignorée : la moitié des médecins actifs en Haïti, lors du tremblement de terre de 2010, étaient des Cubains et ceux-ci sont encore aujourd’hui présents dans l’île.
Pas un mot n’a été dit sur l’existence de la Brigade Henry Reeve (du nom d’un patriote des Etats-Unis venu lutter pour l’indépendance de Cuba) créée par les autorités cubaines pour faire face à toute catastrophe à travers le monde. La liste des peuples qui ont bénéficié de sa solidarité n’a cessé de s’allonger : Népal (2014), Pakistan (2005), Indonésie (2006), Chili (2010 et 2015), etc. (5). Malheureusement, le président G. W. Bush n’a pas accepté l’offre de Fidel Castro lors du passage de l’ouragan Katrina à New Orleans en 2005. Aujourd’hui la situation serait peut-être tout autre.
Aucun média n’a déclaré que plus de 120 pays ont reçu l’aide solidaire médicale de plus de 135.000 collaborateurs cubains depuis 1963, date de la première action de ce type en Algérie, alors que ces données publiques sont disponibles à l’ONU (6).
Est totalement méconnue l’existence de l’École Latino-Américaine de Médecine (ELAM), créée en 1999 près de La Havane, d’où à ce jour 25.000 élèves provenant de 74 pays différents issus de familles modestes sont sortis diplômés après avoir reçu une formation gratuite (7). Seule condition pour y être admis : le respect de l’engagement de repartir soigner les gens sans ressources de son propre pays.
Personne n’a entendu parler des 76 accords de coopération que Cuba a signés avec autant de pays, et que réalisent 50.000 professionnels de santé (dont 25.000 médecins), enseignants et entraîneurs, tous volontaires. Ajoutons que fréquemment les médecins cubains sont rejetés par leurs homologues locaux, médecins libéraux, qui paradoxalement n’acceptent pas qu’ils délivrent gratuitement des soins aux pauvres, qui souvent habitent dans des zones difficiles d’accès et ne peuvent s’offrir leurs services (8).
Jamais ne s’est manifesté le moindre intérêt pour la méthode d’alphabétisation des adultes appelée « Moi je peux », grâce à laquelle plus de 10 millions de personnes ont appris à lire et écrire (9). Plusieurs pays d’Amérique Latine. (Bolivie, Venezuela, Équateur, etc .) ont, par ailleurs, grâce à des campagnes utilisant ce système, été déclarés territoires libres d’analphabétisme par l’UNESCO. La méthode est disponible en plusieurs langues et a été adaptée aux particularités des pays africains (10).
Jamais mentionnés les résultats de la Mission Miracle, massive campagne cubano-vénézuélienne de soins et d’opérations des yeux qui a permis à plus de 3,5 millions de personnes d’A.L. et d’Afrique de récupérer la vue (11).
Dans le domaine politique enfin, très peu de médias ont signalé qu’actuellement c’est à La Havane et sous la garantie cubaine, entre autres pays, que les accords de paix entre guérilla et gouvernement colombiens sont en train d’être négociés pour en finir avec un conflit qui dure depuis 1948.
Bien entendu toutes ces actions bénéficient surtout à des gens particulièrement déshérités, dont le système capitaliste n’a que faire, ni pour les soigner ni pour les éduquer. Les volontaires cubains apportent un secours à ceux qui en ont besoin mais pas pour obtenir un quelconque prix, et les métropoles riches, développées et bien-pensantes gagneraient en honneur à reconnaître l’activité solidaire de Cuba. « Honorer, honore » enseignait José Martí.
Les peuples d’A.L., indépendamment de la tendance politique de leurs gouvernements, ont largement joui de cette solidarité, qui a franchi les frontières des continents. Même si le système et le pouvoir médiatique font tout leur possible pour retarder ce moment, le jour viendra où les rayons de cette solidarité internationale transperceront les murs du Comité Nobel, et ses membres découvriront -comme l’UNESCO, l’OMS et la FAO-, que les médecins cubains et d’autres professionnels luttent contre les maladies et l’ignorance aux quatre coins du monde. Parions que cette coopération deviendra de plus en plus incontournable (12) et que ces actions finiront par obtenir la reconnaissance qu’elles méritent.
Notes :
Pas un mot n’a été dit sur l’existence de la Brigade Henry Reeve (du nom d’un patriote des Etats-Unis venu lutter pour l’indépendance de Cuba) créée par les autorités cubaines pour faire face à toute catastrophe à travers le monde. La liste des peuples qui ont bénéficié de sa solidarité n’a cessé de s’allonger : Népal (2014), Pakistan (2005), Indonésie (2006), Chili (2010 et 2015), etc. (5). Malheureusement, le président G. W. Bush n’a pas accepté l’offre de Fidel Castro lors du passage de l’ouragan Katrina à New Orleans en 2005. Aujourd’hui la situation serait peut-être tout autre.
Aucun média n’a déclaré que plus de 120 pays ont reçu l’aide solidaire médicale de plus de 135.000 collaborateurs cubains depuis 1963, date de la première action de ce type en Algérie, alors que ces données publiques sont disponibles à l’ONU (6).
Est totalement méconnue l’existence de l’École Latino-Américaine de Médecine (ELAM), créée en 1999 près de La Havane, d’où à ce jour 25.000 élèves provenant de 74 pays différents issus de familles modestes sont sortis diplômés après avoir reçu une formation gratuite (7). Seule condition pour y être admis : le respect de l’engagement de repartir soigner les gens sans ressources de son propre pays.
Personne n’a entendu parler des 76 accords de coopération que Cuba a signés avec autant de pays, et que réalisent 50.000 professionnels de santé (dont 25.000 médecins), enseignants et entraîneurs, tous volontaires. Ajoutons que fréquemment les médecins cubains sont rejetés par leurs homologues locaux, médecins libéraux, qui paradoxalement n’acceptent pas qu’ils délivrent gratuitement des soins aux pauvres, qui souvent habitent dans des zones difficiles d’accès et ne peuvent s’offrir leurs services (8).
Jamais ne s’est manifesté le moindre intérêt pour la méthode d’alphabétisation des adultes appelée « Moi je peux », grâce à laquelle plus de 10 millions de personnes ont appris à lire et écrire (9). Plusieurs pays d’Amérique Latine. (Bolivie, Venezuela, Équateur, etc .) ont, par ailleurs, grâce à des campagnes utilisant ce système, été déclarés territoires libres d’analphabétisme par l’UNESCO. La méthode est disponible en plusieurs langues et a été adaptée aux particularités des pays africains (10).
Jamais mentionnés les résultats de la Mission Miracle, massive campagne cubano-vénézuélienne de soins et d’opérations des yeux qui a permis à plus de 3,5 millions de personnes d’A.L. et d’Afrique de récupérer la vue (11).
Dans le domaine politique enfin, très peu de médias ont signalé qu’actuellement c’est à La Havane et sous la garantie cubaine, entre autres pays, que les accords de paix entre guérilla et gouvernement colombiens sont en train d’être négociés pour en finir avec un conflit qui dure depuis 1948.
Bien entendu toutes ces actions bénéficient surtout à des gens particulièrement déshérités, dont le système capitaliste n’a que faire, ni pour les soigner ni pour les éduquer. Les volontaires cubains apportent un secours à ceux qui en ont besoin mais pas pour obtenir un quelconque prix, et les métropoles riches, développées et bien-pensantes gagneraient en honneur à reconnaître l’activité solidaire de Cuba. « Honorer, honore » enseignait José Martí.
Les peuples d’A.L., indépendamment de la tendance politique de leurs gouvernements, ont largement joui de cette solidarité, qui a franchi les frontières des continents. Même si le système et le pouvoir médiatique font tout leur possible pour retarder ce moment, le jour viendra où les rayons de cette solidarité internationale transperceront les murs du Comité Nobel, et ses membres découvriront -comme l’UNESCO, l’OMS et la FAO-, que les médecins cubains et d’autres professionnels luttent contre les maladies et l’ignorance aux quatre coins du monde. Parions que cette coopération deviendra de plus en plus incontournable (12) et que ces actions finiront par obtenir la reconnaissance qu’elles méritent.
Notes :
(2) Conférence de M. A. Gratchev à bord du Kandinsky, à quai dans la gare fluviale de Moscou, dans le cadre de la Croisière des Amis de l’Humanité le 17 septembre 2015.
(7) http://www.ecured.cu//Escu... https://es.wikipedia.org/wiki/Escue...http://www.granma.cu/cuba/2014-11-2...
(11) http://misionmilagro.com/buscar/mis... https://es.wikipedia.org/wiki/Misi%...https://www.youtube.com/watch?v=_9e...
(12) 228 maires du Chili, toutes tendances politiques confondues, viennent de demander à la Ministre de la Santé chilienne de signer des accords avec Cuba pour que leurs administrés bénéficient des soins des médecins cubains dans leurs communes.
Une manifestation pour soutenir cette demande a réuni des milliers de personnes dans les rues de Concepción.