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28 septembre 2015
L’institut Youssef Al Sedeeq pour la protection des prisonniers (YAIPP) est une organisation non-gouvernementale qui compte six employés. Créée en 2005, cette association soutient les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Son action cible particulièrement les Palestiniens des territoires de 1948 (les Palestiniens ayant la nationalité israélienne).
Fondé par un ancien prisonnier, l’institut Youssef est né pour combler le vide associatif qui existait concernant le soutien aux prisonniers des territoires de 1948.
Ce type d’organisation existe depuis longtemps en Cisjordanie mais elles n’ont pas le droit d’exercer leur activité dans cette partie de la Palestine. Ses missions se centrent sur l’amélioration des conditions de détention, l’aide aux familles de détenus, ainsi que la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale sur le sort des prisonniers palestiniens.
Izzedine Jabareen, avocat de l’institut Youssef depuis 2008, travaille à l’amélioration des conditions de détention.
« Nous concentrons notre action sur les Palestiniens qui ont la nationalité israélienne, mais nous intervenons aussi dans d’autres cas, par exemple pour les prisonniers de Cisjordanie et de la bande de Gaza qui sont malades ou dont les familles sont interdites de visites. Nous aidons aussi toutes les femmes sans exception », explique l’avocat.
Chaque semaine, Izzedine Jabareen effectue une à deux visites dans les différentes prisons israéliennes, cela lui permet de faire le point sur la situation des détenus et de connaître les différentes difficultés qu’ils rencontrent.
Si un prisonnier est malade, s’il a besoin de médicaments, maître Jabareen fait le lien entre lui et un médecin extérieur au centre pénitencier. « Le problème, c’est souvent le temps. Je me bats pour que la prise en charge médicale soit rapide. Il y avait notamment le cas de Yousef Masri, un homme de Gaza, qui souffrait énormément de la gorge. Résultat, cela a pris trois ans entre le signalement du problème et le diagnostic d’un cancer », se souvient maître Jabareen.
Il y a également le problème de la prise en charge des frais médicaux. L’association travaille à ce que les administrations pénitentiaires les payent. Quant aux prisonniers en isolement, ils n’ont pas toujours accès aux journaux, aux livres et à la télévision. Alors, leur avocat intervient pour y remédier. Certains prisonniers n’ont pas le droit d’étudier. « C’est pourtant un droit fondamental, je travaille à ce qu’il soit respecté », poursuit Izzedine.
En théorie, la loi israélienne prévoit un équivalent de la réduction de peine, c’est ce que l’on appelle la « règle du tiers ». Par exemple, un prisonnier qui a écopé d’une peine de 9 ans peut demander sa libération après six ans d’incarcération. Mais, dans 90% des cas, ce droit est refusé. L’institut Youssef tente de le faire valoir.
L’ONG engage également les démarches juridiques nécessaires pour réduire l’éloignement entre les détenus et leurs familles. S’il existe une distance trop importante entre le domicile et la prison Izzedine Jabareen demande le transfert du prisonnier dans un établissement pénitentiaire plus proche.
Il travaille également à l’élargissement des visites. La plupart du temps, seuls les membres de la famille au premier degré sont autorisés à venir voir la personne incarcérée (père, mère, fille, fils). L’institut Youssef intervient pour permettre aussi aux oncles/tantes, aux petits fils/petites filles de pouvoir rendre visite aux détenus.
Concernant les prisonniers qui ont écopé de très longue peine ou ceux qui sont âgés, l’association essaye de rendre possibles les visites dites « ouvertes », ou le contact physique avec les membres de la famille est « permis ». Elle vient également en aide aux personnes qui ont des difficultés à accéder à l’éducation ou au travail à cause de la détention d’un membre de leur famille.
L’institut veille également à la bonne alimentation des détenus.
Izzedine Jabareen annonce aux administrations pénitentiaires israéliennes chacune de ses visites vingt-quatre heures avant. Comme tout visiteur, il est fouillé avant son entrée.
« Il m’est arrivé deux fois d’être interdit d’entrer en prison. Une fois durant une grève de la faim des détenus et une autre fois alors qu’un prisonnier était hospitalisé dans le centre pénitentiaire. Et en cas de tension à l’intérieur durant une de mes visites, je suis obligé de sortir », explique-t-il.
Si un prisonnier est malade, s’il a besoin de médicaments, maître Jabareen fait le lien entre lui et un médecin extérieur au centre pénitencier. « Le problème, c’est souvent le temps. Je me bats pour que la prise en charge médicale soit rapide. Il y avait notamment le cas de Yousef Masri, un homme de Gaza, qui souffrait énormément de la gorge. Résultat, cela a pris trois ans entre le signalement du problème et le diagnostic d’un cancer », se souvient maître Jabareen.
Il y a également le problème de la prise en charge des frais médicaux. L’association travaille à ce que les administrations pénitentiaires les payent. Quant aux prisonniers en isolement, ils n’ont pas toujours accès aux journaux, aux livres et à la télévision. Alors, leur avocat intervient pour y remédier. Certains prisonniers n’ont pas le droit d’étudier. « C’est pourtant un droit fondamental, je travaille à ce qu’il soit respecté », poursuit Izzedine.
En théorie, la loi israélienne prévoit un équivalent de la réduction de peine, c’est ce que l’on appelle la « règle du tiers ». Par exemple, un prisonnier qui a écopé d’une peine de 9 ans peut demander sa libération après six ans d’incarcération. Mais, dans 90% des cas, ce droit est refusé. L’institut Youssef tente de le faire valoir.
L’ONG engage également les démarches juridiques nécessaires pour réduire l’éloignement entre les détenus et leurs familles. S’il existe une distance trop importante entre le domicile et la prison Izzedine Jabareen demande le transfert du prisonnier dans un établissement pénitentiaire plus proche.
Il travaille également à l’élargissement des visites. La plupart du temps, seuls les membres de la famille au premier degré sont autorisés à venir voir la personne incarcérée (père, mère, fille, fils). L’institut Youssef intervient pour permettre aussi aux oncles/tantes, aux petits fils/petites filles de pouvoir rendre visite aux détenus.
Concernant les prisonniers qui ont écopé de très longue peine ou ceux qui sont âgés, l’association essaye de rendre possibles les visites dites « ouvertes », ou le contact physique avec les membres de la famille est « permis ». Elle vient également en aide aux personnes qui ont des difficultés à accéder à l’éducation ou au travail à cause de la détention d’un membre de leur famille.
L’institut veille également à la bonne alimentation des détenus.
Izzedine Jabareen annonce aux administrations pénitentiaires israéliennes chacune de ses visites vingt-quatre heures avant. Comme tout visiteur, il est fouillé avant son entrée.
« Il m’est arrivé deux fois d’être interdit d’entrer en prison. Une fois durant une grève de la faim des détenus et une autre fois alors qu’un prisonnier était hospitalisé dans le centre pénitentiaire. Et en cas de tension à l’intérieur durant une de mes visites, je suis obligé de sortir », explique-t-il.
Mahmoud Al weesi, responsable de la communication de l’institut Youssef Al Sedeek
« Nous communiquons sur les réseaux sociaux et à travers notre site. Nous avons également réalisé deux documentaires au sujet des prisonniers. L’un d’entre eux a été primé dans un festival en Algérie », explique Mahmoud Al weesi, ancien prisonnier qui travaille depuis bientôt deux ans au sein de l’organisation. Le jeune homme coordonne également les liens avec les autres organisations des Droits de l’homme au niveau international et national.
On peut notamment citer UFree, réseau européen des droits de l’Homme, créée pour défendre les droits des prisonniers politiques et détenus palestiniens. et le centre Ahrar pour les droits de l’Homme et l’étude sur les prisonniers palestiniens.
Mahmoud Al Weiss a été libéré en 2011, il a passé 4 ans dans les geôles israéliennes. Pour lui, il n’y a pas de différence entre les détenus : « les prisonniers de Gaza, ceux des territoires de 1948 et ceux de Cisjordanie sont un seul et même peuple, ils vivent la même souffrance en prison, ont la même façon de lutter, ils sont tous frères ».
Manar Jabareen et Moushira Abu Ismaël, assistantes sociales auprès des familles de détenu(e)s
En lien quotidiennement avec les familles de détenus, les deux femmes leur rendent visite une à deux fois par mois. « Cela nous permet de faire le point, de voir si nous pouvons leur venir en aide. Si par exemple un des membres de la famille a des difficultés pour accéder à l’université ou au monde du travail dû à la détention d’un proche, nous intervenons. Si l’accès aux universités publiques israéliennes est refusé, nous pouvons aider à l’inscription dans une université privée. »
« Pendant le ramadan, nous organisons des repas entre les familles de prisonniers à l’heure de la rupture du jeûne », explique Manar Jabereen, ancienne détenue.
L’institut Youssef Al Sedeeq coordonne également le transport gratuit des familles de prisonniers lors des visites dans les prisons. Et propose un soutien psychologique pour les familles qui en ont besoin.
« Nous envoyons aussi des cartes d’anniversaire aux prisonniers, nous achetons les livres qu’ils demandent, nous nous occupons de la poursuite de ses études durant son incarcération, nous nous assurons qu’ils puissent avoir accès aux médias.
Ils nous arrivent aussi d’appuyer les grèves de la faim des prisonniers, si par exemple les familles souhaitent organiser des rassemblements devant les prisons.
Puis enfin, quand un prisonnier est libéré, nous le ramenons jusqu’à chez lui », poursuit Moushira Abu Ismaël.
Propos recueillis par Elsa Grigaut
Liens d’intérêt : http://www.alsedeek.net. Page Facebook https://www.facebook.com/مؤسسة....
Source :
Investig’Action