۱۳۹۴ شهریور ۲۱, شنبه

چه منافعی؟ پشت اين جنگ افروزی ها خفته است؟‎


SAUDI ARABIA HAS 100,000 AIR CONDITIONED TENTS THAT CAN HOUSE 3 MILLION PEOPLE SITTING EMPTY YET HAS TAKEN ZERO REFUGEES

SAUDI ARABIA HAS 100,000 AIR CONDITIONED TENTS THAT CAN HOUSE 3 MILLION PEOPLE SITTING EMPTY YET HAS TAKEN ZERO REFUGEES



While European countries are being lectured about their failure to take in enough refugees, Saudi Arabia – which has taken in precisely zero migrants – has 100,000 air conditioned tents that can house over 3 million people sitting empty.
The sprawling network of high quality tents are located in the city of Mina, spreading across a 20 square km valley, and are only used for 5 days of the year by Hajj pilgrims. As the website Amusing Planet reports, “For the rest of the year, Mina remains pretty much deserted.”
The tents, which measure 8 meters by 8 meters, were permanently constructed by the Saudi government in the 1990’s and were upgraded in 1997 to be fire proof. They are divided into camps which include kitchen and bathroom facilities.
The tents could provide shelter for almost all of the 4 million Syrian refugees that have been displaced by the country’s civil war, which was partly exacerbated by Saudi Arabia’s role in funding and arming jihadist groups.
However, as the Washington Post reports, wealthy Gulf Arab nations like Saudi Arabia, Qatar, Kuwait and others have taken in precisely zero Syrian refugees. Although Saudi Arabia claims it has taken in 500,000 Syrians since 2011, rights groups point out that these people are not allowed to register as migrants. Many of them are also legal immigrants who moved there for work. In comparison, Lebanon has accepted 1.3 million refugees – more than a quarter of its population.
While it refuses to take in any more refugees, Saudi Arabia has offered to build 200 mosques for the 500,000 migrants a year expected to pour into Germany.
Saudis argue that the tents in Mina are needed to host the annual Islamic pilgrimage to Mecca, but given that the Arabic concept of Ummah is supposed to offer protection to all Muslims under one brotherhood, surely an alternative location could be found so that Mina can be repurposed to house desperate families fleeing war and ISIS persecution?
While Europe is being burdened by potentially millions of people who don’t share the same culture or religion as the host population, Gulf Arab states refuse to pull their weight, resolving only to throw money at the problem.
The likelihood of the Saudis inviting Syrian refugees to stay in Mina is virtually zero, but the thousands of empty tents serve as a physical representation of the hypocrisy shared by wealthy Gulf Arab states when it comes to helping with the crisis.

« La Chine et la Russie ne vont certainement pas maintenir les sanctions (contre l’Iran) pendant encore dix ou quinze ans pour se plier aux diktats du Congrès (US). »(1) Obama estime dorénavant impossible d’agir sans tenir compte de Pékin et Mosco

Obama envisage un conflit mondial (5/8)
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11 septembre 2015
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« La Chine et la Russie ne vont certainement pas maintenir les sanctions (contre l’Iran) pendant encore dix ou quinze ans pour se plier aux diktats du Congrès (US). »(1) Obama estime dorénavant impossible d’agir sans tenir compte de Pékin et Moscou.



5. Brzezinski voulait « diviser la Russie en trois »

« La Chine et la Russie ne vont certainement pas maintenir les sanctions (contre l’Iran) pendant encore dix ou quinze ans pour se plier aux diktats du Congrès (US). »(11) Obama estime dorénavant impossible d’agir sans tenir compte de Pékin et Moscou. La mentalité des va-t-en guerre réclamant des frappes militaires, Obama la résume avec ironie : « Nous ne devrions pas nous soucier de ce que pense le reste du monde, car, une fois que nous agissons, chacun va s’aligner ». Eh non, dit-il, les temps ont changé, les Etats-Unis doivent s’adapter et jouer plus finement.
Washington n’a pas toujours parlé ainsi. En 1997, son grand stratège Brzezinski pressait d’affaiblir Moscou au plus vite : « Si la Russie rompt avec l’Ouest et constitue une entité dynamique, capable d’initiatives propres ; si elle (…) forme une alliance avec la Chine, alors la position américaine en Europe sera terriblement affaiblie ».(12) Langage impérialiste clair : une Russie incapable d’initiatives propres serait une colonie. De fait, Brzezinzki voulait la diviser en trois : « Une Russie européenne, une république de Sibérie et une république extrême-orientale ».(13) Notre commentaire à l’époque : « Détacher l’Asie centrale et le Caucase de Moscou, c’est permettre aux multinationales US de contrôler à leur guise pétrole, gaz et minerais »(14) (hasard bien sûr, Brzezinski fut employé par une filiale de BP).

En Russie, certains pensaient : « Maintenant que nous sommes passés au capitalisme, ils nous traiteront en amis ». Mais les grandes puissances n’ont pas d’amis, seulement des intérêts. Pour les USA, une Russie même capitaliste ne pouvait être un allié respecté, seulement une proie dans la guerre globale de recolonisation du monde déclenchée en 1991 (l’attaque contre l’Irak était un avertissement au monde entier).
Washington appliqua donc avec énergie le Plan Brzezinski : 1. Infiltrer l’économie russe. 2. Contrôler sa politique. 3. Encercler et neutraliser son armée. Une vraie guerre non déclarée : infiltrations dans les compagnies russes, soutien aux sécessions terroristes du Caucase, changements de régime au Caucase et en Asie centrale, financement de 1.500 ONG anti-Kremlin, diabolisation médiatique de Poutine, multiplication des bases en l’Europe de l’Est (en dépit des promesses faites à la chute du Mur), «  bouclier anti-missiles » pour empêcher toute riposte russe à une attaque, coup d’Etat de la CIA en Ukraine notamment pour chasser la Flotte russe de la Mer Noire…

Mais le Plan Brzezinski a échoué. Plaçant ses intérêts avant ceux des multinationales US, Moscou s’allia à Pékin pour créer en 2001 l’Organisation pour la Coopération de Shanghaï. Autres membres : les républiques d’Asie centrale riches en pétrole et gaz qui échappèrent ainsi aux convoitises et aux bases militaires US. Manœuvres militaires conjointes russo-chinoises dès 2005, coordination face aux mouvements terroristes manipulés par la CIA, Inde et Pakistan bientôt membres, Iran et Afghanistan « observateurs  » intéressés… L’Asie échappe à Washington. Le pôle Pékin – Moscou tant craint par Brzezinski et Kissinger s’est bientôt élargi aux BRICS (Brésil, Inde, Afrique du Sud) et représente enfin une alternative pour les pays plus petits du Sud, étranglés par l’Occident.
Aujourd’hui, plus de doute : puisque les Etats-Unis refusent un monde multipolaire, multiplient les guerres, tentent de saper l’économie russe, l’intérêt de Moscou est évident : se détourner du dollar et s’allier au yuan, se détourner de Wall Street vers les Bourses de Hong Kong et Shanghaï, vendre le gaz non plus seulement en Europe mais aussi en Chine. Et fournir aux Chinois le système de défense aérienne S-400 et bientôt S-500 permettant de tenir tête aux menaces des missiles US.(15)

Et l’Europe, sur ce Grand Echiquier ?

POUR SUIVRE : L’Europe suivra-t-elle les USA jusqu’en enfer ?

11 www.washingtonpost.com/news/post-politics/wp/2015/08/05
12 Le Grand Echiquier, p. 61.
13 Le Grand Echiquier, p. 258-259.
14 Michel Collon, Monopoly, L’Otan à la conquête du monde, Bruxelles, 2000, p. 107.
15 Pepe Escobar, Chine : la Route de la Soie vers la gloire, Asia Times, Le Grand Soir, 18 novembre 2014. 

source : Investig’Action

Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur

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11 septembre 2015
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Dans un article intitulé « Le mur meurtrier de la méditerranée : l’assassinat institutionnel de masse de l’Union Européenne », publié sur ce site le 21 mars dernier, nous mettions en évidence la responsabilité de l’UE dans les milliers de morts chaque année en méditerranée dans des tentatives désespérées de fuir la misère et la guerre. Depuis la publication, le 2 septembre, par la presse turque et britannique de la photo d’un enfant de 3 ans mort sur une plage de Bodrum au sud de la Turquie, une vaste campagne médiatique présente une autre image de l’Union Européenne en général et de la France en particulier. Nous nous serions donc trompés ou un changement radical d’attitude et de politique serait survenu. A moins que nous ne soyons une nouvelle fois devant l’instrumentalisation politique d’un drame humain pour justifier une nouvelle intervention militaire. Les diverses réactions politiques et médiatiques à l’arrivée de ces réfugiés sont par ailleurs un excellent analyseur politique de notre société, de ses politiques et de ses médias.



Une « cécité » volontaire

A écouter nos politiques et nos médias, la découverte du corps du petit Aylan aurait mis en évidence l’ampleur du drame vécu par le peuple syrien. Ainsi donc ni les médias et leurs multiples spécialistes et experts, ni les gouvernements européens et leurs services de renseignements n’avaient auparavant mesurés l’ampleur du drame. Aucun ne pouvait imaginer que des enfants étaient victimes des guerres qui déchirent l’Irak et la Syrie. Cet aveu implicite d’une cécité politique et médiatique ne tient pas. Si cécité il y a, elle est volontaire comme en témoigne les sonnettes d’alarme qui ont été soigneusement tues par l’essentiel des grands médias et la majorité de la classe politique. Ainsi par exemple le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU souligne dans son communiqué de presse du 9 juillet 2015 que nous sommes en présence de « la plus importante population de réfugiés générée par un seul conflit en une génération. Cette population a besoin d’un soutien de la part du reste du monde mais, au lieu de cela, elle vit dans des conditions désastreuses et s’enfonce dans la pauvreté(1). »

Le même communiqué avance les chiffres suivants : 4 013 000 réfugiés dans les pays voisins de la Syrie (1 805 255 réfugiés syriens en Turquie, 249 726 en Iraq, 629 128 en Jordanie, 132 375 en Egypte, 1 172 753 au Liban et 24 055 en Afrique du Nord) et au moins 7,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie. Enfin le communiqué du HCR rappelle le caractère prévisible de l’augmentation du nombre de réfugiés syriens après cinq ans de guerre totale : « Le cap des quatre millions survient à peine 10 mois après que celui des trois millions ait été atteint. Au rythme actuel, le HCR prévoit que le chiffre d’environ 4,27 millions pourrait être atteint d’ici la fin 2015(2). » D’autres données du HCR mettent en exergue la hausse exponentielle du nombre de réfugiés : 92814 en juillet 2012, 1 512 160 en juillet 2013, 2 835 736 en juillet 2014, 4 094 091 en juillet 2015(3).

Tout le monde savait. Journalistes comme leaders politiques étaient au courant. Les classes dominantes d’Europe et des États-Unis espéraient simplement une nouvelle fois cantonner les réfugiés dans les pays voisins. C’est d’ailleurs ce qu’ils font classiquement pour tous les autres conflits qu’ils suscitent pour le contrôle du gaz, du pétrole et des minerais stratégiques. Ainsi en 2000, les seize millions de réfugiés reconnus par le HCR se répartissent comme suit : « Sur les 16 millions de réfugiés, 3,6 millions se trouvaient en Afrique, 9,1 en Asie, 2,3 en Europe et 0,6 en Amérique du Nord, et le reste en Amérique Latine et en Australie(4). » Terminons avec les données quantitatives en donnant un dernier chiffre du HCR pour l’année 2013 : les pays industrialisés n’accueillent que 14 % de l’ensemble des réfugiés(5).

Il s’agit clairement de cantonner la misère du monde produite par les politiques économiques des grandes puissances impérialistes d’une part et par les guerres pour le contrôle des matières premières d’autre part, à la périphérie des pays riches. Nous sommes en présence d’une des multiples déclinaisons de l’ultralibéralisme : privatiser les gains et socialiser les pertes et/ou les coûts.

Les hypocrites reconvertis

Nous avons assisté dans la semaine qui a suivi la diffusion de la photo du cadavre du petit Aylan à de subites reconversions à l’humanisme. Ainsi par exemple le député de droite des Alpes Maritimes Eric Ciotti écrit sur son compte Twitter dès le 3 septembre : « Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation et écœurement face à l’inaction intolérable de la communauté internationale ». Le même estimait il y a à peine un mois, le 10 août, que « l’Union européenne doit engager sans plus attendre des opérations militaires visant à détruire les filières de passeurs à la source et créer des centres de rétention pour migrants dans les pays d’entrée en Europe(6) ».

Au PS la reconversion est tout aussi radicale. François Hollande annonçait lors du sommet européen extraordinaire sur le drame des migrants en Méditerranée, le 23 avril dernier, son intention de proposer une résolution à l’ONU pour détruire les bateaux des trafiquants. On se demande au passage comment les soldats chargés de cette tâche reconnaîtront les bateaux concernés. Il considère maintenant que l’accueil des réfugiés syriens « C’est le devoir de la France, où le droit d’asile fait partie intégrante de son âme, de sa chair(7)". Après « l’esprit du 11 janvier » nous avons maintenant « l’âme et la chair de de la France ».

De nombreux médias ont repris ce mythe d’une France qui a toujours été ouverte aux opprimés du monde. S’il est indéniable que des militants et/ou des citoyens ont été accueillis en France dans le passé, il est en revanche mensonger de présenter ce fait comme massif, constant et intégré à « l’âme et la chair » du pays. Nous commençons à avoir l’habitude de ces envolées lyriques visant à écrire un roman national idéologique masquant la réalité historique contradictoire. En janvier 2015 la liberté d’expression était présentée comme une constante française occultant en passant les multiples interdictions des journaux, revues et livres qui s’exprimaient contre la guerre d’Algérie. En 2004 lors du vote de la loi sur le foulard à l’école c’est l’égalité entre les sexes qui est présentée comme une constante française occultant en même temps les inégalités présentes et les combats que les militantes féministes ont dut mener pour diminuer les inégalités réelles.

Certains médias ont même osé citer l’exemple des républicains espagnols fuyant le fascisme de Franco. Il n’est pas inutile de rappeler les conditions de cet accueil. Voici ce qu’en dit l’historien Marc Ferro :

Dès 1937, des réfugiés basques affluent, des instructions sont là, qui très vite, oublient les soucis humanitaires des premières semaines. On les fait retourner en Espagne par les Pyrénées orientales. (…). Dès l’automne 1937, Marx Dormoy, ministre de l’intérieur d’un gouvernement Front populaire, demande à la police d’établir un « barrage infranchissable » … Surtout, on montre le peu d’empressement des populations d’accueil à aider les réfugiés, souvent choquées par la passion politique de leurs hôtes(8)

Plusieurs centaines de milliers de républicains furent « accueillis » dans des camps qu’ils durent eux-même construire. Les familles étaient séparées et les camps étaient entourés de barbelés et surveillés par des gardes mobiles. Les français qui voulaient les aider étaient contraints de jeter nourritures et habits au-dessus des barbelés.

Il n’y a aucune « âme et chair » française qui comporterait comme caractéristique essentielle l’humanisme et l’accueil des persécutés. Il n’y a également aucune reconversion à propos des réfugiés mais simplement des « reconversions hypocrites » mises en scènes médiatiquement à des fins d’instrumentalisation de l’émotion de l’opinion publique.

Le discours sur le tri

A part le Front National qui propose de « ne plus accueillir personne(9) », le consensus sur « l’âme et la chair » de la France réunit désormais la droite et partie importante de la « gauche ». Le second trait du consensus porte sur la nécessité du « tri » entre « réfugiés légitimes » et « réfugiés illégitimes », entre « vrais réfugiés » et « faux réfugiés ». Les propositions fusent et constituent un excellent analyseur de notre société, de sa classe politique et de ses médias lourds.

Le maire de Roanne, Yves Nicolin propose que le tri se fasse sur une base religieuse :

Si la France décide d’accueillir sur son sol un certain nombre de familles, et qu’elle décide de les intégrer, c’est-à-dire de leur donner des papiers, et bien la ville de Roanne, je pense, pourra jouer ce rôle-là, accueillir peut-être une dizaine de familles mais à la condition qu’il soit bien question de réfugiés Chrétiens qui sont persécutés parce que Chrétien en Syrie par Daesh (…) Ce que je souhaite c’est qu’on puisse avoir l’absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés. C’est la raison pour laquelle je pense que demander à ce que ce soit des Chrétiens peur représenter une garantie suffisante(10)

Il est suivi dans cette proposition par Gérard Dézempte maire Charvieu-Chavagneux et par Damien Meslot maire de Belfort. Après l’étoile jaune permettant de distinguer les juifs dans le passé, il faudrait donc faire porter à l’avenir un croissant vert pour éviter les fraudes à l’asile politique. Ces positions sont certes marginales mais suffisent à souligner la banalisation de l’islamophobie en France. Elles indiquent qu’un verrou a sauté en matière d’islamophobie et que celle-ci fait désormais partie de la sphère du « légitime » dans le débat politique.

Mais le critère de « tri » le plus largement partagé et mentionné est celui de la différence entre « migrants » et « réfugiés ». De nombreux journalistes prennent un ton docte pour nous expliquer cette différence entre les uns qui seraient « économiques » et les autres qui seraient « politiques ». L’accueil des uns serait impossible et exigerait de la fermeté alors que l’accueil des autres serait nécessaire et exigerait de la solidarité. La distinction entre « réfugiés » et « migrants » est même présentée par un journaliste de Libération de la manière suivante :

La crise humanitaire actuelle est traitée comme une aggravation, certes spectaculaire, mais une simple aggravation d’une « vague migratoire » qui, depuis des années, vient s’échouer sur les côtes européennes, aujourd’hui italiennes et grecques, hier espagnoles. Ce n’est pas un hasard si on parle de « migrants » ou de « clandestins » et non de « réfugiés ». Au fond, pour les Français, Aylan n’est qu’une victime de plus de cette « misère du monde » attirée par l’eldorado européen. Ces masses indifférenciées qui forcent nos frontières au péril de leur vie, et c’est le discours du Front national, ne sont que des « migrants-immigrés » venant au mieux voler le pain des Français, au pire importer le jihad. Le mot « migrant » est un cache-sexe sémantique qui permet de nier la spécificité du drame humain qui se joue à nos frontières, un mot connoté négativement : après tout, dans « immigrant », n’y a-t-il pas « migrant » ? Or, l’immense majorité de ceux qui cherchent à se rendre en Europe n’auraient jamais songé, il y a quelques années, à quitter leur pays : ils ne « migrent » que parce qu’ils fuient la guerre, les massacres, les persécutions, les viols, les tortures, la mort(11).

Nous partageons le souci de ce journaliste d’une prise de mesure de l’urgence de la situation et de l’ampleur du drame. Cependant cette urgence ne doit pas nous faire oublier la communauté des causes et des responsabilités conduisant à l’émigration dite « économique » et à l’exil politique. Les mêmes puissances de l’OTAN imposent des règles économiques mondiales qui appauvrissent les plus pauvres les contraignant ainsi à l’émigration et interviennent militairement pour le contrôle des matières premières produisant systématiquement des drames humanitaires contraignant à la fuite des millions de personnes : Irak, Afghanistan, Libye, etc. Comme pour les réfugiés, les émigrés dits « économiques » n’auraient jamais songé, il y a quelques années, à quitter leur pays. L’insistance du gouvernement comme de l’opposition sur la distinction entre ces deux catégories de victimes n’a qu’un objectif : justifier le refus de séjour pour les émigrés économiques et même pour les réfugiés ne relevant pas des zones arbitrairement choisies par les pays riches comme étant dangereuses.

Il est vrai qu’une nouvelle fois les reportages et discours médiatiques ont été centrés sur les conséquences de la situation et non sur les causes. Tout se passe comme si brusquement nous étions en présence d’une tornade imprévisible et non face aux résultats prévisibles des déstabilisations stratégiques dans lesquelles nos gouvernants ont une responsabilité majeure. Le même silence sur les causes aboutit consciemment ou non à masquer la responsabilité des pétromonarchies dans l’offensive de Daesh. Il est vrai que celles-ci sont des amis de l’Europe et des États-Unis. Il conduit consciemment ou non à masquer la responsabilité de la Turquie dans l’offensive de Daesh par la guerre qu’elle mène contre les résistants kurdes. Il est vrai que la Turquie est membre de l’OTAN. Mais le discours médiatique se caractérise également par un autre silence assourdissant : celui concernant le massacre que l’armée Saoudienne et les armées des émirats commettent chaque jour au Yemen contre une révolte populaire. Il est vrai que ce sont « nos » alliés.

Si les propositions de tri entre réfugiés chrétiens et réfugiés musulmans révèlent l’enracinement de l’islamophobie, celle entre émigrés économiques et réfugiés politiques révèlent la campagne consensuelle (consciente ou non, le résultat est le même) visant à masquer les causes des crises qui secouent notre monde.

Une logique coloniale

Le discours sur le tri conduit inévitablement à des propositions de dispositifs. Il est donc proposé à droite comme à gauche de multiplier les centre de tri ou « hotspot ». En bonne logique coloniale, il est proposé d’installer ces nouveaux centres dans les pays méditerranéens et en Afrique même. Il s’agit ni plus ni moins que d’externaliser le « sale boulot » pour qu’il demeure invisible. Le fait que des pays membres de l’Union européenne soient concernés souligne simplement que la logique coloniale s’étend au sein même de l’Europe. La dernière « crise grecque » et son dénouement illustre que ce pays est traité comme le sont les anciennes colonies c’est-à-dire avec la même logique de mise en dépendance et de pillage.
Ces centres de tri existent déjà comme par exemple à Pozzallo en Italie. Il est géré par Frontex (l’agence européenne en charge des frontières(12)). Le centre de Pozzalo comme les autres sont régulièrement dénoncés par des militants des droits de l’homme comme attentatoires à la dignité des personnes :

L’objectif ? Enfermer puis renvoyer les "mauvais" réfugiés chez eux, quitte à les maltraiter au passage et parfois les envoyer à la mort dans leurs pays d’origine. Ces prisons qui ne disent pas leur nom voient les policiers y utiliser la force pour obliger les réfugiés à donner leurs empreintes digitales qui sont ensuite enregistrées dans le fichier Eurodac. A Pozzallo, en octobre 2014, des récits, témoignages et enregistrements attestent des violences subies par les réfugiés dans ces centres. Plusieurs centaines de réfugiés avaient entamé une grève de la faim contre les prises d’empreintes forcées. A Pozzallo toujours, en mai 2015, des policiers utilisent des matraques électriques, notamment contre des mineurs qui refusent de donner leurs empreintes. Les policiers emploient également des techniques d’intimidation, les familles se voient menacées d’être séparées(13).
La proposition de multiplier les « Hotspot » souligne l’absence de volonté d’agir sur les causes et le choix de ne se centrer que sur la gestion des conséquences en en externalisant les tâches les plus répressives.

∞∞∞

Mais alors que signifie cette « conversion » massive de Merkel à Hollande, de Sarkozy à Valls ? Comme pour le 11 janvier, la réponse est à rechercher dans les décisions qui sont prises à l’occasion de cette mise en scène médiatique et politique d’un humanisme européen exemplaire. Si le drame de janvier a débouché sur une décision prise à la quasi-unanimité de l’assemblée nationale de poursuivre les frappes aériennes en Irak, le drame de septembre se conclut par la décision de Hollande d’entamer des frappes aériennes en Syrie. Il n’y a même plus besoin de vote désormais et le consensus dans les déclarations est frappant. A l’unanimité tous les ténors de droite et du parti socialiste se sont déclarés favorables à ces frappes.

1 [http://www.unhcr.fr/559e2ca6c.html]
2 Ibid,
http://data.unhcr.org/syrianrefugees/regional.php#_ga=1.59556077.1786272980.1441787559
4 Jean-Claude Chasteland , La population mondiale à l’orée du XXIème siècle, in Jean-Claude Chasteland et Jean-Claude Chesnais (coord.) , La population du monde, Les Cahiers de l’INED, n° 149, Paris, 2002, p. 57.
http://www.unhcr.fr/53edc9a39.html
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/09/03/refugies-l-hypocrisie-d-eric-ciotti_4744749_4355770.html?xtor=SEC-33280887
http://www.lepoint.fr/societe/hollande-la-france-prete-a-accueillir-24-000-refugies-07-09-2015-1962619_23.php
8 Marc Ferro, Histoire de France, Odile Jacob, Paris, 2003.
9 Déclaration à l’université d’été du Front National, le 5 septembre 2015.
10 http://www.ouest-france.fr/roanne-le-maire-pret-accueillir-les-refugies-sils-sont-chretiens-3669778
11 http://www.liberation.fr/monde/2015/09/04/ne-dites-plus-migrant_1375999
12 Voir notre article de mars 2015 : https://bouamamas.wordpress.com/2015/03/22/le-mur-meurtrier-de-la-mediterranee-lassassinat-institutionnel-de-masse-de-lunion-europeenne/
13 http://www.huffingtonpost.fr/alexis-kraland/pozzallo-centre-tri-refugies_b_8089980.html
Source : Investig’Action

تئاتر کارگری عباس آقا، کارگر ایران ناسیونال

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تئاتر کارگری
عباس آقا، کارگر ایران ناسیونال*
کارگردان : سعید سلطانپور
محل اجرا: هر جا که جا باشد
گرامی باد یاد وخاطره سعید سلطان پور**
....یه روز اومدم حقوقم ر ا بگیرم، حقم رو بگیرم (کارفرما) گفت : برو بیرون.

گفتم : مگه این کارخونه به دست ما نمی‌چرخه؟ گفت : ما این جا داریم اژدها می‌پروریم. گفتم : من نتونم حقم رو بگیرم، پس زندگی برای من حرومه ..." از حرف‌های عباس آقا پرسکار.
سعید سلطانپور  و یارانش، نمایشی از زندگی و کار یک کارگر ناسیونال را به روی صحنه تئاتر بردند. او این تئاتر را با شرکت دسته دوره‌گردان نمایش مستند، در دانشگاه پلی‌تکنیک، پارک‌ها و همه جا به اجرا در آورد، این نمایش مستندی بود متکی بر ضبط سخنان عباس آقا و زنش با عکس‌هایی از خانواده عباس آقا، خانه‌شان و اسباب خانه‌شان. کارگردان در ارایه این اسناد، کنشی سیاسی و واکنشی واقع‌بینانه دارد. خواسته است زندگی یک کارگر ایران را به طور مستند برای سایر کارگرانی بازسازی کند که کمابیش با این زندگی آشنا هستند و از چند و چون آن خبر دارند. در این زمینه کوشیده است در بازسازی زندگی این کارگر امین باشد و آن را به طور کامل و همه جانبه عرضه کند. او می‌داند که برای چه کسانی کار می‌کند، برای مردم کوچه و بازار، برای کارگران و کشاورزان، پس سطح دریافت و علایق آن‌ها رادر نظر دارد. او به تئاتر عامیان روی می‌آورد، بی‌آنکه با نقل زندگی محرومان – آن چنان که در تئاتر عامیانه مرسوم است – تفریح و سرگرمی بسازد، می‌خواهد با این نمایش، بیداری و طغیان پدید آورد.
 اشارات او در تمامی صحنه‌ها مربوط به وقایع روز است، در واقع نیشی است به کارگزاران دولت و نهادهای مملکتی، در جایی او نظام حکومتی را به اتوبوس آشفته و کجراهی تشبیه می‌کند که دو راننده دارد، به جای رفتن به محله کارگران جلوی "بازار" بارش را خالی می‌کند.او از تضاد بین آدم جدی و دلقک تئاتر سود می‌جوید و مدخلی برای ورود تماشاگر به صحنه تئاتر- زندگی به وجود می‌آورد.
در بخش دوم تئاتر برش‌هایی از زندگی عباس آقا، کارگر پرسکار نمایش داده می‌شود، از زبان خودش و زنش. در این صحنه نمایش واقعی برخورد ظالمانه کارفرمابا کارگر، شرایط مسکنت بارو نابسامان کار و زندگی این خانواده و خانواده‌های مشابه، آرزوها و خواست‌های این خانواده‌ها مطرح می‌شود. کارگردان، گاه وارد معرکه می‌شود تا بگوید چرا چنین است و چرا نباید چنان باشد و چرا بهره کشی و فقر و زور نباید حاکم نباشد.
در طول نمایش سرودها و شعارهایی که نمایان‌گر وضع طبقه کارگر و امید برای بهروزی این رنجبران است خوانده و پخش می‌شود.
این نمایش به آن خاطر به صحنه نیامده بود که به شیوه معمول نقد شود و اصولا نقد هنری را بر نمی‌تابید. غرض از اجرای نمایش، تجربه‌ای اولیه در مستندسازی بود، تظاهراتی برای بیدارکردن کارگران و آگاهانیدن آن‌ها بر وضعی که در آن غرقه‌اند.
نمایش اصلا باب طبع هنرپسندان نیست، خطاب نمایش، زنجبران، کارگران و برزگران است. او خواسته بود تا با بازنمودن زندگی آن‌ها، توان اندیشیدن به وضع و موقعیت خود و امید دگرگون کردن این موقعیت دشوار و غیر عادلانه را بدان‌ها بدهد و در این کار نیز موفق بود. نمایش تماشاگر خاص را به تفکر و احتمالا عمل وامی‌دارد چنان که در شرکت آن‌ها به خواندن سرود و شعار مشهود بود. البته بهتر آن بود که این نمایش در کوچه و بازار، در کارخانه‌ها و مزارع بروی صحنه می‌رفت ولی به گفته کارگردان امکان آن به دلیل شرایط مقدور نبود. سلطان پور از هر وسیله ای برای رساندن پیام خود به مخاطبان اصلی که همان کارگران و زحمتکشان باشد حداکثر استفاده را می‌کرد.
اگر برای هنر نمایش این حقوق طبیعی را قایل باشیم که در هر لحظه می‌تواند چارچوب‌های مشخص را در هم بشکند و زیر فشار درون‌مایه ی اجتماعی خود، طرحی نو بیندازد و خود را در طرح تازه و چارچوب نوینی جای بدهد، در آن صورت " عباس آقا، کارگر..." یک نمایش است. نمایشی که تازه است و تازگی امتیاز مضاعف آن است.
نمایش بازتاب زندگی اجتماعی توده‌ی مردم است و توده‌ی مردم، نور از تک ستاره نمی‌گیرد، خود آفتاب است. ارزش این نمایش تنها در رابطه با نیازهای اجتماعی مردم به دست آمده است زیرا اگر نمایشی صد بار کامل تر از " عباس آقا، کارگر..." روی صحنه می‌آمد و ربط ملموس با مسایل جامعه نمی‌داشت، بیننده هیچ دین اجتماعی‌ای بر وجدان خود احساس نمی کرد، اما در این نمایش، بیننده خود موضوع نمایش است و بازی‌گران خود پاره ای از مردم .شکل و شمایل نمایش، چنین امکان می‌داد که پیش از اجرا و به جای یک سلسله رفتارهایی که ناشی از بلاتکلیفی و به قصد پر کردن وقت انجام می‌شود. برخی از هنرپیشه‌ها اگر لازم دیدند و احساس طبیعی‌شان حکم می‌کرد، مناسبات طبیعی با تماشاگر برقرارکنند. بازیگران، در میان مردم، کارخود را آغازمی‌کنند. وحدت صحنه و سالن، نه صرفا از لحاظ مکانی، بلکه از جهت زبان مشترک بازیگر- تماشاگر به وجود می‌اید.- نقال و دلقک.
بخش اول نمایش، عملا همان، پیش پرده خوانی سنتی تئاتر خودمان است که قبل از این هم جز لاینفک نمایش‌های لاله زاری بود، منتها در این جا، این بخش با طرح مسایلی که در تحلیل، زمینه‌ی اصلی نمایش است، در فرجام خود به متن نمایش ورود می‌کند و تا ظهور "عباس آقا" به عنوان محور عمده نمایش، ادامه می‌یابد. طبیعتا قسمت‌های شیرین بخش اول نمایش آن پاره‌هایی ست که با موضوع عینی انتقاد در می‌‌آمیزد. یعنی دیگر چیز جداگانه‌ای جلوه نمی کند. بلکه وجه استهزایی نمایش، در رابطه با موضع، معنای خود را می‌بخشد. چون انسان (حتا اگر دیوانه هم باشد) تنها برای خندیدن نمی‌خندد. دلقک هم (حتا دلقک!) اگر تنها به قصد خنداندن دیگران بازی در بیاورد، موفق به خنداندن آن‌ها نمی‌شود، بلکه وجود موضوع و نحوه‌ی برخورد با موضوع از جانب یک بازیگر ( مثلا دلقک ) است که بیننده را به خنده وا می‌دارد. در واقع برخورد و تلقی دلقک از مسایل اجتماعی است که فضای کمیک ایجاد می‌کند. 
یکی از موفق‌ترین وجوه نمایش، اتوبوس سواری بازیگران دوره گرد، به سوی خانه عباس آقا است. مردم می‌خواهند به پایین شهر، به محله‌ی کارگرنشین شهر بروند و به عباس آقا سر بزنند. اما اتوبوس آن‌ها را به بازار می‌برد! مردم اعتراض می‌کنند، مردم می‌خواسته اند به دروازه غار، به کبریت سازی، بلورسازی، کوره پزخانه، دخانیات، زنبورک خونه، گود عربا، زاغه شوش و....یاغچی آباد بروند اما اتوبوس، آن‌ها را به بازار می‌برد، مردم به راننده اعتراض می‌کنند :
             " این که بازاره، لاکردار.
               " این که بازاره، لاکردار!"
اتوبوس سر و ته می‌کند، دور می‌زند، می‌رود و بازهم سر از بازار در می‌آورد. مردم اعتراض می‌کنند:
             " ماشین واسه مردم شاخ شده 
            " ماشین واسه مردم شاخ شده 
                                      ملت مگه اسیر شده؟!
                                      ملت مگه اسیر شده؟!
اما اتوبوس که راه از پیش تعیین شده‌ی خود را رفته است، می‌رود بازار. اعتراض مردم، باعث می‌شود که ماشین دو تا راننده پیدا کند. فرمان اتوبوس در دست دو نفر است، ماشین قیقاج می‌رود، پنچر می‌شود و جماعت متوجه لاستیک "بی .اف. گودریچ " ساخت امریکا می‌شوند که آن‌ها را در نیمه راه گذاشته است. 
در این نمایش هنرمند به چنان باوری از واقعیت اجتماعی رسیده و در آن غرق شده که بیمی از صراحت بیان ندارد. یعنی چنان مجذوب مسایل جاری زندگی اجتماعی- سیاسی جامعه‌ی خود شده است که اصلا در بند ابهام و ایهام هنری نیست .
سلطانپور از معدود هنرمندانی بود که استعداد و تخیل شکوفای هنری خود را، بی هیچ بیم از آنکه "هنر فدا شود" و در خدمت مسایل مردم – با برداشتی که خود از هنر و مردم داشت – قرار داد .این خود نوعی فداکاری هنری است که از هر هنرمندی ساخته نیست. در حالی که او قدرت خلق و ابداع هنر ناب را داشت، اما در نهایت آگاهی و خلوص نیت و باور و اعتماد به نفسی – که خود از باور و اعتماد به مردم ناشی می‌شود- از ساده ترین رویدادهای زندگی یکی از میلیون‌ها آدم دوران ما، غم‌انگیزترین و خشم‌انگیزترین لحظه‌ها را می‌آفریند. شرایط اجتماعی و فضای سیاسی این اقبال را فراهم آورده بود که سلطانپور دکترین هنری خود ( که همانا القای مستقیم موضوع به بیننده و برانگیختن اوست ) را به طرز جامعی عرضه کند. آن جا که مقایسه ای میان زندگی عباس آقا و بهره‌کشان پیش می‌آید و فریاد بر می‌آید که "چرا باید اینجور باشه؟!" یک شعار، و مستقیم ترین نوع شعار است.
سلطانپور و بازیگرانش این نمایش را برای مردمی بازسازی کرده اند که شعارِ"چرا باید این جورباشه؟!"، گره عمده ی زندگانی‌شان به شمار می‌آید. این شعار در قلب اکثریت مردم جای خود را باز می‌کند و می‌نشیند، کاربرد خود را دارد و وظیفه‌ی خودرا انجام می‌دهد. زیرا قشرهای وسیع و فشرده اجتماعی این سوال را در دل یا بر زبان دارند که " چرا باید اینجورباشه؟!"
سلطانپور خود کنایه از دلباخته‌ترین روشنفکران جامعه است که به سوی کارگران در شتاب‌اند. اکنون آن غریبی طبقاتی سپری شده است و سرانجام، راهی بجه ز همان راه دیرینه، انگار نیست. راه دیرین و چاره غایی، وحدانیت خویش با خویش. 
در این نمایش نباید چنین تلقی شود که عباس آقا، مورد محبت قرار گرفته است، عباس آقا به محبت و تیمار نیاز ندارد، زیرا عباس آقا ( در نوع خود) هسته ی حیات سیاسی – اجتماعی دوران ماست. روشنفکر دلباخته، نه دست تیمار، که دست طلب و کمک‌جویی به سوی عباس آقا دراز می‌کند. روشنفکر دلباخته، خود می‌داند که بی عباس آقا، وجودی انتزاعی است و سرانجام اگر راهی به پیوند نیابد، خودش خود را خواهد فرسود. روشنفکر دلباخته می‌داند که ریشه‌های حیاتش جز در خاک وجود عباس آقا‌ها، نمی‌تواند بارور شود .
هر لحظه از زندگی عاطفی – اجتماعی عباس آقا می‌تواند بخشی از یک رمان باشد.
صدای عباس آقا:
" قصاب خونه. بعد مارو فرستادن بلورسازی. شیش هفت سال هم اونجا کارکردیم. کفش نداشتیم. شیشه می‌ریخت زمین. شیشه داغ داغ فرو می‌رفت به انگشتای پام که می‌سوختم. بعد کفاشی، بعد خیاطی. بعد بنایی. چاه کنی. سیمان کاری. روتریلی. بعد رفتیم ایران ناسیونال سال چهل و شش بود..."
سرود همسرایان:
" عمری در کار، عمری در کار، عمری در کار 
  گاهی خسته، گاهی بیمار، گاهی بیکار"
در کارخانه، عباس آقا در برابر کارفرما و ایادی او که در نمایش ( به هجو) نقاب جانوران بر چهره، نمودار می‌شوند، قرار می‌گیرد. موضوعاتی که باعث مقاومت عباس آقا می‌شود، شکل‌های گوناگون دارد. از گرفتن خون کارگران به منظور فرستادن برای زخمی‌های آمریکایی جنگ ویتنام، تا بسته شدن در دستشویی بعد از 11شب. گمان می‌برم از ساعت 11 شب در دستشویی بسته می‌شود که مبادا کارگر خسته و بی‌خواب در آن جا به چرت بیفتد و به خواب رود.
عباس آقا چاره ای نمی بیند جز این که همدوش دیگر کارگران به مقابله با کارفرما بپردازد. او در تضادی که با کارفرما پیدا می‌کند، به دنبال راه چاره ای برای مبارزه، بعد از بستن دستشویی‌ها و تعیین زمان مشخص برای رفتن به دستشویی، دست به ابتکار کمیکی برای مقابله با این زو گویی کارفرماها که جهت استثمار بیش‌تر کارگران و توهین به آن‌هاست پیدا می‌کند. عباس آقا از دستشویی تا محل کار خود را لوله ای کشید و در انتهای لوله قیفی گذاشت و آن را به نزدیک دستگاهی که رویش کار می‌کرد آورد تا هر وقت که احتیاج به دستشویی داشت محل کارخود را ترک نکند! و در واقع برای تولید ارزش اضافی بیشتر از وقت خود نیز بکاهد. 
این حرکت عباس آقا جنبه صنفی و سپس سیاسی پیدا می‌کند زیرا چون توپی در کارخانه پیچید و آن چنان ولوله ای در میان کارگران ایجاد کرد که باعث تمسخر کارفرما توسط کارگران گردید و هنگامیکه خبر آن به گوش کارفرماها رسید و تاثیری که این حرکت نمادین در توده‌های کارگران ناسیونال به وجود آورد به سرعت او را اخراج و از کارخانه بیرون راندند. تضاد او و همدوشان‌اش با کارفرما، پرده بر فاجعه‌ی زندگانی خانوادگیش می‌کشد. عباس آقا دیگر لاک مسایل دست و پاگیر خانوادگی را شکسته است و از آن همه ستم که بر او رفته، انبانی از نفرت به کارفرما و دشتی از عشق به کارگران فراهم آورده است. جامعه در آستانه ی انفجار است. اعتراضات و اعتصابات، تظاهرات. عباس آقا در موج موج اعتراض جامعه به ستم و تجاوز و بیگانه، در شانه‌های دیگرانی چون خود غرق می‌شود.
" دست توست ،
دستی که کار را می‌شناسد.
کودک و لبخند را می‌شناسد.
رودخانه و صبح و ستاره را می‌شناسد.
دستی که بر زخم رفیق 
یکپاره نوازش است 
دستی که پرچم خون بر می‌گیرد
در رگبار پیش می‌رود
درخون می‌غلتد...."
تظاهرات در صحنه، پلاکاردها برسر دست بازیگران به حرکت در می‌آیند. حرکت نهایی در صحنه آغاز می‌شود تا راه به سالن بگشاید. سرود و حرکت. حرکت به درون مردم، مردم و بازیگران دوره‌گرد یکی می‌شوند سرود، سرایت می‌کند. هم صدایی در سالن. همه، سرود خوانان. نمایش و زندگی، زندگی و نمایش. نمایش به زمینه ی اصلی خود، به زندگی رسوخ می‌کند. نمایش پایان نمی گیرد. نمایش در قلب مردم روان شده است .نمایش به میان مردم به خیابان می‌رود. نمایش با مردم به کارخانه می‌رود. دو تا سه هزار تماشاچی ( رقم بی سابقه ای در طول تاریخچه تئاتر ایران) سالن ورزش دانشگاه پلی تکنیک را غرق در شورو هیجان می‌کند .بازیگران دوره گرد، پرشکوه ترین هدیه ی تاریخ تئاتر ایران را از مردم دریافته اند. هزاران تماشاگر، توده‌های مردم ،و اشک شوق در چشمان. تئاتر، باردیگر در قلب مردم متولدشد.
در یکی از اجراهای این نمایش جوانی، بر آخرین پله‌ی سالن ورزش پلی تکنیک، مشت‌هایش را بالای سرش گره می‌کند و فریاد می‌زند:
   -   من یک کارگرم، نجارم، منبت‌کارم. من از شما، من از طرف همه‌ی کارگرها از شما، به خاطر این که دردما، حرف کارگرها را به گوش مردم می‌رسانید ... متشکرم.

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*  این مقاله در شماره 6 مجله راه آینده خرداد و تیر 86منتشر شده است.
**سعید سلطانپور، اولین جان باخته ی راه آزادی عضو "کانون نویسندگان ایران"
سعید سلطانپور، زاده شهرسبزوار به سال 1320است. بعد از اتمام دوره ی دبیرستان به همراه مادر فرهنگی و برادر کوچک‌ترش ساکن تهران شد ودر" هنرکده آزاد هنرپیشگی آناهیتا" به ادامه تحصیل پرداخت و همزمان نیز به عنوان آموزگار رسما به کار پرداخت. طی سال‌های44-1340 وی یکی از مجریان پیگیر آفرینش‌های صحنه ای و مشارکت کنندگان انتشاراتی بود. پنج شماره آخر مجله ماهنامه "آناهیتا" حاوی نخستین گام‌های سلطان پور در زمینه شعرو مقاله است.
با بسته شدن " تآتر آناهیتا " سلطان پور، به خیال خود، برای افشاگری روش کهنه آموزش "دانشکده تآتر هنرهای زیبا"وارد دانشگاه تهران شد. در هنگام تحصیل در دانشگاه تهران به همراه دوستان دیرین خود : رسول نجفیان، ناصر رحمانی نژاد، محمدرضا صادقی، رضا کیکاووسی و عده ای دیگر، اقدام به تشکیل گروهی آزاد به نام " انجمن ملی تآتر ایران " کرد.
این گروه نمایش‌های : دشمن مردم اثرابپسن، چهره‌های سیمون مارشار و ننه دلاور اثر برشت، حسنک وزیر اثر سلطانپور را به صحنه برد.
سلطانپور،نویسنده، شاعر، بازیگر، کارگردان و عضو فعال " کانون نویسندگان ایران" پس از خروج از زندان راهی اروپا شد. جلای ناخواسته از وطن به سال هم نرسید و در سال 1357 شتابان به ایران بازگشت. سلطان پور که تا پیروزی انقلاب هنرمندی سیاسی بود، سیاست کاری هنرمند شد. کوشش او در جمع آوری و وحدت همکاران قدیم که برخی از آنها تا آخرین دم رژیم، در زندان بودند به جایی نرسید ، آشکارا آنها به دو دسته تقسیم شده بودند.
سلطان‌پور در راس دسته دوم، نمایشنامه‌ی عباس آقا کارگر ایران ناسیونال را در استودیوهای ورزشی و فضاهای باز برخی از کارخانه‌ها اجرا کرد.
نمایشنامه‌ی عباس آقا ....بیانگر سرنوشت شغلی و واقعی کارگری به نام " عباس آقا" بود که از کارخانه ناسیونال اخراج شده بود. در این نمایش، عباش آقا کارگر واقعی خود ایفاگر نقش خویش بود. اجرای این نمایشنامه دردسرهای زیادی را برای عباس آقا کارگر ایران ناسیونال و کارگردان و سایر بازیگران آن بوجود آورد به طوری که سعید سلطان پور در مصاحبه‌هایی عنوان کرده بود که اگر می‌دانست این همه دردسر برای عباس آقا ایجاد می‌شود حتما این کار را با نام غیر واقعی انجام می‌داده است. سلطان‌پور در سال 60 دستگیر و در 31 خرداد همان سال تیرباران شد. یادش گرامی باد
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انکار حقوق فلسطینیان: محاصره غزه در ارقام و آمار
باید کاری کرد!

سازمان غیر دولتی فلسطینی به نام مرکز توسعه مَعن گزارشی آماری از وضعیت غزه که به مثابه یک اردوگاه کار اجباری ست ارائه می‌کند. این شاید برای نخست وزیر فرانسه، مانوئل والس یک "مدل تمدن" است، ولی نه برای ما.
یک سال بعد از کشتار هولناک تابستان گذشته که باعث مرگ ۲۲۰۰ و زخمی شدن ۱۱۰۰۰ نفر شد و هزاران خانواده را بی سرپناه کرد، نوار غزه همچنان اسیر یک محاصره وحشیانه است که موجب گرسنگی، بیکاری، فقدان بهداشت شده، چنانکه ارتباط با خارج نیز ممنوع است.
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(دیوار مرزی با مصر، دیوار آپارتاید و دیوار گریه و زاری: توطئه سکوت بین‌المللی دیوار شرم)
چه اقدامی باید کرد؟
در یک گزارش تحت عنوان " انکار و محرومیت مستمر"  انجمن فوق بیلان زیر را ارائه می دهد:
محاصره خفقان‌آور غزه توسط اسرائیل با تاثیری مخرب و فزاینده بر زندگی یک میلیون و هشت‌صد هزار فلسطینی اکنون وارد نهمین سال خود می‌شود. محاصره غزه وضعیت بی‌ثباتی در کمک‌های بشردوستانه ایجاد کرده زیرا مصر گذرگاه مرزی رفح، یعنی راه خروجی اصلی به سوی دنیای خارج را بسته که این عمل اوضاع را وخیم‌تر می‌کند. ارقام زیر و همچنین گذران زندگی مردم عادی غزه روشنگر برخی تاثیرات ویرانگر محاصره است.
محدویت در عبور و مرور آزادانه افراد:
- ۵۳۵ بیمار فلسطینی از جمله ۸۶ کودک در سال ۲۰۱۴  نتوانستند اجازه درمان‌ پزشکی در خارج از غزه را دریافت کنند. ۱۶۰ بیمار دیگر از جمله ۱۶ کودک در ماه اول سال ۲۰۱۵ متحمل همین ممنوعیت شدند.
- از سال ۲۰۱۴، حدود ۵۵۰ دانشجو اجازه نیافته‌اند که برای ادامه تحصیلات‌شان در دانشگاه‌های خارجی، از مرز ارِتز (با اسرائیل) عبور کنند.
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- ترمینال رفح بین غزه و مصر در طی چهار ماه اول ۲۰۱۵ بسته بوده و فقط ۵ روز باز بوده است. حدود ۳۰۰۰۰ فلسطینی از جمله بیماران و دانشجویان در انتظار ورود به مصر هستند.
ممانعت از ورود مصالح ساختمانی:
- اسرائیل از ورود مصالح ضروری چون تیر آهن و سیمان که برای بازسازی ساختمان اساسی‌‌اند به غزه شدیداً ممانعت می‌کند،. حدود ۸۰۰ هزار کامیون مصالح ساختمانی برای ساخت خانه، مدرسه، امکانات بهداشتی و درمان و دیگر زیر ساخت‌ها که نابود شده یا آسیب دیده‌اند مورد نیاز است. میزان ورود مصالح ساختمانی لازم بیش از ۲ دهم درصد نیست. بدین ترتیب بیش از یک قرن برای ساخت غزه وقت لازم است.
- ۱۷هزار و ۶۰۰ خانواده در پی ویرانی خانه‌هایشان در سال ۲۰۱۴ هنوز بی سرپناه هستند. ‌از میان آنان ۱۰۳۱ خانواده در مراکز عمومی سازمان کار و رفاه پناهندگان ملل متحد پناه داده شده‌اند و ۴۸۱ خانواده دیگر در انتظار بازسازی منازلشان در کاروان‌ها به سر می‌برند.
- ۷۲ درصد کارخانه‌های غزه از سال ۲۰۰۷ به علت محدودیت‌های شدید واردات، ممنوعیت تقریبا کامل صادرات و ویرانی ناشی از عملیات نظامی اسرائیل تعطیل‌ است. بخش صادرات غزه در عمل از بین رفته و بخش کارگاهی تا ۶۰ درصد افت داشته است.

- غزه با ۴۴ درصد نرخ بیکاری، بالاترین میزان بیکاری را در جهان دارا ست.

- دسترسی کشاورزان به زمین‌هایشان در "مناطق محدود اعلام شده" به ویژه در فاصله ۳۰۰ متری مرز، توسط ارتش اسرائیل ممنوع شده علاوه بر آن کشاورزان با ممانعت کسانی که به آن‌ها تیراندازی می‌کنند نیز مواجه‌اند. این مناطق حدود ۱۷ درصد از کل سرزمین غزه را شامل می‌شود. در واقع استفاده از ۳۵ درصد از زمین‌های زراعی که در دسترس فلسطینی‌ها ست با خطر همراه است. نزدیکترین مناطق  به حصارهای مرزی بیش از هر جای دیگر مشمول محدودیت‌ است. سال ۲۰۱۴ در مناطقی که محدود اعلام شده، ۵ غیر نظامی فلسطینی کشته شده‌اند و ۱۳۱ نفر زخمی. ۱۷ نفر دیگر از آغاز سال ۲۰۱۵ زخمی شده‌اند.
- صیادان مجازاند تا ۶ مایل از ۲۰ مایل منطقه ماهیگیریی که سال ۱۹۹۳ در قرارداد اسلو به آن‌ها واگذار شده استفاده کنند. این محدویت مانع دست یافتن صیادان به مناطق خوب ماهیگری می‌شود که خود موجب کم شدن مقدار صید و درآمد است. نیروی دریایی اسرائیل ۵۸ صیاد را در همین منطقه ۶ مایلی در سال ۲۰۱۴ بازداشت کرد و ۱۳ نفر دیگر را در چهار ماه اول سال ۲۰۱۵. نیروی دریایی اسرائیل در سال ۲۰۱۴ در همین محدوده، ۲۷ قایق را توقیف کرد و به ۷ تای دیگر آسیب رساند. طی چهار ماه اول سال ۲۰۱۵ چهار قایق ضبط شد و شش تا آسیب دید. هر سال حدود ۱۴۰۰ تن ماهی به علت محدویت‌ها در منطقه ماهیگیری غزه از دست می‌رود که باعث محرومیت از ۲۶ میلیون دلار در سال است. تعداد ماهیگیران غزه ۳۵۰۰ نفر است، اما در عمل فقط ۱۲۰۰ نفر می توانند ماهیگیری کنند.
- ۵۷ درصد جمعیت غزه از کمبود مواد غذایی رنج می‌برند و نزدیک به ۸۰ درصد نیازمند کمک‌های غذایی هستند.
فروپاشی زیر ساخت‌های آب و فاضلاب:
- ۹۰ میلیون لیتر آب فاضلاب و آبی که مرحله کامل تصفیه را نگذرانده به علت قطع برق، کمبود مصالح ساختمانی و از جمله نبود قطعات یدکی برای نصب و تعمیر تصفیه آب‌های آلوده از غزه به دریای مدیترانه ریخته می‌شود. 
-۹۷ درصد آب‌ شرب تهیه شده توسط شبکه شهری آلوده می‌باشد.
منبع:

ترجمه برای اندیشه و پیکار