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12 décembre 2015
Le FN a fait un score historique aux élections régionales du 6 décembre 2015. Il est en tête dans 6 régions sur 13. Ce score, même si il ne reflète pas forcément le visage politique de la France (environ 49% d’abstention) est à prendre au sérieux. Les attaques contre les droits de la femme, contre les syndicats et les mouvements ouvriers, l’islamophobie, le racisme, la toute-puissance policière, l’omniprésence de l’Etat dans tous les domaines. On ne compte plus les régressions que le FN ferait subir à la France si ce parti fasciste arrivait au pouvoir.
Pour séduire les électeurs, le FN joue la carte de l’islamophobie et du racisme à l’heure où la cohésion sociale est déjà fragile. Pourtant ce que vise ce parti c’est la division des travailleurs sur des bases racistes, culturelles ou religieuse. Le seul but est d’empêcher une union et une résistance par le bas. Focaliser le débat sur des faux problèmes tels que les différences culturelles en France permet de ne pas proposer de programme crédible sur les problèmes sociaux.
Diviser pour mieux régner
Depuis quelques années le FN, l’UMP et la grande majorité des médias ont concentré le débat public sur des problématiques identitaires. L’islam serait la base de tous les problèmes en France. Cet acharnement médiatique et politique conduit à détourner l’attention de vrais problèmes tels que le démantèlement de notre système social, le grignotage de notre droit du travail, l’accès aux soins de santé, à l’éducation, la difficulté grandissante d’obtenir un salaire permettant de vivre dignement, le droit à un logement décent, etc.
Le FN se dit proche du peuple, avec « les petits », et les oubliés, mais ne propose aucune solution face aux problèmes sociaux. Ils font croire aux électeurs qu’en pratiquant la discrimination négative et la préférence nationale cela règlerait tous les problèmes sociaux. La haine de l’étranger les aveugle tellement qu’ils en oublient de faire des propositions viables contre la précarité grandissante.
Proche du peuple et des travailleurs ?
Etrangement le FN ne s’en prend jamais aux patrons. L’épisode récent de la chemise déchirée du DRH d’Air France par des salariés n’a suscité aucun soutien de la part Marine Le Pen et les salariés ont même été qualifiés de « voyous » par le vice-président du FN, Florian Philippot. En 2010 le parti a dénoncé la grève des cheminots, en 2011 il a reproché aux ouvriers des compagnies pétrolières de bloquer les raffineries.
Le Cercle des entrepreneurs du FN joue un rôle important dans le financement du parti, il est donc logique que le parti se sente plus proche des luttes patronales. Malgré sa tentative de s’inscrire comme le seul parti proche des travailleurs et des travailleuses il est flagrant que le FN est un parti favorisant le patronat
Le projet du FN n’est donc pas d’en finir avec la domination du patronat mais bien de diviser les pauvres entre eux pour que leurs revendications soient plus faibles. Diviser pour mieux régner est également la devise de l’extrême droite.
La femme ? Au foyer !
Le FN compte bien faire régresser les droits des femmes en défendant une certaine politique familiale ou la femme serait cantonnée à son rôle de mère. Le parti ne milite plus contre l’avortement mais souhaite que l’IVG ne soit plus remboursé. Pour la députée Marion Maréchal Le Pen « Les impôts des Français ne doivent pas payer l’irresponsabilité de certaines femmes », elle entend également couper les subventions du planning familial car celui-ci ferait la promotion « du mariage homosexuel, de la PMA pour les femmes homosexuelles, de la théorie du genre qu’elle enseigne dans les écoles et d’une libéralisation de plus en plus poussée de l’avortement ». Bien entendu la loi du mariage pour tous passerait à la trappe.
Le racisme comme mot d’ordre
L’arrivée du FN au pouvoir régional en France aggraverait l’écart entre les citoyens de confession musulmane et les autres. Cet écart a déjà bien été amorcé par le gouvernement de droite de Sarkozy avec la loi sur le voile et le débat sur l’identité nationale. Le racisme et l’islamophobie sont les domaines de prédilection du FN depuis toujours. La cohésion nationale s’étiole de plus en plus depuis quelques années et le FN compte dessus pour gagner des voix. Plus encore, il joue sur les peurs des français liées aux récents attentats en stigmatisant les musulmans ou apparentés musulmans. Une fois le FN au pouvoir ces discriminations seront désinhibées, voir encouragées.
Il existe de nombreux groupuscules fascistes en France et l’élection du FN permettrait que ces groupes, aujourd’hui dédaignés et négligés, revendiquent plus fortement leurs positions politiques et décomplexent leurs actes. Il y a, depuis les attentats de novembre dernier, de nombreux actes islamophobes : attaques de mosquées et lieux de cultes tagués ou incendiés, des personnes ont été blessées ou visées par balles un homme est mort suite à 17 coups de couteau, les femmes sont les premières victimes et témoignent de violences physiques, verbales quasi quotidiennes.
Les incidents antisémites, islamophobes et homophobes risquent de se multiplier et le FN au pouvoir n’aurait ni les moyens ni la volonté de les contenir. Les actes anti-musulmans avaient augmenté de 10% de 2013 à 2014, et un mois après Charlie Hebdo ils avaient augmentés de 70% ! Le principe de préférence nationale défendue par le FN est déjà appliqué pour l’attribution des logements sociaux dans certaines mairies frontistes. Leur arrivée au pouvoir autoriserait et généraliserait les discriminations envers les français issus de l’immigration et a fortiori envers les étrangers. Discrimination également dans l’accès aux soins et à la fonction publique. Plus d’attentats…
La diabolisation des musulmans, l’islamophobie le rejet, l’exclusion et les humiliations que subissent les musulmans ont créé un terreau favorable à l’extrémisme et au fanatisme religieux. L’aggravation de cette tendance en créera d’autant plus et le risque d’attentat augmentera de manière exponentielle.
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