Pologne : en Haute-Silésie, habitants et élus montent au créneau contre le révisionnisme historique
- 26 Nov 2017
Le voïvode (préfet) a jusqu’au 2 décembre 2017 pour statuer. Récemment, il a fait parvenir à la municipalité un courrier la sommant de changer le patronyme du rond-point. En dépit de cette injonction, Arkadiusz Chęciński, le maire de Sosnowiec, et les élus opposés à ce projet, tiennent bon.
La municipalité ne répondra pas à ce diktat car « consultée, la population est favorable au maintien du nom », poursuit Rafał Łysy. En juin dernier en effet, 97, 3 % des 13 000 habitants qui ont pris part au référendum organisé par la Ville, se sont en effet prononcés contre la débaptisation.
Et pour cause ! Le nom de Gierek reste associé au développement le plus dynamique de la ville depuis sa fondation.
A Katowice aussi
Les années 1970 ont ainsi offert à Sosnowiec de se doter d’infrastructures (transport, logements, etc.) synonymes d’amélioration des conditions de vie des habitants. Au point qu’Adam Gierek, député européen, estime que la mémoire de son père ne serait pas mise en danger par une éventuelle débaptisation tant serait fort le lien unissant Edward Gierek à la population locale un brin nostalgique de cette période faste. Un lien aux multiples dimensions tant sentimentales qu’émotionnelles et culturelles…
A noter qu’à une poignée de kilomètres plus au sud, à Katowice, le voïvode a aussi maille à partir avec la municipalité et des habitants attachés aux diverses formes d’hommages rendus dans l’espace public (monument, rue…) à Jerzy Ziętek (1901 – 1985), un autre homme fort de la Pologne populaire.
On lui doit notamment la création du parc régional de culture et de loisirs, véritable « poumon vert » de la Silésie. Ici, le général Jerzy Ziętek est aussi considéré comme un héros, pour sa participation aux insurrections silésiennes à caractère patriotique et antiallemand (1919 – 1921).
L’épreuve de force est donc engagée avec Jarosław Wieczorek, le voïvode ! Un représentant de l’Etat, qui, selon le site Wyborcza.pl, douterait d’ailleurs du bienfondé de sa démarche. C’est dire…
Jacques KMIECIAK en collaboration avec Alina HORBIK
Source : Investig’Action
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