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28 janvier 2015
La Déclaration de Berne et Greenpeace ont décerné à Chevron le « super-prix de la honte ». Les 64.000 votants par Internet ont choisi le géant pétrolier nord-américain comme la pire entreprise de la planète, responsable entre autres du désastre écologique dans la forêt vierge au nord de l’Equateur.
Ce prix décerné vendredi 23 janvier, dans la localité alpestre de Davos (Suisse) marque l’adieu de « Public Eye on Davos » (Œil public sur Davos), après 15 ans d’existence. Le regard citoyen, critique du pouvoir économique et politique mondial, considère que ce forum ne représente plus l’endroit le plus adéquat, et que le prix n’est plus la méthode la plus effective de dénonciation.
Dès mai 2015, les organisateurs de « Public Eye » lanceront avec 50 autres organisations (développement, écologie, environnement, droits humains et syndicats) une campagne politique en faveur de l’initiative populaire « Pour des multinationales responsables ».
Cette initiative, qui doit recueillir 100.000 signatures en 18 mois, tentera d’obtenir l’appui populaire à une loi obligeant les multinationales suisses à respecter à l’étranger – particulièrement au Sud et à l’Est – les droits humains et les normes environnementales qu’elles doivent respecter en Suisse.
Un géant « inhumain »
L’organisation Amazon Watch a nominé l’entreprise Chevron – dont le siège se trouve à San Francisco (Etats-Unis d’Amérique du Nord) pour les continuelles violations des droits humains et environnementaux dans la région septentrionale de l’Amazonie équatorienne.
Selon l’ONG, en 50 ans de prospection dans cette zone (qui ont débuté en 1964), Chevron détient un record en pratiques immorales et non-éthiques qui ont affecté de manière directe les populations résidentes des provinces de Orellana et Sucumbíos, dans la forêt équatorienne.
Selon l’ONG, en 50 ans de prospection dans cette zone (qui ont débuté en 1964), Chevron détient un record en pratiques immorales et non-éthiques qui ont affecté de manière directe les populations résidentes des provinces de Orellana et Sucumbíos, dans la forêt équatorienne.
Amazon rappelle que Chevron Corp. fut déjà condamné par la justice équatorienne à payer 9,5 milliards de dollars en raison des dommages à l’environnement provoqués par ses opérations, avec des impacts néfastes sur la santé et le bien-être des populations vivant dans les zones affectées, en plus des implications directes sur le réchauffement climatique global et sur la destruction de l’Amazonie.
« Malgré tout, Chevron a utilisé tout son pouvoir économique et politique pour échapper à la justice mondiale et mettre en marche tout le système d’impunité pour les abus commis par les multinationales. Une situation qui à poussé les militants indigènes et paysans équatoriens à recourir auprès des tribunaux argentin, canadien, brésilien et y compris à la Cour pénale internationale de La Haye », rappelle l’organisation accusatrice.
Davos : entre le pouvoir et la dénonciation citoyenne
De nombreux pays affectent moins de dépenses publiques à l’éducation des enfants des secteurs les plus pauvres de la population qu’à celle des enfants appartenant aux classes les plus favorisées, révèle une étude du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Dans certains cas, l’attribution de budgets d’éducation aux 20 % les plus riches arrive à des montants supérieurs à ceux destinés aux 20 % les plus pauvres, explique cette étude récente, présentée dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, tenu en Suisse du 21 au 24 janvier. Ce forum réunit annuellement les grands patrons de l’économie mondiale et les représentants des gouvernements et des institutions financières internationales.
Le rapport de l’UNICEF plaide donc en faveur de dépenses plus équitables dans l’éducation, et appelle les gouvernements à prioriser les besoins des enfants les plus marginalisés.
Yoka Brandt, directrice adjointe de l’UNICEF, signale qu’il existe aujourd’hui au monde 1 milliard d’enfants en âge de fréquenter les écoles primaires ou secondaire et que beaucoup d’entre eux ne reçoivent pas une éducation de qualité en raison de la pauvreté, des conflits et de la discrimination pour raison de genre, d’inaptitude ou d’ethnie.
« Pour changer cette situation, nous devons réviser fondamentalement nos pratiques en accordant davantage de ressources et en les distribuant de manière égalitaires », relève Yoka Brandt. UNICEF indique qu’il manquerait 26 milliards de dollars pour assurer l’éducation universelle de base dans 46 pays à faibles revenus et que, depuis 2009, l’aide officielle à l’éducation a diminué de 10 %. Elle appelle donc les gouvernements, les donateurs et le secteur privé à augmenter le budget de l’éducation et à garantir l’utilisation de ces fonds de manière intelligente et équitable.
La concentration brutale de la richesse
Le document critique de l’UNICEF s’ajoute à d’autres voix dénonçant la mauvaise distribution des ressources naturelles et de la richesse dans le monde.
En effet, quelques heures à peine avant le début de la 45e session du Forum économique mondial, OXFAM International avait présenté, à l’intention des personnalités présentes à Davos, une étude indiquant qu’en 2016 1 % de la population mondiale accumulera plus de richesse que le 99 % restant.
Ce rapport – intitulé « Insatiable richesse : toujours plus pour ceux qui ont déjà tout » - montre que le patrimoine mondial possédé par 1 % des plus riches de la planète a passé de 44 % en 2009 à 48 % en 2014 et dépassera 50 % en 2016. En 2014, chaque adulte de cette élite internationale possède en moyenne 2,7 millions de dollars.
Dès 2016, ce petit groupe disposera de plus de la moitié de l’argent planétaire, dans un cadre international préoccupant où une personne sur neuf manque aujourd’hui de nourriture en suffisance et où 1 milliard de personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour.
L’année passée, un rapport d’OXFAM avait stupéfié Davos. Il révélait que les 85 personnes les plus riches disposaient d’une richesse égale à la moitié la plus pauvre de la population mondiale. En 2015, 80 multimillionnaires ont le même patrimoine que 3,5 milliards de personnes. Il est significatif de rappeler qu’en 2010 il s’agissait de 388 multimillionnaires. En termes nominaux, la richesse des 80 personnes les plus riches du monde a doublé de 2009 à 2014, souligne OXFAM.
L’ONG appelle les Etats à adopter un plan en 7 points pour lutter contre les inégalités croissantes. Quelques propositions :
mettre fin à l’évasion fiscale des grandes entreprises et des grandes fortunes ;
investir dans la gratuité et l’universalité des services publics, comme la santé et l’éducation ;
répartir justement la charge fiscale ;
instaurer un salaire minimum et œuvrer en faveur d’un salaire décent ;
instaurer une législation sur l’égalité salariale ;
promouvoir une politique de protection sociale en faveur des secteurs les plus appauvris ;
internationaliser et généraliser la lutte contre l’inégalité.
investir dans la gratuité et l’universalité des services publics, comme la santé et l’éducation ;
répartir justement la charge fiscale ;
instaurer un salaire minimum et œuvrer en faveur d’un salaire décent ;
instaurer une législation sur l’égalité salariale ;
promouvoir une politique de protection sociale en faveur des secteurs les plus appauvris ;
internationaliser et généraliser la lutte contre l’inégalité.
Sergio Ferrari (en collaboration avec E-CHANGER/Comundo, organisation suisse de coopération solidaire membre de l’association « Droit sans frontières ».
Traduction de l’espagnol : Hans-Peter Renk
Source : Agencia Latinoamericana de Noticias, Alainet.
Traduction de l’espagnol : Hans-Peter Renk
Source : Agencia Latinoamericana de Noticias, Alainet.
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