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Le 27 janvier 1973, les accords de Paris mettent fin à la guerre américaine au Vietnam. Parmi les représentants vietnamiens et seule femme à la table des négociations, Mme Nguyen Thi Binh, qu’avait alors rencontré Kaj Falkman, diplomate suédois chargé des affaires vietnamiennes au ministère des affaires étrangères. L’été dernier, ils se sont retrouvés à Hanoï.


jeudi 22 janvier 2015, par Kaj Falkman
Le 27 janvier 1973, les accords de Paris mettent fin à la guerre américaine au Vietnam. Parmi les représentants vietnamiens et seule femme à la table des négociations, Mme Nguyen Thi Binh, qu’avait alors rencontré Kaj Falkman, diplomate suédois chargé des affaires vietnamiennes au ministère des affaires étrangères. L’été dernier, ils se sont retrouvés à Hanoï.

Lorsque j’ai rencontré Mme Nguyen Thi Binh à Hanoï au cours de l’été 2014, cela faisait quarante ans que nous ne nous étions pas vus. C’était à Paris, lors de la signature de l’accord de paix en 1973, alors qu’elle était négociatrice en chef du gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam (GRP). Seule femme participant aux négociations entre les Etats-Unis et le gouvernement de Saïgon d’une part, la République démocratique du Vietnam et le GRP d’autre part, elle en était l’étoile brillante grâce à l’élégance de son français et à sa rigueur convaincante.
A Hanoï, l’été dernier, Mme Binh m’a rappelé son expérience personnelle. A la fin de 1946, à l’âge de dix-neuf ans, elle abandonna ses études à Saïgon pour participer au « Mouvement de résistance aux cheveux longs », une association féminine pour l’indépendance nationale. Des centaines de milliers de femmes manifestèrent dans les grandes villes du Sud-Vietnam contre la puissance coloniale française. Co-dirigeante du mouvement, Mme Binh fut arrêtée en 1951 et passa trois ans en prison. Soumise à la torture, elle refusa de donner les noms d’autres membres de l’association.
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Mme Binh à la conférence de paix de Paris (1968-1973)
© Kaj Falkman, Ekot från Vietnam, Carlsson Bokförlag, Stockholm, 2014.
Plus tard, elle décrira sa détention comme une école révolutionnaire où elle rencontra des femmes de caractère qui devinrent ensuite ses « sœurs révolutionnaires » dans le Front national de libération (FNL), mouvement de résistance armée — créé en 1960 — contre l’occupation américaine et le régime du premier ministre vietnamien Ngo Dinh Diem.
Mme Binh, qui a maintenant quatre vingt-quatre ans, me reçoit dans une ancienne villa coloniale française qui sert de bureau au Comité pour la paix au Vietnam, dont elle est la présidente : « Nous ne comprenons toujours pas pourquoi Washington a envoyé deux millions et demi de jeunes Américains de l’autre côté du Pacifique pour tuer trois millions de Vietnamiens, des civils pour la plupart. Nous ne comprenons pas non plus, pourquoi vous, les Suédois, cousins de l’Amérique, avez choisi, bien avant n’importe quel autre pays occidental, de soutenir la lutte du peuple vietnamien pour la liberté, et d’ouvrir des relations diplomatiques avec Hanoï [dès 1969]. Nous nous souvenons particulièrement d’Olof Palme et de son courage lorsqu’il condamna plus fermement qu’aucun autre gouvernement occidental les bombardements américains, et de Jean-Christophe Öberg, votre diplomate engagé qui a établi très tôt d’étroits contacts avec nous et Hanoï. »

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