"Produit dans une colonie israélienne" : les étiquettes qui fâchent Israël
La Commission a approuvé l'étiquetage des produits originaires des Territoires occupés, une mesure "technique", selon elle, qui provoque la colère d'Israël.
LE POINT.FR (AVEC AFP)
Modifié le - Publié le | Le Point.fr
La Commission européenne a demandé mercredi aux 28 États membres de mettre en œuvre l'étiquetage des produits originaires des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens. La réaction d'Israël ne s'est pas fait attendre : Tel-Aviv a immédiatement « condamné cette décision », convoqué le représentant de l'UE. Puis a annoncé dans la soirée que ses diplomates ne participeront pas à un certain nombre de réunions avec l'Union européenne.
La décision controversée, reportée à plusieurs reprises, a été approuvée lors d'une réunion du collège des commissaires européens à Bruxelles.La Commission a « adopté ce matin la notice interprétative sur l'indication d'origine des marchandises en provenance des Territoires occupés par Israël depuis juin 1967 », selon un communiqué. L'UE considère qu'il s'agit avant tout d'une mesure « technique » visant à informer les consommateurs européens et non d'une décision « politique » comme l'affirme le gouvernement israélien. La Commission a de nouveau insisté sur ce point lors d'une conférence de presse ce mercredi : « C'est une question technique, pas une prise de position politique », a souligné le vice-président de l'exécutif européen Valdis Dombrovskis, rappelant que l'UE ne soutenait « aucune forme de boycott ou de sanctions contre Israël ». La mesure se borne à rendre obligatoire pour l'industrie alimentaire et la distribution la mention de l'origine des produits sur les étiquettes.
Une décision « technique » (UE)
Il ne s'agit pas, selon la Commission, d'une nouvelle réglementation : la « notice interprétative sur l'origine des produits des Territoires occupés par Israël depuis juin 1967 » vient simplement préciser la règle existante en matière de protection des consommateurs et d'obligations de la mention du pays d'origine sur un produit. Depuis 2012, plusieurs États membres avaient demandé des clarifications à la Commission sur le sujet, tout comme le Parlement européen ou des représentants de la société civile. Trois États membres de l'UE ont déjà publié des recommandations nationales, sur la base du volontariat, pour différencier l'origine entre Israël et les Territoires occupés : le Royaume-Uni en 2009, le Danemark en 2013 et la Belgique en 2014.
Une demi-mesure, selon l'OLP
L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a d'ailleurs salué la mesure mercredi comme positive, mais « insuffisante ». « L'étiquetage par l'UE des produits des colonies est un pas dans la bonne direction, mais il est insuffisant : les produits issus d'un crime de guerre doivent être interdits, pas seulement étiquetés », a dit l'OLP sur Twitter, en faisant référence à la colonisation comme à un « crime de guerre ».
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