۱۳۹۶ فروردین ۱۰, پنجشنبه

Non à l’offensive interventionniste contre le Venezuela



Dans le cadre d’une nouvelle avancée brutale des Etats-Unis contre le Venezuela, Lilian Tintori, la femme de Leopoldo Lopez, l’opposant putschiste emprisonné lié depuis longtemps au renseignement états-unien, a fini par appeler à une intervention contre son pays en demandant au président Donald Trump « des actions, pas des mots » concernant le Venezuela.

Dans une manifestation à Washington, elle a affirmé que les Etats-Unis reconnaissaient que le Gouvernement vénézuélien était «délinquant et trafiquant de drogues. C’est important parce qu’aujourd’hui, les gens savent que c’est une dictature. »
Dans le cadre de l’interventionnisme constant des Etats-Unis envers le Venezuela, où ils financent, conseillent et dirigent un coup d’Etat permanent – qui a causé des dizaines de victimes et de graves dommages économiques et sociaux – la demande de Tintori doit être considérée comme un acte pur et simple de trahison de la patrie.
Que demande Tintori à la place des mots (et des actions illégales et d’ingérence, de la guerre économique et de l’activité de contre-révolution contre son pays) ? Ce qu’elle demande, c’est une intervention militaire des Etats-Unis, le vieux rêve de l’opposition vénézuélienne qui, malgré les millions de dollars qu’elle reçoit de Washington, n’a pas pu remplir la mission de renverser Maduro et de détruire la Révolution Bolivarienne…Que serait-il arrivé si Leopoldo López avait été états-unien et si un jour il était sorti dans la rue en dirigeant une mobilisation pour renverser Barack Obama ou Donald Trump?
« Nous ne partirons pas de la rue avant d’avoir chassé Maduro, » a dit Leopoldo López devant les caméras de télévision en février 2014, ce qui indiquait clairement qu’il ne parlait pas d’une marche pacifique. A partir de ce 12 février, la violence s’est emparée de la rue, des édifices publics et des universités ont été brûlées, des quartiers pris, il y a eu des morts suite à des tirs précis de francs-tireurs, de multiples attaques des « guarimbas » protégées par des maires de quartiers riches, encourageant des mobilisations violentes dans le pays. Les protestations ont fait 43 morts, plus de 1 000 personnes blessées ou arrêtées. Selon López, c’était une manifestation pacifique « dans le cadre de la Constitution. » Or, les morts et les nombreux dégâts économiques prouvent tout le contraire.
Maintenant, ce n’est pas une coïncidence si Tintori, qui parcourt le monde avec l’aide des « bonnes » fondations et des ONG des Etats-Unis, demande à Trump « des actions, pas des mots » après que le bureau de Contrôle des Actifs Etrangers qui dépend du Département du Trésor des Etats-Unis ait accusé le 13 février le vice-président vénézuélien Tareck El Aissami de trafic de drogues et de protection du trafic de drogues en le mentionnant comme complice et collaborateur de trafiquants et d’organisations qu’il s’est consacré à poursuivre et à expulser du Venezuela lorsqu’il était ministre de l’Intérieur du Gouvernement d’Hugo Chávez Frías , de 2008 à 2013.
Une accusation très grave mais fausse qui évoque aussi des liens qu’aurait El Aissami avec rien moins qu’un prétendu « cartel de la drogue » mexicain, le groupe Zeta (en réalité des paramilitaires) et le lient aussi à Daniel Barrera Barrera (alias “El Loco Barrera”), un chef colombien de la drogue et à d’autres individus de la même espèce.
Le groupe paramilitaire Zeta au Mexique a été précisément instruit par les Kaibiles1 guatémaltèques, les pires assassins du pays. Le général Otto Pérez Molina, élu président du Guatemala en 2012 qui a derrière lui une longue histoire de répression, a dit publiquement lors d’une interview par la journaliste mexicaine Carmen Aristegui, sur CNN, peu de temps avant d’assumer la présidence, que les Zeta étaient « des forces spéciales mexicaines » instruites par les Kaibiles en territoire guatémaltèque quand il était le chef militaire de ce groupe.
Les Kaibiles sont considérés comme des « forces d’élite » de l’armée guatémaltèque, et sont entraînées par les bérets verts des Etats-Unis. L’histoire de leurs crimes contre le peuple guatémaltèque est l’une des plus sinistres d’Amérique Latine.
Le Département du Trésor des Etats-Unis connaît très bien ces histoires et a mis en place une accusation montée avec de faux éléments qu’on peut assimiler à celle de l’accusation de l’Irak d’avoir des armes de destruction massive utilisée par le Gouvernement des Etats-Unis pour terroriser sa propre population. C’est sous ce prétexte notoirement faux qu’il a envahi, détruit et occupé ce pays depuis 2003, commettant un véritable génocide.
Conjointement à cette fausse accusation qui peut être démontée en quelques minutes mais qui est utilisée pour fournir des arguments à une éventuelle intervention militaire au Venezuela déjà planifiée depuis quelques temps par le Commando Sud, apparaît l’ineffable chaîne de télévision CNN, participante nécessaire à toute guerre psychologique avec le tir du premier missile qui est toujours médiatique.
Pour compléter le schéma d’attaque par des sources diverses, CNN présente un rapport intitulé « Des passeports dans l’ombre » pour accuser le Venezuela de conspirer et d’avoir des liens avec le « terrorisme international », l’argument parfait pour n’importe quelle sorte d’intervention des Etats-Unis et de leurs associés.
Maintenant, il en résulte que le Venezuela soutiendrait l’Etat Islamique (ISIS), dans un incroyable roman noir créé par les services de renseignement des Etats-Unis, de la Grande Bretagne et d’Israël, en recourant à de soi-disant témoins ou porte-paroles qualifiés « d’autorisés » dont l’un n’est rien de moins que Roger Noriega, l’ex ambassadeur des Etats-Unis à l’OEA et l’un des soutiens les plus actifs du coup d’Etat d’avril 2002 contre l’ex président Hugo Chávez Frías et la Révolution Bolivarienne.
Ce même Roger Noriega avertissait le 10 novembre 2011 que « l’équipe de médecins chargée du traitement du cancer d’Hugo Chávez ne pense pas qu’il puisse survivre plus de 6 mois, » une spéculation qu’il présente comme certaine et il propose, dans un article publié dans Inter American Security Watch, de se préparer à intervenir au Venezuela.
Noriega, ex sous-secrétaire d’Etat aux Affaires Occidentales et allié de la mafia terroriste cubano-américaine de Miami, tout comme les criminels Luis Posada Carriles et d’autres, est un conspirateur permanent contre les Gouvernements authentiquement populaires d’Amérique Latine. Il a rejoint l’actuel président Donald Trump soutenu par le sénateur cubano-américain de Floride, Marco Rubio, un autre éternel conspirateur contre Cuba, soutien des putschistes latino-américains et ami des mercenaires de l’ISIS avec qui il a fêté à Miami les crimes des invasions coloniales des derniers temps.
En 2003, Marco Rubio a soutenu Noriega quand celui-ci accusait déjà le défunt président Chávez – rien moins que dans le Washington Post – de diriger « un réseau de terreur » dans notre région.
Quand Nicolás Maduro était président du Venezuela par interim en 2013 et candidat du parti au pouvoir, il a dénoncé le fait que les ex ambassadeurs états-uniens Roger Noriega et Otto Reich, avec la « droite salvadorienne », étaient derrière une conspiration pour l’assassiner et saboter le réseau électrique du pays avant les élections du 14 avril de cette année-là, ce qui a été prouvé ainsi que d’autres tentatives de magnicide.
Dans son édition du dimanche 20 mars de cette année-là, le journal le plus influent de la capitale états-unienne a publié un article intitulé « Y a-t-il un réseau de terreur de Chávez aux portes des Etats-Unis ? » dans lequel l’ex fonctionnaire d’origine cubaine appelait le président Barack Obama à surveiller une prétendue conspiration entre le Venezuela et l’Iran. Il estimait qu’Obama devait « fixer son attention sur la région et à l’intérieur de son administration, sur le fait que l’Iran et le Venezuela conspiraient pour imprimer la marque du terrorisme de Téhéran dans l’Hémisphère Occidental. »
Ensuite, il publia de dures critiques concernant des réunions d’envoyés de Washington comme Thomas Shanon pour dialoguer avec le président Maduro et Diosdado Cabello, accusé aussi de trafic de drogues. La rage de Noriega fut illimitée quand l’Organisation pour l’Agriculture et l’Alimentation des Nations Unies (FAO) reconnut que le Gouvernement du Venezuela avait atteint l’objectif du millénaire de l’ONU de réduire de moitié la malnutrition et il lança cette accusation : « Il semble que cette organisation est aussi corrompue que le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies qui sert de plateforme à ceux qui violent le plus ces droits dans le monde. » C’est ce qu’écrivait Roger Noriega.
Maintenant, il semble vouloir se transformer en conseiller « indispensable » de Trump en politique étrangère. Le 6 février dernier, il a commencé sa campagne de harcèlement contre le Gouvernement du Salvador. Ses accusations sont effrayantes. « Les politiques de persécution, la criminalité à l’intérieur du Gouvernement et l’attitude anti-Etats-Unis du président Salvador Sánchez Cerén ne peuvent ni ne doivent être soutenues par nos institutions ni par les impôts des Etats-uniens, » affirme Noriega dans “El Nuevo Herald” de Miami, lançant toutes sortes d’accusations contre ce Gouvernement qu’il accuse aussi à cause de son amitié pour le Venezuela.
Noriega et la véritable équipe terroriste de Washington sont aussi derrière le rapport transmis par CNN considérant le Venezuela comme complice de la vente de passeports à des personnes liées au terrorisme et au trafic de drogues. L’une des sources citées est Misael Lopez, un ex fonctionnaire de l’ambassade du Venezuela à Bagdad, qui, selon CNN, a été intégré dans le service vénézuélien à l’étranger en mai 2013 et a été conseiller à l’ambassade d’Irak jusqu’en septembre 2015.
Cette nouvelle accusation de toute évidence insoutenable mentionne Tareck El Aissami. La réaction vénézuélienne a été immédiate : la chancelière Delcy Rodríguez a accusé CNN, considérant que ce rapport est une typique « propagande de guerre » contre son pays qui tente de relier le Gouvernement à un supposé trafic de passeports au service du terrorisme international.
Cela se produit au moment où le Venezuela est menacé en permanence d’une guerre contre-révolutionnaire qui ne lui laisse aucun répit et va vers des actions de plus en plus violentes. Dans de telles conditions, aucun pays ne permettrait qu’un média qui est le porte-parole de ses attaquants lance une accusation appelant à la guerre et s’ajoute à toute une mobilisation mondiale contre lui. Ce qui se voit dans la forte intervention de la droite internationale dont la meilleure expression est le Gouvernement de droite d’Espagne et ses médias d’anti-communication de masse.
Le Venezuela a toutes les raisons de se défendre, de défendre son peuple, son territoire, c’est un droit de base. La Commission Nationale des Télécommunications (CONATEL) a fait savoir dans un communiqué qu’elle a décidé hier d’entamer une procédure administrative pour sanctionner l’acte de guerre de CNN en prenant les mesures préventives qui s’imposent.
« Une telle procédure répond au contenu que diffuse systématiquement et de façon répétée la chaîne d’information en question dans ses émissions quotidiennes, publiant des contenus qui constituent des agressions directes portant atteinte à la paix et à la stabilité démocratique du peuple vénézuélien » et provoquant un climat d’intolérance quand, sans argument probant, elle diffame et déforme la vérité, et, de ce fait, incite à des agressions extérieures contre la souveraineté du Venezuela.
Face à cette situation, les peuples d’Amérique Latine et le monde entier doivent empêcher tout mouvement qui représente une volonté d’aller plus loin dans la guerre contre-révolutionnaire qu’on nous livre. Ils doivent également rappeler que le président Trump a proposé des troupes états-uniennes au Gouvernement mexicain, bien que le Pentagone soit celui qui dirige la fausse guerre contre le trafic de drogues qui a fait des milliers de morts et de disparus en pays aztèque. Demander à Trump d’intervenir au Venezuela serait ouvrir la porte aux interventions directes en Amérique Latine des Etats-Unis qui n’arrivent pas à atteindre leur objectif de recoloniser et de contrôler toute la région. Il faut arrêter cette offensive si nous voulons survivre libres et enfin souverains dans le monde incertain dans lequel nous représentons encore un espoir pour notre région.

Note de la traductrice:
1Les Kaibiles sont une unité d’élite anti-insurrection des forces armées du Guatemala, spécialisées dans le combat dans la jungle. Créées en 1974-1975 par le régime militaire, elles ont atteint une notoriété mondiale de par leur rôle lors du conflit armé guatémaltèque, et en particulier l’implication de certains d’entre eux dans le massacre de Dos Erres de 1982. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaibiles)
Traduction de l’espagnol par Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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