۱۳۹۶ تیر ۱۲, دوشنبه

La répression se durcit dans le Rif marocain

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Depuis le 26 juin, fin de Ramadan et jour de fête, la répression a augmenté. La population du Rif et d’ Al Hoceima en particulier continue de protester pacifiquement. Forte des expériences de Tunisie et d’ailleurs, elle sait que le chaos peut entrainer une situation bien pire encore que celle qui est vécue actuellement. Néanmoins, elle continue de réclamer un véritable développement, des hôpitaux, des écoles, une université ainsi que la libération des nombreux détenus arrêtés par les autorités.

La presse nationale et internationale est priée de coopérer uniquement avec les partis politiques et les syndicats décrédibilisés pour leur alignement avec le pouvoir en place. Les journalistes qui ne reprennent pas la version officielle sont empêchés de travailler ou expulsés. Cette même presse présente les Rifains comme des séparatistes, délinquants et vendeurs de drogue, afin de légitimer une répression dure qui s’en prend à des innocents.
Le discours politique du mouvement est pourtant progressiste, rationnel et moderne. On n’y trouve pas d’obscurantisme religieux mais une réelle aspiration à plus d’égalité et de justice. C’est d’ailleurs ce qui rend leurs revendications plus nationales que régionales. Loin du séparatisme dont on l’ accuse, le mouvement du Rif attend et reçoit un soutien de toutes les régions du Maroc. Les manifestations de solidarité se multiplient un peu partout, des étudiants ont manifesté leur soutien à Fès, des marocains émigrés veulent porter plainte contre le roi et un appel au boycott de MARJANE, groupe de supermarchés appartenant au roi, a été lancé.
Ce qu’il se passe aujourd’hui est plus qu’ un soulèvement momentané contre l’abandon économique du Rif ou une contestation de la légitimité religieuse du roi (1), c’est la continuation d’une « guerre de classes » qui a porté le monarque au 7ème rang des plus riches chefs d’Etat dans le monde, et qui a fait reculer le peuple marocain dans l’échelle de développement humain à la 123 ème place. Le Harak du Rif est une protestation populaire contre l’oppression des dominants et on peut supposer qu’il y en aura forcément d’autres.
Face à cette indignation, le pouvoir craint un soulèvement plus général et intensifie la répression. On a vu, depuis le 26 juin, se multiplier l’envoi à Al Hoceima de groupes (policiers et soldats) qui s’entrainent à la répression, cherchant la confrontation, manifestant des attitudes de mépris, entrant dans les habitations par la force, de nuit, commettant enlèvements et torture. Une violence policière urbaine n’ayant plus rien à voir avec un service d’ordre encadrant les manifestations se met en place. D’après des témoins, Al Hoceima craint de devenir un champ d’expérimentation, un terrain d’exercice de la répression policière pour tout le Maroc..
Une question se posera bientôt : la police et l’armée exécuteront-elles leur mission de défense des citoyens ou vont-elles réprimer à plus grande échelle la population au profit du pouvoir en place ?

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Note:
(1) Suite à la dénonciation de Nasser Zefzafi du prêche d’un imam, préparé et servi par le ministère de l’intérieur et le ministère de la religion.

D’après des témoignages sur place au Maroc pour Investig’Action

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