Nicaragua : 7 similitudes entre les protestations
violentes au Nicaragua et au Venezuela
- 26 Avr 2018
1.Les armes non conventionnelles : L’utilisation d’armes artisanales pour affronter les corps de sécurité est destinée à créer une ligne floue entre la protestation pacifique et les tactiques de subversion et de guerre urbaine pour qu’il y ait des morts qui ensuite seront endossées par le Gouvernement dans le cadre d’un dossier sur « les violations des droits de l’homme. »
Billes, mortiers, roquettes, entre autres choses, sont utilisés par les groupes mercenaires de choc au Venezuela. Adrián Duque, Armando Cañizalez, César Pereira, Diego Arellano, Miguel Castillo, Roberto Durán et Yeison Mora ont été tués par des tirs de sphères métalliques ou de billes du même côté des manifestations. Andrés Uzcátegui, Nelson Arévalo Avendaño, Neomar Lander et Engelberth Duque Chacón, sont morts en manipulant des explosifs artisanaux.
Pendant les protestations violentes au Nicaragua, les groupes armés qui étaient à l’avant-garde ont utilisé les mêmes engins.
2.Campagnes de rumeurs : Des informations non confirmées sont données par des opérateurs de guerre psychologique qui utilisent les réseaux sociaux comme amplificateurs pour créer l’angoisse et la panique dans la population. Lors des protestations au Venezuela l’année dernière, certains dirigeants de l’opposition ont mené une campagne de rumeurs pour lier le Gouvernement vénézuélien à la soi-disant utilisation d’armes chimiques afin d’attirer l’attention des médias internationaux et provoquer la terreur dans l’opinion publique. A ce moment-là, de l’autre côté de l’Atlantique, on accusait le Gouvernement de la Syrie de mener à bien une attaque chimique. Quelques temps plus tard, il s’est confirmé que cette soi-disant attaque était un montage pour justifier une campagne de bombardements des Etats-Unis sur la Syrie.
En utilisant ce même sens de l’opportunité, au Nicaragua, on a aussi essayé de lier le Gouvernement à l’utilisation d’armes chimiques, un mensonge qui, même s’il a été dévoilé, a été utile pour encourager la violence grâce aux réseaux sociaux.
3.Manipulation du nombre de morts : Le nombre de morts pendant les violences est donné sans explication ni commentaire, c’est pourquoi, comme au Venezuela, les médias en rendent le Gouvernement ou « des collectifs armés » responsables. Par cette tactique, on met sur pied, en utilisant les médias, un dossier qui permet l’intervention ou le coup d’Etat, selon les circonstances. Des médias comme ABC ont annoncé un nombre de morts que même les médias locaux ne peuvent confirmer. Comme on l’a vu dans la « similitude » précédente, ces estimations ont été lancées par des agents qui ont une longue expérience de la guerre de l’information contre le Venezuela et elles ont tourné en boucle.
Au Nicaragua, les médias internationaux ont répété en choeur des « rapports » fantomatiques qui donnent plus de vingt morts sans pouvoir dire si c’est confirmé ou non.
En appliquant la même manœuvre de désinformation, on a essayé de cacher le fait qu’en 2017 au Venezuela, sont mortes, par exemple, vingt-cinq personnes qui passaient près d’une manifestation mais n’y participaient pas directement. Des cas comme ceux de Almelina Carrilo (Caracas) ou de Paola Ramírez (Táchira) – des assassinats commis par des manifestants d’opposition – ont été utilisés comme détonateurs médiatiques pour intensifier la violence en en rendant responsable le Gouvernement, sans que les affaires aient été résolues.
4.Pillages et dommages à la propriété publique et privée : Les groupes armés au Nicaragua ont pillé plusieurs magasins d’électroménager et même de motos à certains endroits et ont causé des dommages à des installations de l’Etat, comme des hôpitaux ou des écoles. C’est une violence professionnelle qui non seulement s’est focalisée sur des infrastructures de services essentiels pour la vie quotidienne de la population mais aussi sur des symboles et des institutions du pouvoir de l’Etat.
Dans la municipalité de Chacao, dans l’état de Miranda du Venezuela, certains événements similaires sont arrivés quand des groupes de choc financés par l’anti-chavisme ont incendié et attaqué des édifices publics comme la Direction Exécutive de la Magistrature du Tribunal Suprême de Justice. Ce n’est qu’un petit exemple : des unités de transport public, des bibliothèques et hôpitaux ont été brûlés en 2017.
5.Utilisation de franc-tireurs : Au Venezuela, il y a eu des assassinats sélectifs menés à bien par des franc-tireurs. Ainsi ont été assassinés le sergent Niumar San Clemente (Miranda) et le membre de la police de Carabobo Jorge Escandón. Jesús Leonardo Sulbarán et Luis Alberto Márquez, des employés du gouvernement de Mérida ont aussi été abattus par des tirs partis de plusieurs immeubles à Mérida.
Seul le journaliste Ángel Gahona, travaillant pour une chaîne d’Etat, a été assassiné dans la soirée du samedi alors qu’il transmettait sur Facebook Live les événements survenus à la Mairie de Bluefields, Nicaragua. Il marchait derrière les forces de police et il a reçu une balle dans la tête devant des dizaines de personnes. Après la 11 avril 2002, de l’ Euromaidan jusqu’au Nicaragua, les franc-tireurs ont été utilisés de façon récurrente dans les opérations de coup d’Etat organisées par les Etats-Unis.
6.Utilisation du monde du spectacle : Instrumentaliser la sensibilité de gens liés à l’industrie du divertissement est une propagande qui marche bien pour trouver des soutiens aux violences dans des couches sociales de plus en plus larges de l’opinion publique. Ce catalyseur est toujours utile pour ce genre d’opérations. Dans le cas du Venezuela, ils ont eu beaucoup de personnages médiatiques qui ont manifesté leur partialité contre le chavisme.
Au Nicaragua, cette stratégie a aussi été appliquée grâce à des personnalités internationales de la musique, à la Miss Nicaragua 2018, Adriana Paniagua, et à d’autres personnalités de l’industrie locale du divertissement.
7.Symboles et glorification de la mort : Les listes de morts écrites à la craie sur la chaussée utilisées au Nicaragua sont identiques à celles écrites au Venezuela pendant les guarimbas de 2017 pour occulter les causes de chaque mort et déplacer les visages humains de la violence sur le Gouvernement. Même lorsque parmi les morts, aussi bien au Venezuela qu’au Nicaragua, il y a des membres des corps de sécurité, des étudiants, des travailleurs et des activistes politiques. Il est important pour la diffusion dans les médias de grossir de fausses listes et d’instaurer l’image d’une « lutte non violente » qui, reconnue au niveau international, vide de tout sens local ces morts en les transformant en produits de consommation.
D’autres similitudes existent dans le dispositif qui a été mis en place au Nicaragua : le soutien du clergé catholique aux « manifestants », la « préoccupation » du Gouvernement des Etats-Unis, l’engagement de délinquants dans les protestations ainsi que la justification continuelle et le patronage des ONG, des médias et des élites patronales organisés par Washington grâce à ses mécanismes « doux. »
Traduit de l’espagnol par Bolivar Infos, Relu par B.B. pour Investig’Action
Source : Mision Verdad
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