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Les femmes et l’oppression néocoloniale

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8 juin 2015
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« On raconte que Bonaparte reprocha à l’une de ses compatriotes de s’occuper de politique ; elle lui répondit : ‘’Sire, dans un pays où, les femmes sont mises à mort, il est tout à fait naturel qu’elles veuillent savoir pourquoi ‘’ ». Chères compatriotes, dans ce Sénégal où les femmes sont la majorité des 46,6% de la population vivant en dessous du seuil de la pauvreté ; la majorité des 50% des personnes âgées de plus de 15 ans non alphabétisées ; où 392 d’entre elles sont obligées de mourir chaque fois qu’il y a 100.000 naissances ; où il n’y a que 02 sages-femmes pour mille grossesses très loin de la norme OMS de 06 sages-femmes pour mille naissances vivantes ; où 93 femmes, tous les jours soit plus de 33.000 femmes dans l’année, pleurent la mort de leur enfant de moins de 05 ans ; où quand elles naissent elles ne peuvent espérer vivre que 59 ans soit plus de 10 ans de moins qu’au niveau mondial… il est tout à fait naturel que chacun réponde à la question « pourquoi ? ». La destinée a réservé au moins deux parts amères aux femmes sénégalaises : être nées dans un pays semi colonial ou être nées femmes.



ETRE NEES DANS UN PAYS SEMI COLONIAL

Il n’y a vraiment pas de quoi bomber le torse. La situation du Sénégal est grave. Pour la dialyse, il y a entre 40 à 50 générateurs au Sénégal alors que d’autre pays ayant la même population que le Sénégal ont entre 560 à 600 générateurs. Le Sénégal veut porter sa production de semences certifiées de 12 à 25% d’ici 2017. Dans la région de Sédhiou, 116 villages sur plus de 924 disposent de l’électricité soit 12,6% et 40% des salles de classe sont en abris provisoires soit 1.666 sur 2.996 salles de classes.

Et voir, dans ce contexte, une minorité de sénégalais, serviteurs de la majorité, conduire les mêmes voitures que des ministres et députés de pays au PIB impressionnant de grandeur ou avoir des villas, des fortunes, des salaires et caisses noires qui font pâlir de jalousie dans les pays développés est scandaleux. Mais enfin, cet état de fait, malgré tout le tintamarre sur la bonne gouvernance, est la condition de l’acceptation par cette minorité de la poursuite de la voie de la trahison anti nationale.

Le personnage d’Ousmane Sembène, Guelewar, serait plus dédaigneux encore devant le don, le vendredi 13 février 2015, de 2,3 milliards de francs CFA du Japon au Sénégal pour l’achat de 8.000 tonnes de riz dans le cadre d’un programme d’aide alimentaire. Ou encore la réception le même jour par le Sénégal d’un don de 1,2 milliards de franc CFA pour l’électrification solaire de 120 postes de santé dans le cadre du projet d’amélioration de la performance du secteur de la santé en milieu rural. Que dire alors - c’est plus récent encore - des 10.000 tonnes de médicament du roi Mohamed V ?

Le colon français, au moment de l’indépendance octroyée, s’est arrangé pour mettre à la tête du Sénégal ceux et celles de nos concitoyens qui n’avaient jamais prononcé auparavant le mot « indépendance » et qui s’enfuyaient dès qu’il était suggéré. Cela dans le but de poursuivre l’entreprise de pillage et de domination de notre peuple à travers des politiques libérales. Ces concitoyens pour qui la trahison était rentable se sont évertués jusqu’à nos jours, avec l’aide de leur maître, à rester le plus longtemps au pouvoir. Le Sénégal digne, avec ses batailles remportées mais sans avoir gagné la guerre, n’a jamais cessé de se battre pour le « Mom Sa Rew » malgré les brimades, les marginalisations, les assassinats…Voilà pourquoi ces politiques néo libérales, hier les plans d’ajustement structurels (PAS) et aujourd’hui les accords de partenariat économique (APE), ainsi que d’autres mécanismes comme le franc CFA sont imposés à notre peuple car acceptés avec la complicité du Sénégal indigne.

Ce sont ces politiques qui privent notre peuple des ressources suffisantes pour avoir suffisamment de sages-femmes, de pédiatres, de gynécologues et autres agents de santé, de structures de santé ; de personnel enseignant et de structures d’éducation ; d’industries et d’un marché national pour celles-ci ; de suffisamment de matériel agricoles et de subventions pour nos populations paysannes…

Qui accapare le secteur des banques et d’autres secteurs stratégiques. Qui privent notre peuple de ses terres, de ses ressources halieutiques…de son or aussi. Le président de la république du Sénégal vient d’avouer que « nous n’avons que 3% sur l’or qu’on exploite chez nous ». Il en sera ainsi avec le pétrole que l’on vient de découvrir tant que le Sénégal indigne sera au pouvoir. Le capital au détriment du travail ! Cette contradiction, qui n’est pas propre au Sénégal ni aux mines a fait dire à Odile Tobner, « si l’activité africaine de Bolloré est, selon Capital.fr, de loin la plus rentable du groupe, représentant seulement 25% du chiffre d’affaires mais rapportant 80% des bénéfices, pour ses peuples l’Afrique est tout sauf un pays de Cocagne. Sans véritable souveraineté, la croissance économique ne se transformera jamais en développement des peuples. ».

L’inspecteur d’académie de Dakar, lors de la cérémonie de restitution du programme « jangando » pour la région de Dakar le 06 mai 2015, disait : « nous sommes rattrapés par les recrutements à moindre frais ». De la même manière que les sénégalais dans les pirogues de 2006 et dans les rafiots de 2015 sont le signe d’un Sénégal rattrapé par la Nouvelle Politique Industrielle, la Nouvelle Politique Agricole et les autres Plans d’Ajustement Structurel ancêtres des Accords de Partenariat Economique.

1 km de piste coûte entre 20 et 25 millions, 1 centre de santé bien équipé 1,5 milliard, 1 magasin de stockage coûte 80 millions, un enseignant et un gynécologue coûtent…Ces politiques nous privent des ressources nous permettant de faire face aux besoins de notre peuple. Comment avoir suffisamment de ressources quand téléphone, eau, rail…sont privatisés ? Privatisations imposées par le FMI et la BM. Privatisations bénéficiant aux multinationales du Nord.

Pour illustrer cela, reprenons le cas de la région de Sédhiou. Des besoins d’investissements de 856 milliards de F CFA ont été évalués avant le conseil des ministres décentralisé tenu à Sédhiou. Le premier ministre informe que l’état et ses partenaires ont déjà dégagé 137 milliards (il y a donc un gap de 719 milliards). Or le coût de l’urgence est évalué à 356 milliards de F CFA (selon Nfaly Badji, directeur de l’ARD de Sédhiou, in Le Soleil du mardi 24 février 2015). Le conseil des ministres décentralisé de Sédhiou du 25 février 2015 annonce une rallonge de 13 milliards effectuée par Macky Sall aux 187 milliards budgétisés par le conseil interministériel la veille. Soit 200 milliards d’investissement dans le cadre d’un programme spécial d’investissements publics 2015-2017. Le peuple est ensuite informé qu’il y aura après un programme triennal 201862021 pour prendre le relais des grands investissements.

C’est aussi valable pour toutes les autres régions du Sénégal comme la région de Kaffrine. Pour se moderniser Kaffrine a besoin d’un programme de 344.431.664.403 F CFA. Seuls 19.745.250.252, soit 6% du montant sont déjà mobilisés par l’Etat et ses partenaires dit le gouvernement.

Pour la campagne agricole de cette année, le gouvernement a informé qu’il subventionnerait 13.000 semoirs, 1040 houes occidentales et 650 houes sine. Il y a 14.958 villages au Sénégal. Dans le domaine de l’agriculture, la politique d’oppression contre le peuple sénégalais en général et dans sa fraction paysanne en particulier donne 0,869 semoirs par village, 0,069 houes occidentales par village, 0,043 houes sine par village. Ces quantités infinitésimales doublées du manque de maitrise de l’eau, conséquence toujours de l’oppression néocoloniale du Sénégal, ont comme effet en année de déficit pluviométrique comme cela a été le cas en 2014 le recensement de 1,5 millions de sénégalais en situation d’insécurité alimentaire en juin 2015. Situation qui révèle la tragédie du monde paysan sénégalais, de la paysanne sénégalaise en particulier.

Ces politiques frappent indistinctement les sénégalais peu important leur sexe et leur âge. C’est pourquoi c’est aux sénégalais sans distinction de sexe et d’âge de libérer notre pays de cette domination, de ce système qui nous impose une situation tragique marquée notamment par un gap de 4.000 sages-femmes à combler et où seuls 59% des accouchements sont assistés par un personnel médical qualifié.

« Si vous ressentez vos chaines, vous êtes déjà à moitié libre »



L’intérêt des peuples du Sénégal et d’Afrique exige en ce moment avec une force particulière l’entrée des femmes dans les rangs organisés du Sénégal et de l’Afrique dignes combattant pour la libération du Sénégal et de l’Afrique. Cette tâche sera d’autant plus facilement réalisée que les femmes y prendront une part plus importante, plus consciente et plus volontaire.

Parce que les organisations anti impérialistes veulent prendre le pouvoir, il est dangereux de ne pas agir sur les masses inertes des femmes non entraînées dans le mouvement des ménagères, des employées, des paysannes… non affranchies des conceptions de collaboration et des préjugés, et non rattachées par un lien quelconque au grand mouvement de libération qu’est l’anti impérialisme. Les femmes sénégalaises non entraînées dans ce mouvement constituent inévitablement un appui pour l’impérialisme et ses collaborateurs, et un objet pour sa propagande semi coloniale. L’inconscience des femmes peut jouer un mauvais rôle dans la lutte de notre peuple contre l’impérialisme et ses effets.

De tout ce que nous venons de dire résulte la tâche immédiate des femmes héritières de celles de Nder : étendre l’influence de l’anti impérialisme aux vastes couches de la population féminine du Sénégal et arracher les femmes de l’influence des conceptions impérialistes et à l’action des partis collabos, pour en faire de véritables combattantes pour l’affranchissement total de la femme.

Ce que l’anti impérialisme donnera à la femme sénégalaise, en aucun cas, le mouvement féminin collabo ne saurait le lui donner. Aussi longtemps que le Sénégal sera dominé, l’affranchissement de la femme sénégalaise n’est pas possible.

La parité ne supprime pas la domination impérialiste



Tout rapport et appui de la femme anti impérialiste au féminisme pro impérialiste ne fait qu’affaiblir les forces pour l’indépendance et retarde la révolution anti impérialiste, c’est-à-dire l’affranchissement de la femme. Nous libérerons le Sénégal et l’Afrique que par l’union dans la lutte de tous les anti impérialistes femmes et hommes et non par l’union des forces féminines des deux camps opposés (anti et pro impérialistes). Face à la question nationale, la question de sexe passe au second plan.

La lutte de la femme contre sa double oppression, l’impérialisme et la dépendance familiale et ménagère, est une lutte des anti impérialistes des deux sexes contre l’impérialisme et pour l’émancipation des femmes.

L’oppression des femmes sénégalaises a toutes ses racines dans l’impérialisme d’abord. Pour en finir avec cette oppression, il faut passer à un ordre social nouveau : un Sénégal libéré de l’impérialisme.

Ce qui précède nous amène à questionner la parité homme-femme dans les fonctions électives au Sénégal. Qu’est-ce qui a changé dans la gestion des communes sénégalaises depuis le 29 juin 2014, date des premières élections locales exigeant la parité dans la constitution des listes des candidats ? Le Conseil Economique Social et Environnemental est-il différent de l’assemblée nationale du fait qu’il se trouve à sa tête une femme ? A-t-on une assemblée nationale sénégalaise de rupture du fait de la parité dans la constitution des listes de candidats lors des élections législatives de 2012 ? Les 33.000 femmes qui perdent chaque année leur enfant de moins de 05 ans, celles qui perdent leur enfants et époux dans les fosses communes des mers et du désert du fait des politiques néo libérales, les sénégalaises qui sont comprises dans les 46,6% qui sont maintenus en dessous du seuil de pauvreté…la parité est-elle leur priorité ? De la même manière que la bourgeoisie trompe le peuple en essayant de le rallier sous son drapeau, de la même manière la bourgeoisie et petite bourgeoisie féminines ont dupé les larges masses des femmes en les ralliant à leur agenda petit bourgeois.

La majeure partie des femmes sénégalaises, de leur chaumière, pensent allégement des travaux domestiques, accès à l’eau, crèche pour pouvoir aller au travail en dehors de la maison…Tandis que les autres, de leur palais rêvent de participation au parasitisme de nos ressources.

Dans le contexte actuel, la lutte pour la parité ne peut être assimilée au mot d’ordre de Lénine « Chaque cuisinière doit apprendre à diriger l’Etat » dans un contexte russe où il fallait attirer les femmes russes même les plus arriérées à la vie publique par les soviets. Ici, ce qui sera enseigné aux femmes c’est comment duper ses mandants, le peuple.

Changeons la situation économique et sociale de la femme sénégalaise et celle-ci sera émancipée. Permettons aux femmes petites bourgeoises d’accéder aux postes électifs et nous permettons à celles-ci d’intégrer la bourgeoisie bureaucratique par l’accès aux moyens d’enrichissement personnel comme leurs congénères masculins. Il n’est pas nécessaire de réinventer G. Deville dont le mot sonne si juste. « (…) nous n’entreprenons pas de campagne pour l’admission actuellement des femmes aux droits politiques, et que, dès lors, la fantaisie de la candidature féminine ne nous compte pas au nombre de ses partisans, quoique, dans les groupes du parti ouvrier, les femmes soient sur le pied de la plus complète égalité avec les hommes ? Sachant que le droit de suffrage est impuissant à amener l’émancipation humaine, nous ne pouvons commettre la faute de perdre un temps précieux à poursuivre un but qui, par impossible supposé atteint, serait incapable d’améliorer la situation de la femme. Ce serait pour elle et pour ceux dont les efforts auraient été égarés, une déception de plus à ajouter à toutes celles que le suffrage universel a causées ; seulement la responsabilité, cette fois, retomberait entière sur ceux qui se seraient abandonnés à un sentimentalisme par trop irréfléchi. L’émancipation féminine est subordonnée à la transformation économique, et ce n’est qu’en travaillant à celle-ci qu’on fera réellement quelque chose pour celle-là ; agir autrement, c’est sciemment ou non, se faire complice de diversions nuisibles aux intérêts qu’on affecte de défendre. ».

Au même Deville nous emprunterons l’image. Si, en effet, de même que le malade a de sa douleur une notion plus exacte que le médecin qui le soigne, la femme a plus que tout autre une idée précise des privations qu’elle endure, dès qu’il s’agit du remède à appliquer, les femmes, en tant que femmes, ne sont pas plus aptes à indiquer la solution de la question sociale, que les malades à découvrir le traitement convenable ; quand elle existe, leur compétence en cette matière provient d’études spéciales et non de leur sexe de femmes. Que ce soit un homme ou une femme (et même un jeune cela dit en passant) qui soit élu sous le drapeau de la collaboration impérialiste, le résultat sera le même. La candidature féministe au Sénégal, en tant qu’elle n’est que la candidature d’une femme, est un leurre. Il faut, aujourd’hui au Sénégal dominé, une candidature anti impérialiste. Et pour cela il faut choisir des candidats en vertu des services qu’ils peuvent rendre en termes de rupture et non de leur sexe ou âge.

Cabral disait déjà, « notre parti et la lutte doivent être dirigés par les meilleurs fils et filles de notre peuple ». Il en est de même dans les communes, l’assemblée nationale…quand les anti impérialistes auront conquis le pouvoir.

ÊTRES NEES FEMMES

Dans la rubrique « Faits divers », l’on nous parle d’une histoire qui se déroule à Yang-Yang. Celle de Taubel une femme tuée, le 1er juin 2015 par son époux. Celui-ci lui a asséné des coups de coupe-coupe. Il lui aurait coupé la carotide, sectionné l’épaule gauche et le genou gauche. Le 05 juin, on nous parle de Fanta, cette fois-ci à Goudiry, qui est empoignée par son époux puis poignardée. Ces violences, ainsi que d’autres exercées sur les femmes sénégalaises sont loin d’être des faits divers. C’est le lot de plusieurs femmes sénégalaises du fait qu’elles sont femmes.

Au moins 3.600 cas de viol ont été dénombrés au Sénégal pour l’année 2014. Nous pourrions paraphraser Angela Davis. Les violences doivent rappeler aux femmes l’immuabilité essentielle de leur féminité. Dans la société phallocrate sénégalaise, le mot « femme » signifie encore passivité, acceptation, faiblesse, résignation, inférieure. Êtres d’une dignité inférieure à celle des hommes, l’on peut s’approprier leur corps.

L’oppression de nos compatriotes du fait de leur féminité est telle que même leur corps ne leur appartient pas. C’est ce que confirme aussi la dernière Enquête démographique et de santé-continue (Eds-c). 25% des femmes âgées entre 15 et 49 ans déclarent avoir été excisées.

Le taux de prévalence contraceptive a augmenté de 8 points entre 2010 et 2014, passant ainsi de 12 à 20,3%. Sans permission de l’époux la majeure partie des femmes ne peuvent utiliser de méthode contraceptive. Alors l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) ? Les gardiens du temple phallocrate veillent.

Une autre illustration de l’oppression des femmes sénégalaises est que 80% des femmes n’ont pas un accès direct au foncier. Seules 20% détiennent une attribution régulière des terres. A cela il faut ajouter que si la superficie moyenne exploitée par un homme sénégalais tourne autour de 6,9 ha celle des femmes sénégalaises varie autour de 3,4ha.

Comment ne pas évoquer cet autre exemple plus pernicieux de la double oppression de nos sœurs et mères que constitue la pratique consistant à se blanchir la peau communément appelée « xeesal ». 50 à 60% des sénégalaises s’adonnent au « xeesal ». Il existe même une typologie de cette pratique véritable problème de santé publique. Certaines de nos compatriotes n’hésitent pas à vous dire fièrement « je ne fais que du ‘’leral’’ ». A la fois oppression raciale et oppression phallocratique. En plus de la lutte qu’elle partage avec les sénégalais, les sénégalaises ont des revendications spécifiques.

Dans la société que les progressistes sénégalais veulent édifier, la femme est l’égale de l’homme. C’est pourquoi une lutte résolue contre les théories et pratiques qui infériorisent la femme continuera à être menée.

La transformation sociale du Sénégal passe par sa libération des liens de l’impérialisme ou ne sera pas. Concomitamment, apostrophons les plus téméraires comme le fit si bien Sojourner Truth. « Le petit monsieur en noir, là-bas, dit que les femmes ne peuvent avoir les mêmes droits que les hommes parce que le Christ n’était pas une femme. D’où venait le christ ? D’où vient votre Christ ? De Dieu et d’une femme ? L’homme n’a rien à voir avec lui ! ». S’ils ne veulent rien comprendre ajoutons : « Si la première femme créée par Dieu était assez forte pour renverser le monde seule, les femmes devraient être capables de le remettre à l’endroit ! ». Ne pas militer pour l’émancipation de la femme revient à se mutiler. Cela revient à prendre la décision de n’utiliser qu’une seule des deux jambes. Or le Sénégal irait bien plus vite avec deux jambes qu’avec une. La révolution anti impérialiste aussi. D’où toute la justesse de Sankara quand il dit : « La révolution et la libération de la femme vont de pair. Et ce n’est pas un acte de charité ou un élan d’humanisme que de parler de l’émancipation des femmes. C’est une nécessité fondamentale pour le triomphe de la révolution. Les femmes portent sur elles l’autre moitié du ciel. ». Cette moitié, les anti impérialistes des deux sexes la conquerront ensemble.

Dans un Sénégal libéré, nous libérerons la femme car toute action contre l’oppression néocoloniale est un progrès soulageant la situation de la femme. Rallions la majorité des femmes sénégalaises à la lutte contre l’oppression néocoloniale. Elles vont constituer l’armée décisive qui va changer la base du Sénégal. Et l’on dira d’elles plus que ce qu’il a été dit des femmes russes, chinoises, cubaines, algériennes, sud africaines,…Ou encore ce qu’un observateur bourgeois de la commune écrivait, en 1871, dans un journal anglais. « Si la nation française ne se composait que de femmes, quelle terrible nation ce serait ».

Dakar, le 07 juin 2015

Références :


- Femmes, race et classe, Angela Davis, 1981
- La femme et le communisme, Jean Freville, Janvier 1950
- La propagande parmi les femmes, IIIe congrès Internationale Communiste, Juin 1921

Source : Investig’Action

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