۱۳۹۴ مهر ۱۴, سه‌شنبه

|
5 octobre 2015
Article en PDF : Enregistrer au format PDF

Comment qualifier Leopoldo Lopez de "prisonnier de conscience" quand, en plus des faits déjà évoqués, il a été l'un des acteurs les plus visibles et les plus violents de la répression du régime putschiste qui renversa pour 48 heures Hugo Chavez en 2002 ? Le dirigeant politique condamné, a lancé un appel ouvert et public, clairement destiné à l'insurrection, "au soulèvement", à "rester dans les rues jusqu'à obtenir la sortie du Gouvernement", "jusqu'à ce que nous arrivions à faire sortir ceux qui nous gouvernent" qui a conduit à des mois de violence politique pour obtenir le renversement d'un Gouvernement légitime et jouissant d'un large soutien des citoyens.



Les déclarations de la présidente du Parti socialiste du Chili contre la condamnation de Leopoldo Lopez, un dirigeant d’opposition reconnu coupable d’incitation à la violence et d’autres délits dans le cadre d’un plan clairement séditieux intitulé "La Sortie" (1) qui a conduit à une forte vague de violence de rue de tendance fasciste qui a duré plusieurs mois et a coûté la vie à 43 êtres humains et provoqué des pertes matérielles de plusieurs millions, sont inacceptables et douloureuses.

Des déclarations aussi malheureuses qu’empreintes de désinformation dans lesquelles cette dame, fille de Salvador Allende, a dit : "je ne peux pas comprendre qu’un opposant qui fait une action non violente, qui exprime son opinion critique envers un Gouvernement puisse être emprisonné".

Comment lire, comment comprendre ces affirmations en tenant compte de l’histoire récente du Chili, de son histoire personnelle et de notre propre histoire familiale ?

Une histoire qui a été marquée justement par cette sorte de violence débridée et pleine de haine. Le dirigeant politique condamné, Leopoldo Lopez, a lancé un appel ouvert et public, clairement destiné à l’insurrection, "au soulèvement", à "rester dans les rues jusqu’à obtenir la sortie du Gouvernement", "jusqu’à ce que nous arrivions à faire sortir ceux qui nous gouvernent" qui, comme nous l’avons dit, a conduit à des mois de violence politique pour obtenir le renversement d’un Gouvernement légitime et jouissant d’un large soutien des citoyens.

Comment dire que l’action préméditée du plan séditieux "La Sortie" est "une action non violente" qui "exprimait seulement une opinion critique envers un Gouvernement".

Pire encore, comment qualifier Lopez de "prisonnier de conscience" quand, en plus des faits déjà évoqués, il a été l’un des acteurs les plus visibles et les plus violents de la répression du régime putschiste qui renversa pour 48 heures Hugo Chavez en 2002 ?

Pourquoi faire de pareilles et malheureuses déclarations, aussi réductrices, aussi mal informées, aussi empreintes de double norme ? "En son nom personnel" et "en tant que présidente du Parti Socialiste du Chili" en sachant parfaitement que celle qui parle est la fille de Salvador Allende.

Pourquoi parler de Leopoldo Lopez et se taire sur les multiples crimes et atrocités qui son commis chaque jour au nom de la soi-disant lutte anti-terroriste, de la démocratie et de la liberté ?

Je crois qu’il y a des réponses qui sont plus des réponses de fond et qui ont à voir avec l’idéologie, avec des concepts sur le socialisme et le néo-libéralisme, etc... mais dans ce cas, une double norme est surtout mise en évidence quand on parle de démocratie et de droits de l’homme, quand il y a une évaluation et un jugement négatifs à priori quand on parle de ces sujets dans le cas du Venezuela et de Cuba et quand d’un autre côté, on ne dit rien, on ne signale rien, on ne condamne pas, par exemple, les crimes contre l’humanité commis par l’Etat d’Israël contre le peuple palestinien, les fosses communes de "l’uribisme" en Colombie, les tortures dans la prison de Guantanamo, la terrible disparition de 43 normaliens au Mexique il y a 1 an !

Pourquoi le silence face aux prisonniers politiques mapuches, le harcèlement et la répression brutale des communautés mapuches par le Gouvernement qu’elle représente ? Ou simplement les guerres génocides provoquées et soutenues par le Gouvernement des Etats-Unis dans le monde, etc...Là, il n’y a pas de dénonciations, il n’y a que le silence.

D’un autre côté se trouve le pragmatisme de la politique, le détourment de l’attention des problèmes intérieurs, quand le Gouvernement du Chili est en train de vivre ses pires moments en terme de légitimité devant les citoyens, quand la classe politique est considérée d’une façon tellement négative, quand les scandales de corruption structurelle de la politique au Chili ( eh oui, de ce Chili soi-disant si incorruptible) sortent au grand jour.

Nous l’appelons corruption structurelle et immorale (et d’une certaine façon "légalisée" dans la constitution actuelle héritée de Pinochet) parce que maintenant, on sait jusqu’à quel point la politique s’est prostituée devant le pouvoir économique des grandes entreprises, des familles les plus puissantes, des grandes fortunes qui financent les campagnes politiques à tous les niveaux et dans presque tous les secteurs et presque tous les partis politiques.

Mais le pire et le plus immoral, c’est quand des entreprises spoliées et mises hors la loi par l’Etat chilien pendant la dictature de Pinochet, des entreprises stratégiques qui ont été remises, par exemple, à celui qui était alors le gendre de Augusto Pinochet, Julio Ponce Lerou, et qui, à travers l’entreprise Sociedad Química Minera de Chile (SOQUIMICH) apparaît comme remettant des sommes de plusieurs millions à des campagnes politiques des partis de l’actuel Gouvernement et même à des gens du Parti Socialiste, ce même parti que fonda Salvador Allende, des gens comme le sénateur Fulvio Rossi (qui a même rencontré Enrique Capriles lors de sa dernière visite au Chili) qui a été appelé à témoigner au sujet de bulletins facturés à l’entreprise contrôlée par l’ex gendre de Augusto Pinochet. Même chose avec Milton Lee Guerrero, ex trésorier du Parti Socialiste.
D’un autre côté, il y a des gens comme Enrique Correa, un important dirigeant politique pendant le Gouvernement de l’Unité Populaire et qui est maintenant un important lobbyiste de la Consultora Imaginación qui a conseillé la SOQUIMICH, le groupe Penta et le groupe Lucsik, tous des groupes économiques qui financent la politique chilienne et qui, de plus, avec une incohérence idéologique et éthique absolue, est vice-président de la Fondation Salvador Allende…

Enfin, on ne peut oublier de commenter les déclarations de Felipe González pour qui “Pinochet respectait beaucoup plus les droits de l’homme que Maduro”. des copinions comme celles-ci sont une véritable insulte aux droits de l’homme et à l’histoire, une insulte à des millions de victimes des dictatures latino-américaines. Ces déclarations font partie de la même campagne internationale contre le Venezuela campagne dont malheureusement, la sénatrice Isabel Allende s’est fait l’écho.

Cela n’est pas un hasard car monsieur Felipe González et le PSOE sont les référents idéologiques du Parti Socialiste du Chili d’après-dictature. Il faut demander à la direction du Parti Socialiste du Chili qui a souffert dans sa propre chair des horreurs et des atrocités de la dictature de Pinochet si elle est d’accord avec le fait qu’un tel caméléon politique qui, par ces déclarations, a montré sans pudeur son manque total d’éthique, continue à être son mentor politique.

Pablo Sepúlveda Allende est le petit-fils de Salvador Allende, il est médecin et réside à Caracas.

Note :

1 ) Le plan "La Sortie" ("La Salida") a directement dérivé vers les protestations violentes, ce qu’on a appelé les "guarimbas" qui se sont abattues sur plusieurs villes du Venezuela pendant plus de 2 mois pendant lesquels la haine politique s’est emparée d’importants secteurs de l’opposition. Il suffit de mentionner que, dans beaucoup de secteurs sociaux dans lesquels ont eu lieu des "guarimbas", sur des pylônes et des feux rouges, on pendait par le coup des mannequins vêtus de rouge évoquant les partisans du chavisme. Il y eut aussi beaucoup de harcèlement et de menaces envers les familles qui se reconnaissaient comme sympathisantes du gouvernement dans les secteurs dans lesquels l’opposition prédomine et où étaient organisées les "guarimbas" par les autres secteurs toujours de classe moyenne ou haute. Lire aussi sur le sujet : Venezuela, les "guarimbas" et le silence européen, par Alex Anfruns

Source : Rebelión
Traduction Françoise Lopez (Cuba Si Provence)

هیچ نظری موجود نیست: