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29 mai 2015
Le quotidien « The Washington Post » a publié il y a quelques jours une curieuse analyse spéculative réalisée par ses journalistes à propos de ce qu'auraient divulgué les grands médias occidentaux. Il s’agissait d’une situation qui s'est déroulée dans la ville de Baltimore, dans l'Etat du Maryland, suite à la vague de contestation qui a suivi la mort le 19 avril dernier du jeune Noir états-unien Freddie Gray alors qu'il se trouvait sous garde policière.
Selon cette analyse, si ces faits avaient eu lieu dans n’importe quelle région en dehors des Etats-Unis, la réaction aurait été approximativement la même : De nombreux analystes internationaux auraient présagé l’éclosion d’un « printemps » du même type que les printemps arabes en faisant l’éloge de la mobilisation des jeunes à travers des réseaux sociaux.
Les gouvernements du monde entier auraient exprimé leur préoccupation face au racisme et à la violence d’Etat. Ils auraient alors condamné le traitement infligé aux minorités ethniques et la corruption des forces de sécurité lorsqu’ils auraient évoqué la brutalité policière.
Londres aurait émis un communiqué appelant le régime du pays en question à freiner les excès des agents de sécurité de l’Etat impliqués dans les traitements brutaux appliqués aux membres des minorités ethniques. Elle exigerait l’application de la loi de manière égale pour tous les citoyens, qu’ils soient noirs ou blancs, ainsi que le respect des droits de l’homme, et condamnerait le régime pour atteinte à la démocratie.
L’ONU, de son côté, aurait également émis une déclaration condamnant la militarisation et la brutalité policière « que nous avons observées les deux derniers mois » en mettant la pression sur les forces de sécurité pour que ces dernières entament une véritable enquête sur la mort de Freddie Gray. « Il n’y a pas d’excuse pour la violence policière excessive ». De plus, l’ONU aurait exhorté le gouvernement de cette Nation à rendre publiques les informations relatives à la violence policière pour assurer plus de transparence et réduire la corruption dans le système judiciaire.
Les organisations internationales qui plaident pour la défense des droits de l’homme auraient saisi la communauté internationale en demandant que soit facilité l’asile des minorités ethniques noires du pays.
Bien sûr, rien de ce qui vient d’être énoncé ne sera appliqué au gouvernement du pays coupable de ces violences puisque ces faits se sont déroulés et continueront, personne n’en doute, de se dérouler aux...Etats-Unis.
Une analyse d’un autre type avait été publiée par le quotidien états-unien « The New-York Times » un peu avant. Cette dernière affirmait que 1500 afro-américains avaient été éliminés récemment aux Etats-Unis. Parmi eux, six personnes noires âgées de 24 à 54 ans avaient disparu suite à une mort prématurée ou suite à un emprisonnement.
Selon le dernier recensement réalisé aux Etats-Unis, les homicides sont la première cause de décès des jeunes Noirs. Les Etats-Unis sont le pays qui compte le plus de prisonniers au monde (avec 5% de la population mondiale et 25% de la population mondiale emprisonnée). Des 2,3 millions de prisonniers, 40% sont des Afro-américains alors que ces derniers ne représentent que 12,6% de la population totale. Ainsi, un Noir a six fois plus de « chance » de passer par la case prison qu’un Blanc. Les Etats-Unis sont la Nation développée qui accuse le plus grand fossé économique entre les riches et les pauvres et l’inégalité est encore plus grande s’agissant des salaires. Les 3% des familles les plus riches possèdent plus du double que les 90% les plus pauvres. Ce fossé ne cesse de s’élargir depuis la fin du XXème siècle.
Les familles afro-américaines ont été les plus affectées par la crise des subprimes de 2008. Vers la fin du XXème siècle, la richesse d’une famille blanche de classe moyenne était six fois plus importante que celle d’une famille noire. Aujourd’hui, la famille blanche possède une richesse douze fois plus importante qu’un foyer afro-américain. Ces disparités se reproduisent tragiquement notamment à cause du chômage qui frappe plus fortement les citoyens qui n’ont pas la peau blanche.
Source : Investig’Action
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